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L'ART.
Deuxième second grand prix. — M. Turcan (Jean), né à
Arles (Bouches-du-Rhône), le 13 septembre 1846, élève de
M. Cavelier.
Peinture. — Le grand prix de Rome a été décerné au n° 5,
M. Wencker (Joseph), né à Strasbourg le 3 novembre 1848,
élève de M. Gérôme; le premier second grand prix au n° 1,
M. Dagnan (Jean Adolphe Pascal), né à Paris le 7 janvier 1852,
élève de M. Gérôme.
Il n'y a pas eu d'autres récompenses accordées, on ne peut
qu'en féliciter le jury.
Le n" 2 était M. Bramtot (Alfred Louis), élève de M. Bou-
guereau; n° 3, M. Vimont (Edouard), né à Paris le 8 août 1846,
élève de MM. Cabanel et Maillot (1" second grand prix de 1871);
n» 4, M. Chartran (Thébbald), né à Besançon le 21 juillet 1849,
élève de M. Cabanel (ier second grand prix de 1870); n" 6,
M. Ponsan (Edouard Bernard), né à Toulouse le 25 avril 1847,
élève de M. Cabanel (1" second grand prix de 1873) ; n" 7,
M. Dantan (Édouard Joseph), né à Paris le 26 août 1848,
élève de MM. Pils et Lehmann (mention en 1874); n° 8, M. Cour-
tois (Gustave Claude Etienne), élève de M. Gérôme ; n° 9,
M. Bastien (Jules), né à Damvilliers (Meuse) le ier novembre 1848,
élève de M. Cabanel (i«r second grand prix de 1875); n° 10,
M. Carrière (Eugène Anatole), élève de M. Cabanel.
Gravure en taille douce. — La gravure en taille douce
nous a paru très-faible.
Premier grand prix. — M. Boisson (Louis Léon), né à Nîmes
(Gard), le 20 octobre 1854, élève de M. Henriquel.
Mention à M. Rabouille (Edmond Achille), né à Paris le
3 janvier 1851, élève de M. Henriquel.
Eugène Véron.
LE GRAND PRIX DE FLORENCE.
Nos lecteurs se rappellent les lignes que, dans son très-remar-
quable compte rendu du Salon de 1876, M. Paul Mantz a con-
sacrées au Grand Prix de Florence, fondé par l'Art, et à la statue
à laquelle ce prix a été décerné. Nous les avons citées dans un
de nos derniers numéros, en exprimant à l'auteur la joie que
nous faisait éprouver cette approbation d'un juge aussi autorisé.
Nous trouvons dans la Revue des Deux Mondes —■ livraison
du ier juillet — sous la signature d'un écrivain dont le nom et
les œuvres sont trop connus pour que nous ayons rien à en
apprendre à nos lecteurs, une appréciation de l'œuvre de
M. Albert-Lefeuvre, qui nous prouve que M. Victor Cherbuliez
n'a pas moins bien compris le but que se sont proposé les fonda-
teurs du Grand Prix de Florence.
Après avoir rendu justice aux mérites de la Rose de mai de
M. Mercié, M. Victor Cherbuliez continue :
« Pourtant son sort nous intéresse moins que celui de cette
Adolescence de quinze ans qu'un commençant, M. Albert-
Lefeuvre, nous a fait voir adossée contre un arbre, l'une de ses
mains posée sur ses cheveux, l'autre délicatement infléchie et
appuyée contre sa joue droite. .Elle est encore dans l'ingrate sai-
son, ses formes commencent à peine à s'accuser. Les curiosités,
les étonnements, les "inquiétudes lui sont venus avant l'âge, et
son regard interroge la vie comme un voyageur interroge son
chemin. Elle ne la voit pas en beau, elle ne se fait pas d'illu-
sions. Cette enfant a pâti; mais il y a un charme intime dans sa
grâce souffreteuse, et dans sa faiblesse il y a une force cachée.
« Elle a connu l'existence étroite et sombre, la misère, la
faim, la soif, l'excès de travail; elle ne laissera pas d'aller son
chemin, et, d'étape en étape, elle fournira sa vie. L'Adolescence
de M. Albert-Lefeuvre est une des œuvres les plus originales, les
plus attachantes qu'on ait vues au Salon, et nous avons été heu-
reux d'apprendre que l'auteur avait obtenu le Prix de Florence.
Il ira causer sur les bords de l'Arno avec Donatello et Lucca délia
Robbia. Sa jeune science, déjà sûre d'elle-même, y perdra sa
mélancolie, elle apprendra à sourire, mais avant de partir pour
l'Italie, elle doit nous promettre de garder son parfait naturel.
Nous préférons sa tristesse à toutes les grâces étudiées, à tous les
sourires appris. »
Dans un journal étranger très-répandu, très-bien fait, du
petit nombre de ceux qui, bien qu'allemands, ne sont pas hostiles
à la France, et, en tout cas, le seul qui ait combattu l'idée d'an-
nexer l'Alsace-Lorraine à l'Allemagne, la Gaiette de Francfort
(Frankfurter Zeitung), qu'il ne faut pas confondre avec le Jour-
nal de Francfort (Frankfurter Journal), nous trouvons encore une
appréciation non moins intelligente de cette fondation artis-
tique.
Après une notice sur l'Art, trop élogieuse pour que nous
puissions la reproduire ici, la Gaiette de Francfort ajoute :
« Une fondation très-louable a été instituée cette année par
l'Art : le Grand Prix de Florence, en opposition au Grand Prix
de Rome décerné par l'Etat. Le Grand Prix de Florence —
une somme de 5,000 francs — est accessible aux artistes de toutes
les nationalités. Tous les ans (jaehrlichy, un jury désigné par la
rédaction de l'Art décernera ce prix à l'artiste, — qu'il soit
Français, Allemand, Russe, Italien, etc., — qui se sera signalé
par son originalité dans une œuvre exposée au Salon de Paris.'. .
» Le premier jugement a eu lieu cette année. L'Art nous a ap-
pris le nom du vainqueur. C'est le sculpteur Albert-Lefeuvre, dont
la statue l: Adolescence a fait grande sensation cette annie au
Salon de Paris.....................
« On a remarqué à Paris que M. Guillaume, directeur de
l'École des Beaux-Arts, a été autorisé par M. de Chennevières à
faire partie du jury qui a décerné ce prix. Le Grand Prix de
Florence est spécialement institué pour combattre l'influence du
Grand Prix de Rome, dans le sens de l'affranchissement de l'art
français du joug de l'Ecole romaine classique. A ce point de vue
le Grand Prix de Florence est une fondation très-méritoire, d'une
grande importance, et qui, il faut l'espérer, sera fructueuse pour
l'art. Le Syndic de Florence, M. Peruzzi, a accordé son patro-
nage à la fondation. »
5e EXPOSITION DE L'UNION CENTRALE DES BEAUX-ARTS
APPLIQUÉS A L'INDUSTRIE.
Nous tenons en haute considération l'Union centrale et les
services qu'elle rend au pays, en tendant à développer cet amour,
ce goût de l'art qui donnent aux produits français une marque
particulière à laquelle toute l'Europe les reconnaît. D'autres
peuples en effet mieux que nous, assouplissent et traitent
quelques matières premières, mais aucun ne possède au même
degré que nos ouvriers cette main heureuse et facile qui fait
rechercher sur les marchés du monde « l'article français, l'ar-
ticle-Paris ». C'est une supériorité qu il nous importe de garder, et
rien n'est plus propre à atteindre ce but, en éclairant notre
industrie sur ses défauts et sur ses mérites, que les expositions
de l'Union centrale. Nous applaudissons donc des deux mains
aux généreux, aux constants efforts de cette libre association, au
zèle infatigable de son comité, si dignement présidé par
M. Édouard André, expert en choses d'art, de goût et de dévoue-
ment.
1. C'est une erreur; ce prix n'est décerné que tous les deux ans.
L'ART.
Deuxième second grand prix. — M. Turcan (Jean), né à
Arles (Bouches-du-Rhône), le 13 septembre 1846, élève de
M. Cavelier.
Peinture. — Le grand prix de Rome a été décerné au n° 5,
M. Wencker (Joseph), né à Strasbourg le 3 novembre 1848,
élève de M. Gérôme; le premier second grand prix au n° 1,
M. Dagnan (Jean Adolphe Pascal), né à Paris le 7 janvier 1852,
élève de M. Gérôme.
Il n'y a pas eu d'autres récompenses accordées, on ne peut
qu'en féliciter le jury.
Le n" 2 était M. Bramtot (Alfred Louis), élève de M. Bou-
guereau; n° 3, M. Vimont (Edouard), né à Paris le 8 août 1846,
élève de MM. Cabanel et Maillot (1" second grand prix de 1871);
n» 4, M. Chartran (Thébbald), né à Besançon le 21 juillet 1849,
élève de M. Cabanel (ier second grand prix de 1870); n" 6,
M. Ponsan (Edouard Bernard), né à Toulouse le 25 avril 1847,
élève de M. Cabanel (1" second grand prix de 1873) ; n" 7,
M. Dantan (Édouard Joseph), né à Paris le 26 août 1848,
élève de MM. Pils et Lehmann (mention en 1874); n° 8, M. Cour-
tois (Gustave Claude Etienne), élève de M. Gérôme ; n° 9,
M. Bastien (Jules), né à Damvilliers (Meuse) le ier novembre 1848,
élève de M. Cabanel (i«r second grand prix de 1875); n° 10,
M. Carrière (Eugène Anatole), élève de M. Cabanel.
Gravure en taille douce. — La gravure en taille douce
nous a paru très-faible.
Premier grand prix. — M. Boisson (Louis Léon), né à Nîmes
(Gard), le 20 octobre 1854, élève de M. Henriquel.
Mention à M. Rabouille (Edmond Achille), né à Paris le
3 janvier 1851, élève de M. Henriquel.
Eugène Véron.
LE GRAND PRIX DE FLORENCE.
Nos lecteurs se rappellent les lignes que, dans son très-remar-
quable compte rendu du Salon de 1876, M. Paul Mantz a con-
sacrées au Grand Prix de Florence, fondé par l'Art, et à la statue
à laquelle ce prix a été décerné. Nous les avons citées dans un
de nos derniers numéros, en exprimant à l'auteur la joie que
nous faisait éprouver cette approbation d'un juge aussi autorisé.
Nous trouvons dans la Revue des Deux Mondes —■ livraison
du ier juillet — sous la signature d'un écrivain dont le nom et
les œuvres sont trop connus pour que nous ayons rien à en
apprendre à nos lecteurs, une appréciation de l'œuvre de
M. Albert-Lefeuvre, qui nous prouve que M. Victor Cherbuliez
n'a pas moins bien compris le but que se sont proposé les fonda-
teurs du Grand Prix de Florence.
Après avoir rendu justice aux mérites de la Rose de mai de
M. Mercié, M. Victor Cherbuliez continue :
« Pourtant son sort nous intéresse moins que celui de cette
Adolescence de quinze ans qu'un commençant, M. Albert-
Lefeuvre, nous a fait voir adossée contre un arbre, l'une de ses
mains posée sur ses cheveux, l'autre délicatement infléchie et
appuyée contre sa joue droite. .Elle est encore dans l'ingrate sai-
son, ses formes commencent à peine à s'accuser. Les curiosités,
les étonnements, les "inquiétudes lui sont venus avant l'âge, et
son regard interroge la vie comme un voyageur interroge son
chemin. Elle ne la voit pas en beau, elle ne se fait pas d'illu-
sions. Cette enfant a pâti; mais il y a un charme intime dans sa
grâce souffreteuse, et dans sa faiblesse il y a une force cachée.
« Elle a connu l'existence étroite et sombre, la misère, la
faim, la soif, l'excès de travail; elle ne laissera pas d'aller son
chemin, et, d'étape en étape, elle fournira sa vie. L'Adolescence
de M. Albert-Lefeuvre est une des œuvres les plus originales, les
plus attachantes qu'on ait vues au Salon, et nous avons été heu-
reux d'apprendre que l'auteur avait obtenu le Prix de Florence.
Il ira causer sur les bords de l'Arno avec Donatello et Lucca délia
Robbia. Sa jeune science, déjà sûre d'elle-même, y perdra sa
mélancolie, elle apprendra à sourire, mais avant de partir pour
l'Italie, elle doit nous promettre de garder son parfait naturel.
Nous préférons sa tristesse à toutes les grâces étudiées, à tous les
sourires appris. »
Dans un journal étranger très-répandu, très-bien fait, du
petit nombre de ceux qui, bien qu'allemands, ne sont pas hostiles
à la France, et, en tout cas, le seul qui ait combattu l'idée d'an-
nexer l'Alsace-Lorraine à l'Allemagne, la Gaiette de Francfort
(Frankfurter Zeitung), qu'il ne faut pas confondre avec le Jour-
nal de Francfort (Frankfurter Journal), nous trouvons encore une
appréciation non moins intelligente de cette fondation artis-
tique.
Après une notice sur l'Art, trop élogieuse pour que nous
puissions la reproduire ici, la Gaiette de Francfort ajoute :
« Une fondation très-louable a été instituée cette année par
l'Art : le Grand Prix de Florence, en opposition au Grand Prix
de Rome décerné par l'Etat. Le Grand Prix de Florence —
une somme de 5,000 francs — est accessible aux artistes de toutes
les nationalités. Tous les ans (jaehrlichy, un jury désigné par la
rédaction de l'Art décernera ce prix à l'artiste, — qu'il soit
Français, Allemand, Russe, Italien, etc., — qui se sera signalé
par son originalité dans une œuvre exposée au Salon de Paris.'. .
» Le premier jugement a eu lieu cette année. L'Art nous a ap-
pris le nom du vainqueur. C'est le sculpteur Albert-Lefeuvre, dont
la statue l: Adolescence a fait grande sensation cette annie au
Salon de Paris.....................
« On a remarqué à Paris que M. Guillaume, directeur de
l'École des Beaux-Arts, a été autorisé par M. de Chennevières à
faire partie du jury qui a décerné ce prix. Le Grand Prix de
Florence est spécialement institué pour combattre l'influence du
Grand Prix de Rome, dans le sens de l'affranchissement de l'art
français du joug de l'Ecole romaine classique. A ce point de vue
le Grand Prix de Florence est une fondation très-méritoire, d'une
grande importance, et qui, il faut l'espérer, sera fructueuse pour
l'art. Le Syndic de Florence, M. Peruzzi, a accordé son patro-
nage à la fondation. »
5e EXPOSITION DE L'UNION CENTRALE DES BEAUX-ARTS
APPLIQUÉS A L'INDUSTRIE.
Nous tenons en haute considération l'Union centrale et les
services qu'elle rend au pays, en tendant à développer cet amour,
ce goût de l'art qui donnent aux produits français une marque
particulière à laquelle toute l'Europe les reconnaît. D'autres
peuples en effet mieux que nous, assouplissent et traitent
quelques matières premières, mais aucun ne possède au même
degré que nos ouvriers cette main heureuse et facile qui fait
rechercher sur les marchés du monde « l'article français, l'ar-
ticle-Paris ». C'est une supériorité qu il nous importe de garder, et
rien n'est plus propre à atteindre ce but, en éclairant notre
industrie sur ses défauts et sur ses mérites, que les expositions
de l'Union centrale. Nous applaudissons donc des deux mains
aux généreux, aux constants efforts de cette libre association, au
zèle infatigable de son comité, si dignement présidé par
M. Édouard André, expert en choses d'art, de goût et de dévoue-
ment.
1. C'est une erreur; ce prix n'est décerné que tous les deux ans.