CHRONIQUE FRANÇAISE. 47
et son modèle en cire pour une médaille, sont des œuvres consciencieuses, mais où le métier l'emporte
de beaucoup sur l'inspiration, sans dégager aucune originalité, même sous le rapport de la pratique.
M. Jean Antoine Injalbert, prix de Rome de 1874, a exécuté une copie en marbre de YApolhno de
Florence, et a composé un grand haut-relief dont il expose le plâtre : la Tentation; cela ne se distingue
point par la nouveauté de l'invention; on peut, à bon droit, trouver que c'est une réminiscence, mais
le faire est plein de sérieuses promesses et permet de croire que M. Injalbert fera honneur à cette
noble pléiade de sculpteurs français, aujourd'hui sans rivale.
M. Jean Antoine Marie Idrac, lauréat de 1873, a réalisé, d'une manière bien peu digne d'atten-
tion, une idée anti-sculpturale au possible. L'Amour blessé est une fâcheuse caricature du jeune dieu
habitué à faire des victimes, et qui grimace effroyablement parce qu'une mouche le pique au pied
droit, qu'il relève de la plus vilaine façon.
Une grande figure de M. Laurent Honoré Marqueste, qui a remporté le prix en 1871, fait espérer
une œuvre pleine de tournure et de caractère pour le prochain Salon ; il faut attendre jusque-là
avant de se prononcer définitivement; le marbre de cette Velléda, qui contraste absolument avec le
mouvement excessif du groupe exposé cette année aux Champs-Elysées, Persée et la Gorgone, ce
marbre est, aujourd'hui, encore trop inachevé pour en louer autre chose que l'ensemble, qui est
imposant.
Augustin de Buisseret.
CHRONIQUE
e Journal officiel a public l'avis suivant :
« Le Ministre de l'Instruction publique a décidé la
publication d'un ouvrage qui sera mis par le gouverne-
ment français à la disposition des savants pour fournir à leurs
études de précieux et nombreux documents. Il s'agit d'un recueil
qui comprendra l'ensemble de la numismatique gauloise.
« Le Ministre fait appel à toutes les bibliothèques, à tous
les musées de France et de l'étranger, à tous les possesseurs de
collections particulières, afin d'avoir connaissance des pièces qui
n'existent pas dans la collection de la Bibliothèque nationale.
« Les renseignements ou documents devront être adressés à
M. le Ministre, pour la division des sciences et lettres (icr bu-
reau). »
— Le prix Hugnier, consistant en une somme de 600 fr.
pour les études d'anatomie à l'Ecole des Beaux-Arts, a été
décerné le 30 juin à M. Perruchot, élève de M. Gérome.
Des mentions ont été accordées à MM. Cuyer, Delaupe et
Beylac.
— Le Jugement pour le concours du Prix de Sèvres de 1876
sera rendu vendredi, à l'heure où nous paraîtrons. Nos lecteurs
pourront voir les oeuvres des concurrents qui seront encore expo-
sées, à l'École des Beaux-Arts, les samedi 8 et dimanche 9 juillet,
de 10 heures à 4 heures.
— Le département des Antiques au Musée du Louvre a
acquis récemment plusieurs figurines en terre cuite provenant de
tombeaux de la Béotie. Elles seront exposées dans une des salles
du Musée Charles X. Nous avons remarqué parmi ces figurines
11 n beau spécimen de la sculpture polychrome. C'est une femme
entièrement enveloppée d'un voile noir au bas duquel règne une
large bande d'or.
Exposition de l'Union centrale. — Les travaux
pour 1 Exposition de l'Union centrale sont poussés avec une
1. Voir l'Art, tome V, page 56.
FRANÇAISE
extrême activité. Déjà tout le gros œuvre de l'escalier monu-
mental exécuté sur les dessins de M. Lorain, l'architecte de
l'Exposition, est terminé. Les ouvriers sont partout au tra-
vail; on prépare l'aménagement du salon de tapisseries, du salon
du Président de la République, dont M. Galland fait toutes les
décorations; la Commission des monuments historiques est
toute prête à envoyer les six cents cadres de ses dessins.
M. Edouard André a affirmé qu'il ouvrirait son Exposition le
ier août; il ne manquera pas à sa parole, on le sait. Le Maréchal
Président peut être certain que l'ouverture ne sera pas ajournée.
— Fêtes de Dijon. — On nous écrit de Dijon : « L'Expo-
sition rétrospective de Dijon n'aura pas lieu. Ce projet, qui fai-
sait partie du programme des Fêtes Rameau, a complètement
échoué, au grand regret des hommes de goût. Les tirs, les car-
rousels, les concerts, les spectacles, les illuminations absorbe-
ront, hélas ! tous les frais. »
Les lecteurs de l'Art se rappellent peut-être que nous avions
dit, il y a un peu plus de deux mois1, qu'une Commission
constituée à Dijon sous la présidence de M. Baudot, avait
adressé un appel à dix départements pour .l'Exposition rétro-
spective qu'on projetait. Nous sommes d'autant plus affligés au-
jourd'hui de cette mauvaise nouvelle qu'il est probable qu'on
aurait pu voir réunie la plus grande partie des richesses artistiques
qui sont l'honneur de la Bourgogne.
En tout cas les Dijonnais auront, à défaut d'une exposition
rétrospective qui n'est qu'ajournée, espérons-le, la statue de
Rameau offerte généreusement par leur éminent compatriote,
M. Eug. Guillaume, directeur de l'Ecole nationale des Beaux-Arts.
— M. IL de Parville signale, dans son feuilleton scientifique
aux Débats, une invention originale, qui excite, depuis quelque
temps, la curiosité des visiteurs de la Royal Institution, à Lon-
dres : la plume électrique de M. Edyson.
et son modèle en cire pour une médaille, sont des œuvres consciencieuses, mais où le métier l'emporte
de beaucoup sur l'inspiration, sans dégager aucune originalité, même sous le rapport de la pratique.
M. Jean Antoine Injalbert, prix de Rome de 1874, a exécuté une copie en marbre de YApolhno de
Florence, et a composé un grand haut-relief dont il expose le plâtre : la Tentation; cela ne se distingue
point par la nouveauté de l'invention; on peut, à bon droit, trouver que c'est une réminiscence, mais
le faire est plein de sérieuses promesses et permet de croire que M. Injalbert fera honneur à cette
noble pléiade de sculpteurs français, aujourd'hui sans rivale.
M. Jean Antoine Marie Idrac, lauréat de 1873, a réalisé, d'une manière bien peu digne d'atten-
tion, une idée anti-sculpturale au possible. L'Amour blessé est une fâcheuse caricature du jeune dieu
habitué à faire des victimes, et qui grimace effroyablement parce qu'une mouche le pique au pied
droit, qu'il relève de la plus vilaine façon.
Une grande figure de M. Laurent Honoré Marqueste, qui a remporté le prix en 1871, fait espérer
une œuvre pleine de tournure et de caractère pour le prochain Salon ; il faut attendre jusque-là
avant de se prononcer définitivement; le marbre de cette Velléda, qui contraste absolument avec le
mouvement excessif du groupe exposé cette année aux Champs-Elysées, Persée et la Gorgone, ce
marbre est, aujourd'hui, encore trop inachevé pour en louer autre chose que l'ensemble, qui est
imposant.
Augustin de Buisseret.
CHRONIQUE
e Journal officiel a public l'avis suivant :
« Le Ministre de l'Instruction publique a décidé la
publication d'un ouvrage qui sera mis par le gouverne-
ment français à la disposition des savants pour fournir à leurs
études de précieux et nombreux documents. Il s'agit d'un recueil
qui comprendra l'ensemble de la numismatique gauloise.
« Le Ministre fait appel à toutes les bibliothèques, à tous
les musées de France et de l'étranger, à tous les possesseurs de
collections particulières, afin d'avoir connaissance des pièces qui
n'existent pas dans la collection de la Bibliothèque nationale.
« Les renseignements ou documents devront être adressés à
M. le Ministre, pour la division des sciences et lettres (icr bu-
reau). »
— Le prix Hugnier, consistant en une somme de 600 fr.
pour les études d'anatomie à l'Ecole des Beaux-Arts, a été
décerné le 30 juin à M. Perruchot, élève de M. Gérome.
Des mentions ont été accordées à MM. Cuyer, Delaupe et
Beylac.
— Le Jugement pour le concours du Prix de Sèvres de 1876
sera rendu vendredi, à l'heure où nous paraîtrons. Nos lecteurs
pourront voir les oeuvres des concurrents qui seront encore expo-
sées, à l'École des Beaux-Arts, les samedi 8 et dimanche 9 juillet,
de 10 heures à 4 heures.
— Le département des Antiques au Musée du Louvre a
acquis récemment plusieurs figurines en terre cuite provenant de
tombeaux de la Béotie. Elles seront exposées dans une des salles
du Musée Charles X. Nous avons remarqué parmi ces figurines
11 n beau spécimen de la sculpture polychrome. C'est une femme
entièrement enveloppée d'un voile noir au bas duquel règne une
large bande d'or.
Exposition de l'Union centrale. — Les travaux
pour 1 Exposition de l'Union centrale sont poussés avec une
1. Voir l'Art, tome V, page 56.
FRANÇAISE
extrême activité. Déjà tout le gros œuvre de l'escalier monu-
mental exécuté sur les dessins de M. Lorain, l'architecte de
l'Exposition, est terminé. Les ouvriers sont partout au tra-
vail; on prépare l'aménagement du salon de tapisseries, du salon
du Président de la République, dont M. Galland fait toutes les
décorations; la Commission des monuments historiques est
toute prête à envoyer les six cents cadres de ses dessins.
M. Edouard André a affirmé qu'il ouvrirait son Exposition le
ier août; il ne manquera pas à sa parole, on le sait. Le Maréchal
Président peut être certain que l'ouverture ne sera pas ajournée.
— Fêtes de Dijon. — On nous écrit de Dijon : « L'Expo-
sition rétrospective de Dijon n'aura pas lieu. Ce projet, qui fai-
sait partie du programme des Fêtes Rameau, a complètement
échoué, au grand regret des hommes de goût. Les tirs, les car-
rousels, les concerts, les spectacles, les illuminations absorbe-
ront, hélas ! tous les frais. »
Les lecteurs de l'Art se rappellent peut-être que nous avions
dit, il y a un peu plus de deux mois1, qu'une Commission
constituée à Dijon sous la présidence de M. Baudot, avait
adressé un appel à dix départements pour .l'Exposition rétro-
spective qu'on projetait. Nous sommes d'autant plus affligés au-
jourd'hui de cette mauvaise nouvelle qu'il est probable qu'on
aurait pu voir réunie la plus grande partie des richesses artistiques
qui sont l'honneur de la Bourgogne.
En tout cas les Dijonnais auront, à défaut d'une exposition
rétrospective qui n'est qu'ajournée, espérons-le, la statue de
Rameau offerte généreusement par leur éminent compatriote,
M. Eug. Guillaume, directeur de l'Ecole nationale des Beaux-Arts.
— M. IL de Parville signale, dans son feuilleton scientifique
aux Débats, une invention originale, qui excite, depuis quelque
temps, la curiosité des visiteurs de la Royal Institution, à Lon-
dres : la plume électrique de M. Edyson.