L' art: revue hebdomadaire illustrée (2.1876 (Teil 3))

f

Croquis a la plume de Henri Regnault, pendant son voyage en Espagne.

Fac-similé d'un de ces croquis.

LE

MONUMENT DE HENRI REGNAULT

A L'ECOLE DES BEAUX-ARTS

I.

l est de ces noms qui éveillent dans l'es-
prit de si cuisants regrets qu'il suffit de
les prononcer : le nom de Henri Regnault est
un de ceux-là. Cette double gloire d'artiste et
de soldat,'quoique jeune encore, n'a plus à être
célébrée. L'art du sculpteur a trop magnifique-
ment exprimé tous les sentiments qu'une si
glorieuse infortune a mis au cœur de la France.

Tout le monde d'ailleurs connaît les
tableaux du peintre. — On se rappelle avec
quelle crâne originalité il fit son apparition,
secouant le joug académique et cependant
forçant l'approbation des Académiciens aussi
éblouis de sa lumière qu'étonnés de son
talent. On voit encore ces toiles illuminées
du soleil d'Orient, ses personnages aux
allures hardies et superbes, respirant la
grandeur; on a gardé comme un reflet de
cette couleur riche et puissante sans être
brutale, variée, décorative, qui devait tant
séduire la jeune école et susciter à Regnault
nombre d'imitateurs.

Mais si le Regnault des fonds d'or et des
détail d'une stalle de la catiiÉdrale de Burgos. harmonies éclatantes a conquis l'admiration,

Gravure eu fac-similé de Méaullc, d'après un dessin de Henri Regnault. peut-être le Regnault des Croquis enlevés au

crayon est-il moins connu du public et des
artistes. L'Arl a la bonne fortune de publier aujourd'hui des dessins absolument inédits, et d'un
bien grand intérêt pour tous ceux qui ont étudié dans son ensemble l'œuvre de l'auteur de la Salomé.