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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 3)

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Mullem, Louis: Les tableaux vivants
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https://doi.org/10.11588/diglit.16691#0145

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L'ART.

Or, si les Tableaux Vivants n'ont pas démérité de la sagesse publique, on a bien le droit de réclamer
pour eux, comme pour toute chose susceptible de progrès, le bénéfice de la liberté. Ils jouissent,
d'ailleurs, d'un illustre précédent. En Italie, à l'époque de la furore des ballets et particulièrement à
Rome, au temps où cardinaux et monsignori, non encore en deuil du pouvoir temporel, ne manquaient
jamais aux premières loges les soirs de danse, le tableau final des pantomimes à grand spectacle était
ordinairement la reproduction des images épiques de Raphaël, de Titien, du Véronèse et de tous les
maîtres italiens qui ont dramatisé l'histoire ou leur siècle sur la toile.

Prétendre que l'adoption d'une pareille mode chez nous remettrait en honneur la grande peinture
en stimulant les artistes appelés à communier par intervalles avec les dramaturges, ce serait lire un
peu trop loin dans l'avenir ; mais on peut prédire, comme l'avantage le plus immédiat de ces exhibitions,
la prompte popularisation des chefs-d'œuvre existants, au grand profit de cette action civilisatrice qui,
au dire des rapporteurs du budget en tous pays, constitue le principal mérite des Beaux-Arts.

C'est même à ce dernier point de vue — mais à peine osons-nous effleurer cette question — que
les Tableaux Vivants courraient surtout la chance de devenir utiles. L'action civilisatrice de la peinture,
celle du moins que prônent les législateurs, n'est-ce pas, en effet, cet idéal d'humaine beauté que l'art
oppose à la laideur banale ; ces gestes nobles, ces attitudes harmonieuses qu'il nous propose d'imiter ;
ces splendeurs de chairs, ces puretés de contours, ces reflets de grandeur morale ou d'originalité
de caractère qu'il nous fait aimer et qu'il nous pousse à chercher en dehors des domaines delà fiction?
Les Grecs en jugeaient de la sorte, et chacun sait que, dans un but probablement indiqué par l'expé-
rience, ils étalaient de belles formes, peintres ou sculpteurs, aux yeux des jeunes femmes sur le point de
devenir mères. La pratique des Tableaux Vivants répandue dans notre monde, si dédaigneux de toute
esthétique appliquée, éveillerait peut-être aussi des préoccupations mystérieuses dont les conséquences
physiologiques tourneraient au profit des prochaines générations. Les peintres, sous la direction
desquels se composeraient ces figurations, à l'éclat des lustres ou dans la pleine lumière des jardins,
feraient, du même coup, de très-sérieuses études.

Nous en resterons là de ce petit plaidoyer, car nous en avons assez dit, croyons-nous, pour arrêter
la critique sur la pente du préjugé. S'ils méditent un seul instant la cause, nos confrères cesseront
désormais de rougir et de gémir à l'annonce de Tableaux Vivants au théâtre ou à la ville. D'accord
avec-eux mêmes, ils préféreront bien vite les chastetés demi-nues de l'art au déshabillé tout à fait
décolleté et tant prodigué de la vie parisienne.

Louis Mullem.

Cul-de-lampe d'Angustin de Saint-Aubin.

NOTRE BIB

LXVIH.

HISTOIRE DE LA CARICATURE AU MOYEN AGE
ET SOUS LA RENAISSANCE, par Champfleury. —
2e édition, très-augmentée. i vol. grand in-18 de 350 pages.
— Paris, E. Dencu, éditeur, 1876.

Monsieur Champfleury s'est fait l'historien delà carica-
ture de tous les temps, dans l'antiquité, dans les temps
modernes, sous la République, l'Empire et la Restau-
ration. Il nous promet pour cette année même l'Histoire de la
Caricature sous la Réforme, dont l'Art a publié un fragment il y
a quelques mois.

LIOTHÈQUE

Il a en outre écrit une histoire de l'imagerie populaire, où
l'on trouve le Juif errant, l'histoire du Bonhomme Misère.
Crédit est mort, la Farce des bossus, le Moine ressuscité, la
Danse des morts en 1849, l'Imagerie de l'avenir, etc. L'Histoire
des faïences patriotiques en est à sa troisième édition, et il nous
donnera prochainement les Chants, Légendes et Traditions popu-
laires de la France.

On voit par cette simple énumération que l'auteur a embrassé
tout ce qui, de près ou de loin, se rapporce à son sujet. Quand
un écrivain entreprend de traiter un point particulier d'histoire,
il est bien difficile qu'il ne soit pas exposé à mille chances d'er-
reurs, s'il n'étend pas ses recherches à tous les alentours. Le
plus sûr et l'on peut dire le seul moyen de s'imprégner intime-
 
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