Dessin de Scott, gravure de Puypl.it, d'après une frise de GftUutd,
ESSAI
D'ICONOGRAPHIE VOLTAIRIENNE
(suite1)
portraits. — estampes. — bustes. — médailles.
eaucoup de portraits- de Voltaire ont été conservés,
ainsi qu'on l'a vu; mais celui que le poète de Ferney
voulait donner à l'Académie et dont il vantait la ressem-
blance à son ami d'Argental, nous est complètement
inconnu.
Parmi les nombreuses reliques pieusement conservées
par Mmc de Fontaine « l'ange gardien », Mrae de Vimevix,
sa légataire, mit la main sur un portrait de Voltaire qui
ne valait guère mieux que cette toile dont d'Argental
s'était montré si médiocrement satisfait. Le poète est en
déshabillé du matin, le cou nu, un mouchoir sur la
tète. Bien que la coiffure ne fût pas avantageuse,
on ne saurait dire le nombre de portraits d'hommes,
au xvmc siècle, ainsi attifés, parmi les gens de
lettres surtout. Le portrait de Fontenelle, par Ri-
gaud, celui de La Motte, par Ranc, celui de Pope,
par Kneller, ceux de Gentil-Bernard, par Nattier,
et de Carie Vanloo, par lui-même, n'ont point d'autre
coiffure, et sont peints la tète ligaturée dans une ser-
viette. Du reste c'était la mode et des mieux portés,
Fac simiie d'un dessin de Montaian, comme on en peut juger par ces trois lignes de Bachau-
d'après une Bible de la Bibliothèque de Rouen.
mont à propos du beau portrait de Gluck, par Duplessis :
« Tout ce que j'y critiquerais, c'est la perruque, accessoire dans le costume, sans doute, mais non
essentiel. Il n'auroit pas été contre l'usage de le montrer tète nue ou enveloppée simplement d'un
mouchoir, attribut plus pittoresque2. » De pareils portraits ne s'accrochent pas dans le boudoir d'une
1. Voir l'Art, tome VI, pages 145, 193 et 231.
2. Lettre sur le Salon de 177J, 7 septembre.
Tome VI.
ESSAI
D'ICONOGRAPHIE VOLTAIRIENNE
(suite1)
portraits. — estampes. — bustes. — médailles.
eaucoup de portraits- de Voltaire ont été conservés,
ainsi qu'on l'a vu; mais celui que le poète de Ferney
voulait donner à l'Académie et dont il vantait la ressem-
blance à son ami d'Argental, nous est complètement
inconnu.
Parmi les nombreuses reliques pieusement conservées
par Mmc de Fontaine « l'ange gardien », Mrae de Vimevix,
sa légataire, mit la main sur un portrait de Voltaire qui
ne valait guère mieux que cette toile dont d'Argental
s'était montré si médiocrement satisfait. Le poète est en
déshabillé du matin, le cou nu, un mouchoir sur la
tète. Bien que la coiffure ne fût pas avantageuse,
on ne saurait dire le nombre de portraits d'hommes,
au xvmc siècle, ainsi attifés, parmi les gens de
lettres surtout. Le portrait de Fontenelle, par Ri-
gaud, celui de La Motte, par Ranc, celui de Pope,
par Kneller, ceux de Gentil-Bernard, par Nattier,
et de Carie Vanloo, par lui-même, n'ont point d'autre
coiffure, et sont peints la tète ligaturée dans une ser-
viette. Du reste c'était la mode et des mieux portés,
Fac simiie d'un dessin de Montaian, comme on en peut juger par ces trois lignes de Bachau-
d'après une Bible de la Bibliothèque de Rouen.
mont à propos du beau portrait de Gluck, par Duplessis :
« Tout ce que j'y critiquerais, c'est la perruque, accessoire dans le costume, sans doute, mais non
essentiel. Il n'auroit pas été contre l'usage de le montrer tète nue ou enveloppée simplement d'un
mouchoir, attribut plus pittoresque2. » De pareils portraits ne s'accrochent pas dans le boudoir d'une
1. Voir l'Art, tome VI, pages 145, 193 et 231.
2. Lettre sur le Salon de 177J, 7 septembre.
Tome VI.