LES
PROPYLÉES DE L'ACROPOLE D'ATHÈNES
'acropole d'Athènes est un vaste plateau qui émerge brusquement du
sol, au milieu d'une plaine nue et aride, sur la rive droite de l'Illissus et
à quarante stades de la mer. De forme ovale et irrégulière, il a 900 pieds
dans sa plus grande longueur et 400 dans l'autre sens; de plus il est
escarpé de toutes parts et présente à l'occident seulement une pente
accessible commandée par deux monuments de formes analogues, dont
l'un est une fortification et l'autre une décoration. En effet, tout le péri-
mètre de l'Acropole est ceint de murs crénelés qui ont dû prendre un
développement plus considérable au droit de la seule entrée possible. Ce
Leurc du xv!-siècle (collection Daiipharj). supplément de fortifications consiste en une porte flanquée à droite et à
gauche de deux tours rectangulaires en saillie formant redan. Bien que
notre vue des Propylées laisse cette porte en avant du premier plan, nous en parlerons cependant
pour rappeler le plus grand titre de gloire de M. Beulé.
Quand, à l'approche des premières invasions des Goths, les murs de l'Acropole rasés par les
Romains durent être relevés en toute hâte, les Grecs les reprirent en sous-œuvre et rétablirent en
contre-bas l'ancienne fortification présentant un développement de vingt-deux mètres, divisés en trois
parties égales : au milieu un mur de marbre percé d'une porte dorique, à droite et à gauche des tours
carrées en pierre qui s'avancent pour défendre la porte avec une saillie de 5™,20. Par suite de
l'abaissement des murs et tours et du déblaiement du sol en avant de ces nouvelles fortifications, la
porte primitive qui donnait accès à l'escalier conduisant aux Propylées fut descendue en contre-bas
de la première marche de l'escalier qu'elle buttait ainsi à cinq pieds au-dessous du sol. Il fallut alors
tailler dans cette marche palière sept petites marches roides et étroites qui jusqu'à M. Beulé avaient
laissé croire que cette entrée n'était que provisoire et ne pouvait constituer la véritable porte de
l'Acropole. Aidé par deux architectes pensionnaires de l'Académie de France à Rome, MM. Louvet
et Lebouteux, M. Beulé put reconstituer l'histoire de cette reconstruction anormale, et démontrer
d'une manière irréfutable que c'était bien la véritable entrée de l'Acropole, mais surélevée de cinq
pieds au-dessus du sol actuel. Le monde savant dut s'incliner et M. Beulé eut l'honneur de pouvoir
faire sceller auprès de la porte une plaque de marbre contenant en grec et en français l'inscription
suivante :
LA FRANCE
A DÉCOUVERT LA PORTE DE L'ACROPOLE,
LES MURS, LES TOURS ET L'ESCALIER.
MDCCCLIII Beulé.
Derrière la porte de l'Acropole dont nous venons de faire l'historique, commence une vaste déco-
ration architecturale qui constitue l'entrée triomphale de l'enceinte sacrée dans L;quelle les Grecs
avaient enfermé leurs trésors et leurs monuments religieux. Cette entrée monumentale norte le nom
PROPYLÉES DE L'ACROPOLE D'ATHÈNES
'acropole d'Athènes est un vaste plateau qui émerge brusquement du
sol, au milieu d'une plaine nue et aride, sur la rive droite de l'Illissus et
à quarante stades de la mer. De forme ovale et irrégulière, il a 900 pieds
dans sa plus grande longueur et 400 dans l'autre sens; de plus il est
escarpé de toutes parts et présente à l'occident seulement une pente
accessible commandée par deux monuments de formes analogues, dont
l'un est une fortification et l'autre une décoration. En effet, tout le péri-
mètre de l'Acropole est ceint de murs crénelés qui ont dû prendre un
développement plus considérable au droit de la seule entrée possible. Ce
Leurc du xv!-siècle (collection Daiipharj). supplément de fortifications consiste en une porte flanquée à droite et à
gauche de deux tours rectangulaires en saillie formant redan. Bien que
notre vue des Propylées laisse cette porte en avant du premier plan, nous en parlerons cependant
pour rappeler le plus grand titre de gloire de M. Beulé.
Quand, à l'approche des premières invasions des Goths, les murs de l'Acropole rasés par les
Romains durent être relevés en toute hâte, les Grecs les reprirent en sous-œuvre et rétablirent en
contre-bas l'ancienne fortification présentant un développement de vingt-deux mètres, divisés en trois
parties égales : au milieu un mur de marbre percé d'une porte dorique, à droite et à gauche des tours
carrées en pierre qui s'avancent pour défendre la porte avec une saillie de 5™,20. Par suite de
l'abaissement des murs et tours et du déblaiement du sol en avant de ces nouvelles fortifications, la
porte primitive qui donnait accès à l'escalier conduisant aux Propylées fut descendue en contre-bas
de la première marche de l'escalier qu'elle buttait ainsi à cinq pieds au-dessous du sol. Il fallut alors
tailler dans cette marche palière sept petites marches roides et étroites qui jusqu'à M. Beulé avaient
laissé croire que cette entrée n'était que provisoire et ne pouvait constituer la véritable porte de
l'Acropole. Aidé par deux architectes pensionnaires de l'Académie de France à Rome, MM. Louvet
et Lebouteux, M. Beulé put reconstituer l'histoire de cette reconstruction anormale, et démontrer
d'une manière irréfutable que c'était bien la véritable entrée de l'Acropole, mais surélevée de cinq
pieds au-dessus du sol actuel. Le monde savant dut s'incliner et M. Beulé eut l'honneur de pouvoir
faire sceller auprès de la porte une plaque de marbre contenant en grec et en français l'inscription
suivante :
LA FRANCE
A DÉCOUVERT LA PORTE DE L'ACROPOLE,
LES MURS, LES TOURS ET L'ESCALIER.
MDCCCLIII Beulé.
Derrière la porte de l'Acropole dont nous venons de faire l'historique, commence une vaste déco-
ration architecturale qui constitue l'entrée triomphale de l'enceinte sacrée dans L;quelle les Grecs
avaient enfermé leurs trésors et leurs monuments religieux. Cette entrée monumentale norte le nom