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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 3)

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Narjoux, Félix: Notes de voyage d'un architecte: réponse à l'article paru dans l'art, page 65
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Danton, J.: Exposition d'Orléans
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https://doi.org/10.11588/diglit.16691#0195

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1Ô2

L'ART.

tradicteur professe la plus vive admiration ; notre réponse sera
facile. D'abord ce sonc nos impressions et non celles d'autrui
dont nous faisons part, ensuite nous n'avons parlé que des choses
nous offrant de l'intérêt ou pouvant en offrir à nos lecteurs ; nous
avons surtouç évité tout ce qui pouvait ressembler à des répétitions.
Ainsi par exemple au début de notre voyage nous avions pris
quelques notes sur les musées de Leyde qu'on nous reproche
d'avoir passés sous silence, mais quelques jours plus tard nous
visitions les musées ethnographiques de Copenhague. Or en con-
science c'eût été se moquer du lecteur que de lui parler des
banalités hollandaises quand on avait à appeler plus tard son
attention sur les merveilles du Danemarck. C'est une raison ana-
logue qui nous a fait ne rien dire de la collection de tableaux de
Franz Halls installée à l'Hôtel de ville de Haarlem.

Il faut que notre contradicteur en prenne son parti, nous
sommes plus difficile que lui, notre goût est plus raffiné, paraît-
ii, et nous n'accordons pas nos éloges aussi volontiers qu'il le
fait ; nous ne nous croyons pas le droit de déclarer des collec-
tions splendides, des œuvres remarquables, admirables, exception-
nelles, supérieures, glorieuses, d'une diversité de motifs, d'une
richesse sans égales, par la seule raison qu'elles sont dues à des
Hollandais ; peut-être son amour-propre national, sentiment
très-honorable du reste, le rend-il en ce cas trop indulgent pour
le laisser critique impartial.

Saint-Bavon de Haarlem, les églises de Rotterdam, d'Am-
sterdam, que nous avons décrites et dessinées (fig. 3, 38,
59, 61), ont été commencées en donnant aux piles une très-forte
section comme si elles devaient supporter des voûtes en maçon-
nerie, voûtes remplacées, dès le principe, par des voûtes en bois.
On nous répond qu'il y a d'autres églises dans lesquelles les
dispositions ont été mieux prises et « qui sont une des gloires
des constructeurs du Nord ». C'est aller peut-être un peu loin!...
mais enfin nous ne parlons pas de ces édifices-là; nous parlons
de ceux que nous décrivons et dessinons ; ne sortons pas de la
question et ne discutons pas sur d'autres édifices, mais sur ceux
dont il s'agit et sur lesquels notre observation reste entière
puisque notre contradicteur ajoute : « Arrivé aux voûtes, on a
préféré substituer une voûte en bois aux voûtes en maçonnerie
projetées d'abord. »

On nous accuse d'erreur pour avoir prétendu qu'Albert de
Bavière avait été le fondateur de l'église Saint-Bavon, la chose

EXPOSITION

1.

Au mois de mai dernier, la ville d'Orléans était appelée à
recevoir le concours agricole de la région. Selon la coutume qui
paraît maintenant établie, elle organisait à cette occasion une
Exposition des Beaux-Arts appliqués à l'industrie et une Exposi-
tion rétrospective. Celle-ci, dont nous nous proposons de rendre
compte, offrait cette particularité qu'elle n'avait, pour ainsi dire,
fait aucun emprunt aux localités voisines. Moins brillante que
l'Exposition de Blois, sous le rapport du nombre et de la
variété des objets exposés, moins riche que celle de Tours
en pièces d'une beauté exceptionnelle, elle avait sur ses deux
aînées l'avantage d'être plus franchement locale. Le catalogue ne
mentionne pas moins de 4CO exposants, presque tous Orléanais,
entres lesquels se répartissent environ 2,000 articles.

Nous commencerons cette revue par la peinture.

Le morceau capital de l'Exposition était un tableau de Jou-
venet, le Christ au jardin des Oliviers, qui ornait autrefois à
Orléans la chapelle des Bénédictins, et qui appartient aujour-
d'hui à la cathédrale. C'est une composition d'un effet puissant,
et dans laquelle Jouvenet a su se défendre de la recherche théâ-
trale qui dépare ordinairement ses œuvres. Pendant que le Sau-

n'étant pas possible à cause de la mort d'Albert de Bavière sur-
venue en 1404.

Saint-Bavon, l'église primitive, a été fondée en 1307, le chœur
de l'église actuelle fut commencé en 1397 et achevé en 1400;
or Albert de Bavière n'étant mort qu'en 1404, a encore vécu
sept ans après la fondation qu'on prétend postérieure à sa mort.

En dernier lieu, on nous reproche un excès d'indulgence en
faveur de l'architecte chargé de la restauration de la cathédrale
d'Utrecht. Nous avons déjà pu constater que notre contradicteur
n'est pas très au courant des questions techniques qu'il veut
discuter; c'est là en effet une question de métier et non plus
une simple affaire d'amateur; nous nous rappelons trop son
admiration à l'endroit de la Renaissance hollandaise et ses indi-
cations pour élever une maison à la fois d'aplomb et inclinée,
pour ne pas être méfiant à propos de ses appréciations sur un
sujet analogue.

A qui persuadera-t-on du reste que notre contradicteur,
qui, paraît-il, occupe une haute situation., jouit d'une grande
considération parmi les artistes de son pays, ait cru devoir atta-
quer notre travail si, comme il le dit, il n'y avait vu que des
erreurs, des bévues, des banalités, des inexactitudes, des juge-
ments superficiels et faux, des contes bleus, des idées fausses à
faire hausser les épaules, des traces d'ignorance et de légèreté,
d'aplomb, etc.. Un travail qui à lui seul mériterait cette exagé-
ration A'éloges ne serait certes digne ni d'une discussion ni
d'une observation; il faut au contraire, et ceci ne nous a pas
causé peu de satisfaction, que notre livre ait paru bien sérieux,
nos assertions bien plausibles, nos jugements bien assis pour
qu'un personnage d'une telle importance ait bien voulu le discu-
ter et le réfuter; peut-être faut-il regretter les expressions dont
il s'est servi pour donner à ses arguments une force factice, mais
j ceci est son affaire et non la nôtre.

Encore un mot; supposons un moment que toutes les criti-
ques, tous les reproches, toutes les observations qui nous ont
été faites soient justes, que tout ce qui nous a été dit soit vrai,
I le lecteur se doute-t-il de la part que ces erreurs tiendraient
dans notre travail? Trois pages; notre livre contient 152 pages
sur la Hollande : restent donc à notre actif et suivant notre
contradicteur lui-même 149 pages saines, vraies et bonnes...
De combien de livres en peut-on dire autant?

Félix Narjoux.

D'ORLÉANS

veur veille et prie, au milieu de ses disciples endormis, les anges
s'approchent, et l'un d'eux lui présente le calice d'amertume. La
figure de Jésus est sublime de douleur et de résignation.

La cathédrale exposait encore un Christ portant sa croix, que
l'on attribue à Zurbaran. Fragment d'une toile importante,
mutilée pendant la guerre d'Espagne sous le premier empire,
ce Christ ascétique est à Orléans depuis 1809. H est ordinaire-
ment placé dans la sacristie de Sainte-Croix, avec le Jouvenet
et un Arbre de Jessé, peinture sur bois de l'Ecole flamande, qui
figurait également à l'Exposition.

Mme Dubezin avait envoyé un ensemble de jolis tableaux :
Nature morte, de Zorg, Marché Jîamand, Henri IF et Fleurette,
par Franquelin, un beau paysage de Demarne et enfin l'un des
joyaux de l'Exposition, le Brigand blessé, de Delacroix.

Qu'on nous permette, à propos de ces deux dernières toiles,
de répéter ici une description que nous en avons déjà donnée :

« Le paysage, intitulé le Bac, représente une route ensoleillée,
une de ces grandes routes dont le pavé retentissait avec fracas
sous la roue des diligences. Voici le relais de poste en face de la
rivière et les voyageurs qui reprennent leurs places, avertis
par le fouet du postillon. De l'autre côté, bêtes et gens se
pressent, se heurtent, s'entassent dans la charrière, et l'on se
 
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