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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 3)

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Chronique étrangère
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Nécrologie
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https://doi.org/10.11588/diglit.16691#0175

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CHRONIQUE

ÉTRANGÈRE

Allemagne. — L'exposition rétrospective de Cologne est
ouverte depuis le ier juillet. Organisée par la Société archéolo-
gique de cette ville avec le concours de plusieurs notabilités, cette
exposition occupe quatre salles du Casino. Elle est essentielle-
ment consacrée à l'histoire des arts plastiques et industriels des
pays rhénans.

— L'éditeur Paul Bette, de Berlin, va publier des photogra-
phies prises par MM. Roemler et Jonas d'après les plus beaux
objets du Griine Geivoelbe de Dresde, précieuse collection, qui
n'est que très-rarement accessible au public.

Angleterre. — On sait que le château de Windsor, prin-
cipale résidence de la reine d'Angleterre, renferme des collections
de tableaux, de sculpture et d'objets d'art du plus grand prix.
Depuis deux ans, on est occupé à dresser l'inventaire de toutes
ces richesses à l'aide de la photographie. Le salon de la Reine;
la salle de Van Dyck, où l'on a réuni les premières œuvres du
peintre flamand; le salon du Roi, orné de onze tableaux de
Rubens; la chambre du conseil, décorée de trente-cinq tableaux
des plus illustres maîtres des Ecoles italienne et flamande; la
galerie de Water!oo ; la salle du Trône; celle de Saint-George
ou des Banquets, qui renferme des portraits en pied de rois
d'Angleterre par Van Dyck, Kneller, Lely et Lawrence; la salle
des Gardes, où l'on remarque un bouclier en acier damasquiné,
œuvre de Benvenuto Cellini et présent de François I" à
Henri VIII; enfin la salle d'audience de la Reine, tendue de
tapisseries des Gobelins, ont déjà été entièrement reproduits par
la photographie et constituent la plus belle partie de l'inventaire.

Les appartements particuliers de la Reine et de la famille
royale; la bibliothèque, qui occupe la tour de Chester, ainsi qu'un
grand nombre d'appartements privés et de dépendances du châ-
teau où le public n'est pas admis, vont compléter cet inventaire
photographique. Le nombre des meubles et objets de toute sorte
est si considérable, qu'il faudra plus d'une année pour les copier.

— Une souscription publique est ouverte en Ecosse afin
d'élever une statue au poète Robert Tannahill dans un des
squares de Paisley (Renfrewsbire).

— M. Woolner a presque terminé son modèle de la statue de
John Stuart Mill.

— The Examiner poursuit la publication de ses brèves et
excellentes notices principalement consacrées à l'appréciation du
talent des artistes de la Comédie-Française. C'est de M. Mau-
bant qu'il s'est occupé en dernier lieu.

-—■ Plusieurs revues contiennent des études consacrées à l'art.
Dans la Fortnightly Revieiv. M. Statham s'occupe de la Royal
Academy. Dans Temple Bar Magasine, M. Frederick Wedmore
publie un essai intéressant sur sir Joshua Reynolds; et dans le
New Quarterly Jtiagajine se trouve une étude de M. J. Comyns
Carr sur Y Academy de Londres et le Salon de Paris, où il
reprend avec plus de verve que jamais la campagne qu'il avait si
brillamment entreprise dans la Pall Mail Gajerte contre l'orga-
nisation de l'Académie anglaise.

— M. Whistler, dont les eaux-fortes ne sont pas moins

connues en France qu'en Angleterre, est sur le point d'aller à
Venise où il a 1 intention d'exécuter une série de planches. Le
talent de M. Whistler semble merveilleusement approprié à l'in-
terprétation des caractères tout particuliers de beauté de la reine
de l'Adriatique. Déjà cet artiste a consacré aux sites de la
Tamise de nombreuses études. Il ne sera pas sans doute moins
heureusement inspiré par l'eau des lagunes et le ciel vénitien.
M. "Whistler a également l'intention de publier une seconde série
d'eaux-fortes dont les paysages de la Seine lui fourniront les
motifs.

— On espère que la National Gallery sera rouverte au
public à dater du 15 août.

— Les directeurs du Westminster Aquarium ont fait l'acqui-
sition de la collection complète des dessins, eaux-fortes et autres
œuvres de M. George Cruikshank, appartenant à cet artiste et
représentant le travail d'une vie entière. C'est, dit X Athenœum.
l'une des collections les plus nombreuses et les plus riches
d'oeuvres d'un seul et même homme, et les pièces dont elle se
compose ne peuvent manquer d'être maintes fois consultées, car,
sans parler du talent de l'artiste, de la fécondité et de la variété
de son inspiration tour à tour tragique et comique, ce sont
autant de documents précieux sur les mœurs et coutumes, l'hu-
mour et le costume des Anglais pendant une période de plus d'un
demi-siècle. Cette collection ajoutera beaucoup à l'attrait de
l'exposition de Westminster, où M. Cruikshank installe en ce
moment son œuvre.

Belgique.— Un jeune artiste liégeois, M. Delpérée, a voulu
fixer sur la toile le souvenir d'un incident politique qui a fait sensa-
tion en Belgique, l'interdiction des processions jubilaires. Plusieurs
organes de la presse se sont évertués à assigner à cette peinture
une opinion politique, cléricale ou libérale. En réalité c'est de la
peinture neutre comme un procès-verbal, comme un fait divers,
comme une photographie. Mais il y a des qualités de dessin, de
mise en scène et de brosse, qui de la part d'un artiste de vingt-
six ans constituent de sérieuses promesses. Les deux figures les
plus réussies sont celle de l'évêque de Liège, Mgr. de Mont-
pellier, et celle du commissaire de police M. Demony qui montre
au prélat le texte de l'arrêcé du 18 novembre 1875, signé du
bourgmestre M. Piercot, et interdisant la sortie de la procession.
La protestation hautaine de l'évêque, la fermeté froide de l'agent
de l'autorité civile, sont simplement et vigoureusement expri-
mées par les physionomies et les gestes des personnages. En
somme ce début fait honneur au jeune peintre et à l'école lié-
geoise, peu habituée jusqu'ici à de pareils succès.

Pays-Bas. — Depuis que M. C. Vosmaer a pris la direction
de la Kunstkronick. éditée à Leyde par M. A. W. SythofF, à qui
l'on doit tant de belles publications, les illustrations de cet impor-
tant recueil sont entrées dans une voie beaucoup plus artistique
par la reproduction en fac-similé de dessins originaux. Nous ne
saurions trop engager M. Vosmaer à persévérer dans cette réforme
qui est excellente ; elle donnera un attrait chaque jour mieux appré-
cié à la revue qu'il dirige avec tant de talent.

NECROLOGIE

On annonce la mort de M. Théophile Fragonard,
peintre de talent, qui fut longtemps attaché à la manu-
facture de Sèvres. M. T. Fragonard était petit-fils du
célèbre peintre du xvme siècle.

— Nous avons la douleur d'annoncer la mort de notre
collaborateur, M. Henri Dévier.

M. Henri Dévier était notre correspondant de Bor-
deaux; il prenait une part très-active au mouvement
artistique de sa ville natale, et faisait tous ses efforts pour
lui imprimer une activité nouvelle. Il meurt dans la force
de l'âge après une courte et douloureuse maladie.

Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉRON.
 
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