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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 3)

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Chronique étrangère
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96 L'A

maintenir le portrait dans le cadre de la souveraineté constitu-
tionnelle. Le peintre a évité avec infiniment d"adresse et de goût
le double écueil du portrait officiel et de la peinture d'apparat :
l'emphase et la banalité. Son œuvre est distinguée sans manière,
noble sans ostentation. Le portrait de la Reine est à la fois plus
riche, et plus intime. La figure de la Reine, debout dans un salon
éclairé par une fenêtre à droite, le regard tourné vers la gauche,
se détache en pleine lumière sur un fond de gobelins travaillé de
main de maître, un chef-d'œuvre de virtuosité picturale. La
Reine porte une robe décolletée, à traîne, en satin noir garni de
dentelles et de jais; encore une merveille d'exécution que cette
toilette d'un goût exquis; les tons nacrés du visage et des épaules
attestent une rare délicatesse de touche, et l'on ne peut rien ima-
giner de plus élégant que le port des bras et le mouvement des
mains qui se rejoignent sur la robe avec une grâce pleine de
naturel et d'abandon.

— Le Conseil communal d'Anvers vient de nommer Admi-
nistrateur du Musée PJantin M. Rosseels, d'Anvers, et Conser-
vateur M. Max Rooses, de Gand.

Grèce. — Le journal athénien fifa rend compte de décou-
vertes faites à Athènes par la Société archéologique dans ses
fouilles au sud de l'Acropole. A l'angle sud-est du Parthénon,
ont été trouvés deux bas-reliefs votifs, dont l'un dédié à Her-
cule, l'autre à Esculape; celui-ci'représente deux figures, dont
l'une est étendue sur un lit.

Italie. — Parmi les objets récemment découverts dans les
fouilles de Rome, on signale, comme les plus intéressants au point
de vue de l'art, une figure de femme grandeur nature admirable-
ment modelée en terre cuite portant des traces de peinture, et
une statuette en marbre grec représentant un homme couché et
endormi, la tête couverte d'une pœnula.

Le long du côté sud de la place Dante on a mis à jour des
vestiges d'un grand édifice, peut-être des thermes faisant partie
des jardins Lamiani. On y a découvert deux grands réservoirs
d'eau, deux salles de forme semi-circulaire, dans l'une desquelles
on a trouvé trois torses de statue, un fragment de colonne de
marbre africain et d'autres fragments de sculpture qui appartien-
nent au groupe des statues découvertes non loin de là, le 24 décem-
bre 1874. Cela résulte du travail de ces débris de sculpture,
comme aussi de la qualité du marbre.

Place Victor-Emmanuel, toujours à l'Esquilin, on a trouvé
plus de trente coffrets en pierre albana et gabina. contenant des
armes en fer et un vase étrusque en argile d'une forme très-élé-
gante, orné de figures rouges sur fond noir.

Sur le côté oriental de la rue Merulana et près la salle des
jardins de Mécène, on a extrait d'un mur de fondation une statue
sans tête d'homme nu. Cette statue, qui était encastrée dans la
maçonnerie, est l'œuvre d'un homme de talent.

ET.

Dans le nouveau quartier du Castro Pretorio, près la route
de Porta San Lorenzo, on a trouvé deux pavés en mosaïque à
compartiments géométriques en clair-obscur.

Au Campo Verano, dans quelques caveaux anciens, on a
trouvé des amulettes ayant la forme de divers animaux; on a
également découvert deux plaques de plomb portant des inscrip-
tions, divers objets en cornaline, ainsi qu'une bague de calcédoine.

Enfin annonçons qu'au Monte délia Giustizia, comme il est
nécessaire de détruire le petit oratoire chrétien qu'on a mis à
jour, la municipalité a fait, à ses frais, détacher les peintures qui
ornaient l'abside pour les conserver.

— Notre éminent collaborateur M. le marquis Pietro Estense
Selvatico, qui vient de publier chez l'éditeur Francesco Vallardi
de Milan le premier volume d'un travail considérable : Le Arti
del Disegno in Italia Storia e Critica dont nous entretiendrons
prochainement nos lecteurs, nous donne un nouveau témoignage
de ses vives sympathies pour notre œuvre en décidant un de ses
compatriotes les plus distingués à collaborer à VArt. En nous
faisant l'honneur de nous transmettre son adhésion, M. L. Mussini,
le savant directeur de l'Institut Royal des Beaux-Arts de Sienne,
nous dit que parmi ses titres il en est un auquel il tient infini-
ment : « c'est celui de Correspondant de l'Institut, un des liens
qui me rattachent à votre chère France « que l'on ne peut voir,
« écrivait Manzoni, sans éprouver une affection qui ressemble
« à l'amour de la patrie, et que l'on ne peut quitter sans qu'au
« souvenir de l'avoir habitée il ne se mêle quelque chose de
« mélancolique et de profond qui tient des impressions de
« l'exil. »

Nous ne saurions trop nous montrer reconnaissants d'un
concours qui nous est promis en pareils termes.

Pays-Bas.—Deux expositions sont ouvertes en ce moment en
Hollande, l'une historique et rétrospective à Amsterdam, l'autre
moderne et contemporaine à Rotterdam. Celle-ci, très-remar-
quable pour une ville de second rang, est une exposition d'œuvres
d'art des artistes vivants, tant néerlandais qu'étrangers. Parmi
les meilleurs envois, on cite au premier rang la Sieste, une
figure de femme endormie, par M. Munkacsy; une vue du Vij-
verberg de La Haye, par M. Klinkenberg; le portrait de feu Ver-
veer, par M. Otterbeek, et des tableaux de MM. Rochussen, de
La Haye, Zimmermann, de Munich, et Luminais, de Paris.
L'Exposition rétrospective d'objets de curiosité ouverte à
l'Académie d'Amsterdam est très-abondamment fournie, car le
catalogue comprend plus de quatre mille numéros, mais elle offre
principalement un intérêt local et national. On y remarque pour-
tant bon nombre de regentenskuck et de portraits du xvir siècle,
dus aux meilleurs artistes de cette grande époque, et une collec-
tion très-intéressante de gravures, parmi lesquelles une très-
belle épreuve du tameux Bourgmestre Six, de Rembrandt.

N ÉCROLOGI E

Nous apprenons la mort du statuaire Astyanax Scevola
Bosio, mort dans sa quatre-vingt-troisième année. Il était
neveu du baron Bosio et avait servi dans les armées de
Napoléon Ier. Il est auteur d'un des bas-reliefs de l'Arc de
triomphe de l'Etoile; d'une statue de sainte Adélaïde, à la
Madeleine ; de quatre groupes de cariatides au Louvre ;

d'un grand nombre de bustes et statues décorant plusieurs
monuments, etc. H avait été fait chevalier de la Légion
d'honneur, en 1857.

— On annonce la mort du paysagiste Jean Christophe
Rist, directeur de l'Ecole de dessin d'Augsbourg, où il a formé
plusieurs élèves. Rist était âgé de quatre-vingt-six ans.

Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉRON.
 
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