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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 3)

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Devier, Henri: Exposition de la société des amis des arts de Bordeaux
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Chronique française
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https://doi.org/10.11588/diglit.16691#0086

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CHRONIQUE

couleur y est luxuriante, elle convient merveilleusement aux
frondaisons printanières d'une nature plantureuse. L'effet des
œuvres de M. Chabry est peut-être trop exclusivement dans la
couleur. Aussi son croquis ne donne-t-il qu'une impression très-
affaiblie de sajolie toile.

M. Auguin a des délicatesses de ton auxquelles on ne saurait
rester insensible, mais il est monotone, et dans sa facture et dans
ses sujets ; c'est toujours même chose et le dessin est bien rudi-
mentaire.

A côté de ces trois artistes grandissent plusieurs jeunes
paysagistes dont le talent se montre déjà et dont l'avenir est gros
de promesses. M. Cantegril n'expose plus ici, et on se dit tout
bas pourquoi; M. Vallet, très-timide il y a deux ans à peine, a
exposé cette année' une ravissante tête d'enfant, un pastel délicieux
et plusieurs paysages qui accusent des progrès peu ordinaires.
Son croquis des Bords de la Layre donne une idée d'un de ses
tableaux les plus agréables.

Mlles Annaly et Molliet ont aussi fait de véritables pro-
grès et rompu avec l'influence trop sensible du maître. La
première a exposé un grand paysage d'Automne qui est vraiment
d'un joli effet, et la seconde un Bouquet de chrysanthèmes et
un paysage printanier d'une couleur extrêmement agréable.

M. Gaboriaux est trop craintif ; il a tout ce qu'il faut pour
faire bien; mais il se défie trop de lui-même. La Matinée à Cambes
rend bien l'effet gris et humide de la première heure du jour.
Des rayures roses courent dans un ciel très-fluide ; la touche
manque d'énergie et de décision dans les terrains et les arbres.
Un peu plus de hardiesse, c'est ce qui fait défaut à ce jeune artiste.

M. Faxon a un joli tableau, il reproduit une de ces barques
ventrues, à voiles rousses, chargées de paille. Elle glisse lourde-
ment sur une eau tranquille sous un ciel chargé de nuages pré-
curseurs de l'orage. M. Genesten'a exposé qu'un seul tableautin;
il ne donne pas la mesure du talent de cet artiste destiné, s'il

CHRONIQUE

— Le concours d'ornements qui a eu lieu ces jours-ci, entre
les quacre sections de l'Ecole des Beaux-Arts, a produit les
résultats suivants :

Le jury a accordé six médailles et quatre premières mentions
aux architectes.

Les lauréats médaillés sont :

MM. Montevré, Cléret, Devienne, Saintier, Ruyet Mercadier.
Les architectes qui ont obtenu les quatre premières mentions
sont :

MM. Julien, Bussot, Juvet et Guébin.
Les peintres médaillés sont :

MM. Munier, Félix, Roufuse, Pichot, Dawyer et Coquelet.
Deux médailles seulement ont été décernées aux sculpteurs, et
obtenues par MM. Lefebvre et Fossé.

— Le jugement sur le concours du prix de Sèvres a été rendu
vendredi, ainsi que nous l'avions annoncé. On sait que ce con-
cours est à deux degrés : la première épreuve consiste en un dessin
géométral de la grandeur de l'ouvrage ou des ouvrages à exé-
cuter. A la suite du premier jugement quatre projets ont été admis
cette année à la seconde épreuve.

Les concurrents devaient, d'après le programme, fournir un
vase dont les deux compositions pour la décoration fussent con-
sacrées à la musique et à la danse et dont la hauteur totale ne
fût pas supérieure à i mètre 40 centimètres, ni inférieure à
1 mètre 30 centimètres. La largeur était laissée à l'appréciation
des concurrents.

C'est M. Joseph Chérec, jeune artiste de grand avenir et
gendre du sculpteur Carrier-Belleuse, qui a obtenu le prix. Les
lecteurs de l'Art pourront bientôt apprécier cette œuvre par la
reproduction que nous en donnerons et qui accompagnera un
article spécial sur ce concours.

FRANÇAISE. 71

continue à travailler sérieusement, à devenir un de nos bons
peintres de marine.

Il me paraît parfaitement inutile de parler ici des œuvres
de nos artistes bordelais qui ont figuré aux derniers Salons de
Paris, elles ont été jugées et notre appréciation aurait pour
moindre défaut d'arriver trop tard. De ceux-là sont la Bannière
du Sacré-Cœur à Loigny, de M. Duvaux, et le tableau de M. Boil-
vin, déjà reproduit par la gravure et intitulé Metj (1870).

M. Teyssonnièresestàla fois peintre de portraits, paysagiste,
miniaturiste, aqua-fortiste. etc. Nous retenons surtout l'aqua-
fortiste, non pas que le paysagiste soit sans talent, mais le graveur
est incontestablement supérieur. Ses illustrations de Molière pour
M. H. Bordes sont très-remarquées. Son Ma\eppa reproduit un
Géricault de M. Saulnier ; ce tableau a poussé au noir; il se
craquelle et n'est guère de ceux qu'on doive choisir pour être
gravés. C'est une esquisse magistrale d'un effet saisissant, mais
rien qu'une esquisse ec le temps en a trop atténué les accents.

M. Léo Drouyn a exposé de magnifiques dessins à la plume;
il est aussi un maître de l'eau-forte, mais il la délaisse depuis
quelques années et tous les amateurs le regrettent.

Mentionnons en finissant les beaux fusains de Lalanne et le
Buste de Jeune Homme de M. Granct, sobre et plein de caractère.

La sculpture, lorsqu'elle dépasse la dimension d'un objet
d'étagère, n'est pas admise par MM. du bureau de la Société des
Amis des Arts. « Elle empêcherait de voir les tableaux! « C'est
ainsi qu'une figure, grandeur nature, de M. F. de Saint-Vidal
n'a pas été acceptée. Le statuaire n'a pas à s'inquiéter d'un refus
si bien motivé.

Est-ce cette exposition qui marque la fin de cette Société ou
serions-nous menacés d'en avoir encore une installée par les
mêmes hommes et méritant le même succès ) — Nous ne le
souhaitons pas et nous espérons le contraire.

Henri Dévier.

FRANÇAISE

— En même temps que les vases du concours, l'administra-
tion de l'Ecole des Beaux-Arts avait également exposé la collection
d'estampes que M. Gers pach, chef de bureau à la direction des
Beaux-Arts, vient de rapporter d'Italie. Nous avons remarqué la
figure en pied de Sainte Pudentienne, le Pape saint Léon //,
de la basilique Saint-Paul, et la Vierge et l'Enfant Jésus,
de l'église Sainte-Marie en Transtevère. Parmi les objets
exposés se trouvaient également un Pavement antique, un Frag-
ment de l'Art primitif de Galla-Placidia. une Tête de Sainte
Praxède (du ixc siècle), les Détails d'un autel de l'église
de Saint-Césarée, à Rome, et le carton du chevalier d'Arpin
(xviie siècle).

Les objets que nous venons d'énumérer ne sont pas les seuls
qu'ait rapportés M. Gerspach de son voyage en Italie. M. Gers-
pach avait été chargé par le gouvernement d'aller chercher dans
la Péninsule des renseignements sur la technique de l'art de la
mosaïque. On sait en effet qu'on est en train d'organiser à
Sèvres une fabrique de mosaïques semblables à celles d'Italie;
depuis longtemps M. Charles Garnier, l'architecte de l'Opéra,
avait réclamé cette innovation ; lui-même avait donné l'exemple
pour la fabrication des mosaïques vénitiennes qui sont au foyer
de l'Opéra.

L'Académie des Inscriptions a reçu dans sa séance du 23 juin
tous les documents relatifs à la mission de M. Gerspach.
Celui-ci, considérant qu'une série de copies des principales
mosaïques de toutes les époques était un élément indispensable à
l'éducation de nos artistes, s'appliqua d'abord à faire exécuter
ces copies. Il se servit pour cela d'un procédé lent et coûteux,
mais d'un effet excellent, déjà employé par un Anglais, M. Clarke,
pour la reproduction de ces sortes de monuments. Voici en quoi
il consiste :
 
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