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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 3)

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Nécrologie
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288

L'ART.

de l'art. Indépendamment d'une académie locale et d'une école
gouvernementale, elle possède un musée permanent sous le con-
trôle de l'administration municipale, qui est également chargée
de l'aménagement de l'Exposition annuelle. Chaque année, la com-
mune achète pour le Musée quelques-unes des œuvres envoyées
à l'Exposition, et, cette année, nous avons le plaisir de mentionner
l'acquisition d'une importante composition historique de sir John
Gilbert, d'un grand paysage de M. Knight et d'une aquarelle
de M. Tripp. Parmi les autres oeuvres les plus remarquées à
l'Exposition, il faut citer les envois importants de MM. Fildes,
Leighton, Marks et P. R. Morris. Le principal intérêt de l'Ex-
position de Manchester est dans le contingent de l'école locale,
composé presque exclusivement de paysages qui trahissent l'in-
fluence de l'École française moderne. Une certaine sobriété de
couleur et une légitime préoccupation de la qualité du ton, tels
sont les traits caractéristiques de la plupart des paysages de
Manchester. Dans la peinture décorative, on remarque surtout
deux vastes compositions de M. Thomas Armstrong, d'une
grande beauté de couleur.

— Depuis le 4 septembre, la célèbre collection de tableaux
connue sous le nom de Duhvich Gallery est exposée au Musée
de Bethnal Green, à Londres. Cette collection se compose de
300 tableaux des Ecoles flamande, hollandaise, française, ita-
lienne, espagnole et anglaise. Parmi les Anglais, on cite le por-
trait de John Kemble par Beechy, deux portraits de Gainsbo-
rough : MrS Sheridan et sa sœur M,s Tickell, et MrS Moodey
et ses enfants; deux portraits de Lawrence, William Linley, le
compositeur, et Miss Linley; deux paysages de Loutherbourg; le
portrait d'Opie peint par lui-même; des esquisses de Reynolds,
et la Villa de Mécène près de Tivoli, par Wilson; parmi les
grands maîtres étrangers, des œuvres de Rubens, Rembrandt,
Ruysdael, Hobbema, Van Dyck, A. Ostade, Teniers, Wouwer-
mans, Bosh, Cuyp; le Poussin, Claude et Watteau ; André del
Sarto, le Guerchin, le Guide, Annibal Carrache, Salvator Rosa,
Paul Véronèse et le Titien; Murillo et Velasquez. On remarque

aussi un portrait de Sir Peter Bourgeois par Beechy. Ce Sir Peter
Bourgeois, membre de la Royal Academy} était le propriétaire
de la collection; il l'avait achetée, presque toute formée, à un
marchand de tableaux nommé Noël Desanfans qui avait réuni la
plupart de ces tableaux pour le roi Stanislas de Pologne. A sa
mort Sir Peter Bourgeois légua la collection au collège de Dul-
wich, avec 12,000 1. st., pour la construction et l'entretien
d'une galerie. La galerie a été construite. Elle est même en
réparation, ce qui a permis aux gouverneurs du collège de prê-
ter la collection au Musée populaire de Bethnal Green.

Italie.— Le programme des fêtes qui seront célébrées à Ca-
tane, à l'occasion de la translation des cendres de Bellini, est défini-
tivement arrêté. Le 22 septembre, vers six heures du soir, arrivée
de la frégate française, d'autres disent italienne, qui doit ramener
les restes du maestro catanais, mort à Paris il y a quarante ans;
salves d'artillerie, illumination générale de la ville, feu d'artifice
terminé par une apothéose de Bellini, fanfares, chants, et scène
lyrique dont l'apothéose de Bellini est également le sujet. La
musique de cette scène, qui sera répétée le 24, est du maestro
Pacini, Catanais comme l'auteur de la Norma. Le 23, à dix heures
du matin, la commission, venant de Paris, remettra au syndic et
à la municipalité de Catane les dépouilles de l'illustre mort. Les
plus grands honneurs, au milieu du concours des autorités pro-
vinciales et gouvernementales, seront rendus au célèbre maestro.
Ses restes, reçus à l'entrée en ville sous un arc de triomphe et
conduits en cortège avec accompagnement de musique appropriée
à la circonstance, seront déposés à la cathédrale dans une chapelle
ardente. Chœur de Coppola, chanté par deux cents jeunes filles;
exécution d'une grande symphonie de Mercadante. Le soir, con-
cert à la villa Bellini. Le lendemain, 24 septembre, messe de
Requiem, composée tout exprès par le maestro Coppola, et inau-
guration du monument funéraire élevé à la mémoire de l'auteur

o

de la Somnambule. Le prince et la princesse Humbert sont
invités aux fêtes.

ERRATUM

La statuette dont nous avons donné la reproduction, tome VI, I statuette en bois, presque semblable, qui date de la Renaissance
page 261, n'est pas celle de Bernard de Palissy, mais bien une et qui se trouve au musée de Reims.

NÉCROLOGIE

— Le 4 septembre, le British Muséum a reçu de Con-
stantirrople la nouvelle de la mort de M. George Smith,
décédé à Alep le 19 août. M. George Smith était parti au
commencement de février, pour sa troisième expédition
archéologique en Orient, entreprise comme la précédente
sous les auspices du British Muséum. Né le 26 mars 1840
à Londres (Chelsea), issu d'une famille assez pauvre, George
Smith ne reçut d'abord qu'une instruction médiocre. A
quinze ans, il entrait comme apprenti chez MM. Brad-
bury, pour y apprendre l'art de graver et d'imprimer les
billets de banque. Quelques visites au British Muséum lui
inspirèrent le goût des sculptures et des inscriptions assy-
riennes. Ayant obtenu l'autorisation de prendre des mou-
lages de quelques-unes des inscriptions cunéiformes du
Musée, il devint bientôt maître en l'art d'obtenir ces mou-
lages sans entamer la pierre. D'abord, naturellement, ses
études assyriennes furent tout à fait illusoires, mais en
1866, ayant acquis quelque expérience dans cette spécialité

si ardue à laquelle le poussait une curiosité irrésistible, il
entra en relations avec sir Henry Rawlinson. L'éminent
assyriologue avait remarqué le jeune étudiant; et l'année
suivante il proposa aux administrateurs du Musée de le lui
adjoindre pour l'aider dans la publication du troisième vo-
lume de la collection de textes assyriens connue sous le
titre de « les Inscriptions cunéiformes de l'Asie occidentale ».
En 1870, le nom de George Smith a été associé, en tête de
ce volume, à celui de son généreux protecteur et ami; de
même en 1875, en tête du quatrième volume de la collec-
tion. En 1870, il fut nommé conservateur-adjoint des anti-
quités orientales. En 1871, avec le concours littéraire de
M. H. Fox Talbot, qui de plus partageait avec M. J. \V. Bo-
sanquet les frais d'acquisition des caractères cunéiformes,
il publiait les « Annales d'Assurbanipal », son ouvrage le
plus important, auquel il faut ajouter sa collaboration assy-
riologique aux recueils de la Société d'archéologie bi-
blique.

Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉRON,
 
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