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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 3)

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Ménard, René: Salon de 1876: peinture
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https://doi.org/10.11588/diglit.16691#0155

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SALON DE 1876

PEINTURE

(fin )

les peintres étrangers.

X.

e régime des Académies, inauguré en Italie au xvn" siècle, avait eu pour
effet d'établir partout un niveau uniforme d'études. 11 en est résulté une
peinture conventionnelle et un niveau de médiocrité qui, étant réputé
conforme à la tradition, arrêtait tout essor et toute tentative d'innovation.
La pénurie de peintres qu'on a signalée en Italie pendant toute la pre-
mière partie de ce siècle a été le résultat inévitable de l'enseignement
qu'on y recevait. En 1855, Théophile Gautier, rendant compte de l'Expo-
sition universelle, appréciait l'envoi des peintres italiens par ces lignes

dédaigneuses : « La Toscane n'a qiie
quatre tableaux, plus remarquables par
la beauté des cadres que par le mérite
de la peinture. L'envoi des Etats ponti-
ficaux est insignifiant. Florence et Rome
ont le droit de se reposer, elles ont
assez fait pour se recueillir pendant un
siècle ou deux. »

L'éminent critique ne tiendrait plus
le même langage aujourd'hui. Le mouve-
ment d'innovation qui, en 1830, s'est pro-
duit d'abord en France, s'est étendu sur
d'autres pays; seulement l'Italie n'en a
ressenti le contre-coup que vingt ans
plus tard. Tandis qu'un certain nombre
Fac-Simiie dm, dessin de h. Toussaint, de jeunes gens venaient en France étu-

dier avec nos peintres, les écoles, battues
en brèche par l'opinion publique, se transformaient; les études y devenaient plus fortes et surtout plus
indépendantes.

Les tableaux envoyés cette année au Salon présentent une certaine incohérence de direction,
résultat naturel des tendances diverses qui se croisent en Italie. C'est surtout vers le genre pittoresque et la
peinture de chevalet que se portent les efforts des jeunes peintres; néanmoins il y a encore quelques
artistes qui cherchent leur direction dans une voie différente. Nous citerons d'abord M. Gastaldi, de
Turin, qui à défaut d'un véritable tableau a envoyé une figure historique. C'est un personnage en
habits pontificaux, dont la tête placée dans l'ombre montre une physionomie soucieuse et en proie aux
plus amères réflexions. Le livret nous informe simplement que nous avons sous les yeux le Pape Boni-
face VIII. Ceux qui se rappellent les démêlés qu'a eus ce pape avec Philippe le Bel et Sciarra Colonna,

1. Voir l'Art, 2e année, tome V[, pages 49, 76 et 100.
 
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