DOI article:
Wedmore, Frederick: "Old crome": 1769-1821
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.16691#0344
Gravure de Mouton, d'après des types elzévïricus.
« OLD » CROME
i769-18 21
'avènement de ce qu'on appelle d'habitude l'Ecole de Nornn'ch est un
phénomène dans l'histoire de l'art, un phénomène dont les fluctuations
de notre époque rendent la réapparition improbable. Son développement
a été naturel, mais sa naissance fut un prodige, et c'est à son éclosion
bien plus qu'à son accroissement qu'elle doit son principal intérêt.
Autour de John Crome, dont la figure domine l'école et en occupe le
centre, se forme un groupe de peintres — Stark, Vincent, Thirtle,
Bernay Crome, ce dernier fils du grand homme — et pendant plusieurs
années Crome eut plus ou moins pour
» adepte Cotman, grand peintre lui-même,
dont le talent, non sans analogie avec
celui du chef de l'école, ajoutait à tout
ce que pouvait lui donner la science des
dons plus vastes que ceux des disciples
et une expérience plus complète que
^0 celle du maître. Les figures secondaires
sont dignes d'estime; ces peintres ne
{k||t furent pas des copistes serviles, et ils
jÊdS&j méritent d'être honorés dans la ville qui
ëSÊ^' leur donna le jour, car elles sont nom-
jP^ breuses les toiles sur lesquelles leur
pinceau consciencieux a retracé la phy-
sionomie caractéristique de cette cité
l/U et de la contrée environnante; mais,
Fac-similé d'un dessin de H. Toussaint, . J 1* J xr r 11
d'axés un alphabet de Th. de nry. pour le monde au delà du Norrolk,
l'École de Norwich c'est Crome ou, si
l'on veut, Crome et Cotman. Le champ d'observation de Crome fut très-limité, et cette limitation se
trahit dans l'art qu'il se créa pour lui-même et qu'il transmit dans une certaine mesure à d'autres. Né
pauvre, dans une ville de province, à cent milles de Londres, Norwich fut non-seulement sa ville
natale, mais encore sa capitale et son centre. Aussi son œuvre n'est-elle guère influencée par le grand
art anglais de son temps et de l'époque immédiatement antérieure. A part quelques visites fugitives,
qui ne lui apprenaient rien qu'il n'oubliât bientôt après, il est pour ainsi dire coupé de l'Angleterre
contemporaine. Turner, Girtin et Cozens ne sont pour lui que des noms dans son art. C'est à peine
Tome VI. 37
« OLD » CROME
i769-18 21
'avènement de ce qu'on appelle d'habitude l'Ecole de Nornn'ch est un
phénomène dans l'histoire de l'art, un phénomène dont les fluctuations
de notre époque rendent la réapparition improbable. Son développement
a été naturel, mais sa naissance fut un prodige, et c'est à son éclosion
bien plus qu'à son accroissement qu'elle doit son principal intérêt.
Autour de John Crome, dont la figure domine l'école et en occupe le
centre, se forme un groupe de peintres — Stark, Vincent, Thirtle,
Bernay Crome, ce dernier fils du grand homme — et pendant plusieurs
années Crome eut plus ou moins pour
» adepte Cotman, grand peintre lui-même,
dont le talent, non sans analogie avec
celui du chef de l'école, ajoutait à tout
ce que pouvait lui donner la science des
dons plus vastes que ceux des disciples
et une expérience plus complète que
^0 celle du maître. Les figures secondaires
sont dignes d'estime; ces peintres ne
{k||t furent pas des copistes serviles, et ils
jÊdS&j méritent d'être honorés dans la ville qui
ëSÊ^' leur donna le jour, car elles sont nom-
jP^ breuses les toiles sur lesquelles leur
pinceau consciencieux a retracé la phy-
sionomie caractéristique de cette cité
l/U et de la contrée environnante; mais,
Fac-similé d'un dessin de H. Toussaint, . J 1* J xr r 11
d'axés un alphabet de Th. de nry. pour le monde au delà du Norrolk,
l'École de Norwich c'est Crome ou, si
l'on veut, Crome et Cotman. Le champ d'observation de Crome fut très-limité, et cette limitation se
trahit dans l'art qu'il se créa pour lui-même et qu'il transmit dans une certaine mesure à d'autres. Né
pauvre, dans une ville de province, à cent milles de Londres, Norwich fut non-seulement sa ville
natale, mais encore sa capitale et son centre. Aussi son œuvre n'est-elle guère influencée par le grand
art anglais de son temps et de l'époque immédiatement antérieure. A part quelques visites fugitives,
qui ne lui apprenaient rien qu'il n'oubliât bientôt après, il est pour ainsi dire coupé de l'Angleterre
contemporaine. Turner, Girtin et Cozens ne sont pour lui que des noms dans son art. C'est à peine
Tome VI. 37