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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 3)

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Wedmore, Frederick: "Old crome": 1769-1821
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Visconti, P.H.: Le Musée Torlonia, [2], Bacchus et Silène, groupe colossal
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https://doi.org/10.11588/diglit.16691#0349

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294 L'ART.

embarcations dans le port, dans le lointain des falaises, un pays lumineux et charmant; des traits de
cette beauté discrète qui ne s'impose pas du premier coup, qui ne se laisse apprécier que si l'on
prend le temps de se familiariser avec elle; une atmosphère tranquille d'une exquise et subtile vérité.
Le caractère des côtes et des falaises de cette contrée étrangère, Crome était fait pour le comprendre,
et il l'a retracé dans son art distingué et sain, dont le charme s'accroît insensiblement lui-même, au
dehors aussi bien que chez lui, et incontestablement maître à Boulogne aussi bien que dans « chaque
vallée boisée et chaque allée verdoyante » du Norfolk, —

« And every tanglcd side of the wild wood,
His ancien: walk and daily neighbourhood1. »

Frederick Wedmore.

Londres, septembre 1S76.

LE MUSÉE TORLONIA

(suite2.)

V.

bacchus et silène, groupe colossal '.

'art le plus grandiose trouve dans ce groupe une de ses plus nobles
expressions. Il nous présente aussi une preuve bien remarquable de
la constance à reproduire les formes arrêtées par les grands maîtres,
qui est le principal caractère de cet art même. Cela demandait de la
part des artistes, réduits au rôle de simples copistes, une abnéga-
tion entière de toute prétention personnelle. Cette abnégation ne fit
pas défaut. Certes elle dut trouver un puissant secours dans l'idée reli-
gieuse, qui vint l'entourer d'une espèce de consécration ; mais l'on ne
doit pas moins admirer pour cela la docilité de tant d'habiles maîtres
à l'accepter et à la maintenir dans une succession si prolongée, sans
jamais chercher à l'interrompre. J'ai toujours pensé que c'est bien
dans ce culte rendu à ce que le génie avait produit de plus sublime,
dans ce soin de ne pas s'éloigner de leurs types et de leurs conceptions que l'on doit trouver le secret
de la supériorité de l'art antique.

Cette préoccupation, que nous n'avons pas réussi à maintenir dans nos écoles, nous est démontrée
dans toutes celles de l'antiquité ; c'est elle qui domine tout. La sculpture, à elle seule, nous fournit de
quoi suivre la marche de cette grande donnée. C'est à elle que nous devons la transmission, d'âge en
âge, des compositions les plus célèbres faites par des mains habiles et fidèles ; les types fameux demeurent
immuables, ou se révèlent toujours à travers des modifications qui ne sont que de simples variantes.

Le groupe admirable que nous avons sous les yeux en fournit à lui seul une démonstration pleine
d'intérêt. C'est bien parmi tous ceux que nous connaissons celui qui se rapproche le plus du grand ori-
ginal, dont les imitations ont été .si nombreuses, et qui rappelle le grand style de l'époque des Phidias.

Dessus de porte du château de lilois,
dessin de Scott, gravure de Froment.

1. <i Et les moindres fourrés des bois sauvages, ses anciennes promenades et son voisinage quotidien. »

2. Voir l'Art, 2" année, tome IV, pages 149 et 222; tome V, page 5; to.ne vi, page 208.

3. Museo Torlonia, Catalogo n° 300.
 
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