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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 3)

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Guitton, Gaston: Salon de 1876: sculpture
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https://doi.org/10.11588/diglit.16691#0037

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i6

L'ART.

avant, l'attitude des bras tenant la fronde sont loin de la banalité qu'on trouve souvent dans les
représentations si fréquentes du vainqueur de Goliath. On sent nettement dans cette intention la
marque certaine d'un esprit élevé et curieux de nouveauté ; les formes du jeune héros manquent
peut-être un peu de naïveté; les bras, surtout le droit,paraissent plus vieux que le torse et les jambes;
l'idée d'imprimer sur le sol le pied du géant, pour faire comprendre par la grandeur du péril
l'importance de la victoire, est, je crois, plus littéraire
que sculpturale, et ne se comprend guère au premier
abord.

La statuette Zuleika, qui accompagne le David, est
très-gracieusement posée et très-habilement drapée, la
tète est élégante et finement traitée. Merci donc à
M. d'Epinay de s'être souvenu que sa patrie a été la
France.

Le Rendez-vous, de M. Saul, qui est Anglais, est
absolument compris dans le sens de la sculpture ita-
lienne. Le mouvement de cette jeune fille qui attend en
tortillant son tablier est certainement très-naïf. On voit
dans cette statue, comme dans toutes les œuvres de la
sculpture moderne en Italie, des exagérations de re-
cherche. Les bas sont minutieusement faits, les surfaces
de la robe et du tablier donnent nettement l'idée d'étoffes
différentes. Tout cela sent trop son Carrare. Les souliers
seuls font penser à l'Angleterre. Ce sont ces chaussures
en gros cuir munies confortablement de courants d'air
salubres et bienfaisants.

Un Américain, M. Bartlett, a voulu aussi exposer
chez nous. Son Episode de la guerre aux Etats- Unis est
un sujet trouvé, et qui, exécuté plus grandement, pou-
vait avoir un vrai succès. C'est un jeune tambour blessé
aux jambes, et porté par un soldat vigoureux; l'enfant,
malgré sa souffrance, continue à battre la charge, et son
porteur s'élance avec ardeur vers l'ennemi. Ces deux
figures sont heureusement groupées et on comprend fort
bien la possibilité d'un tel mouvement; la facture dénote
une certaine inexpérience, mais l'idée est sculpturale.

M. Rygier, qui est Polonais, a fait un fort beau buste,
le portrait de M'm ***■. La tête est admirablement modelée,
bien posée, bien vivante, l'arrangement est original et pittoresque ; mais M. Rygier, qui habite Florence,
a sacrifié à la mode du lieu, et il a jugé indispensable d'entourer le cou de ce buste d'une chaîne dont
les maillons sont découpés à jour. Ce tour de force vient malheureusement lutter avec la tète de son
buste et lui nuit infiniment. Le buste du Docteur Levilloux est plus simple, bien modelé et très-indi-
viduel.

Un Chilien, M. Plaza Nicanor, a envoyé un buste remarquable de M. Domeyko, recteur de l'Uni-
versité de Santiago.

Le Brésil est représenté par M. Virginio Arias, qui a au Salon un bon buste de M. P. Jouffroy;
l'Autriche, par M. Beer, avec deux bustes, dont l'un est un marbre qui représente M",c de D***, et
l'autre un portrait en terre cuite, de M. M***; la Suisse, par M. J. Corboz, qui a exposé une Levrette
en plâtre fort étudiée, très-habilement construite, quoique d'une facture superficielle un peu sèche ;

i. Voir l'Art, 2e année, tome V, page 226.
 
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