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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 3)

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Guitton, Gaston: Salon de 1876: sculpture
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https://doi.org/10.11588/diglit.16691#0109

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9o L'ART.

dessin; j'aime moins la figure. Le Moïse, de M. Gaulard, bien composé, est un peu lourd de travail.
Le Lion de Florence, de M. Gérard, mérite des éloges, et sa téte de Jupiter ne manque pas de style.

M. Lebas a exposé deux compositions : une Psyché, fort jolie, et un groupe de Roméo et
Juliette, aussi fort bien compris. Le portrait de M',IL' Rattazzi, par M. Surge, est habilement gravé,
mais n'est pas d'une ressemblance suffisante. La Joueuse de flûte, de M. Vaudet, est encore une
pierre bien gravée.

Me voici arrivé à la fin de ma tâche.

On me reprochera de n'avoir pas donné à ce travail une forme assez littéraire. Ce reproche
me touche peu. La critique d'art a pour but d'instruire plus que d'amuser, surtout dans un recueil
spécial comme celui-ci.

Portrait de M"c Bergoll. Portrait de Mme la duchesse Colonna di Castiglione.

Fac-similé d'un dessin de Saint-Elme Gautier, Fac-similé d'un dessin de Saint-Elme Gautier,

d'après la médaille en plâtre d'Emile Soldi. d'après la médaille en plâtre d'Emile Soldi.

(Salon de 1876.) (Salon de 1876.)

J'ai été sévère pour un certain nombre d'œuvres exposées. Mais je puis dire que je n'ai eu
qu'une préoccupation : le respect de l'art auquel, depuis trente années, j'ai consacré mes études,
mes pensées, toute mon existence.

C'est par cette raison que je n'ai pas craint de censurer des artistes vraiment supérieurs, quand
leurs œuvres m'ont paru au-dessous de leur talent. Les flatteries et même les éloges prodigués
imprudemment endorment plus souvent qu'ils n'excitent ; plus d'un que la nature avait doué est resté
médiocre, grâce aux enthousiasmes banals de critiques sincères peut-être, mais à coup sûr ignorants.

J'ai également en horreur les coteries, les petites églises où l'on s'encense à tour de rôle,
où chacun officie au profit des adeptes, à la seule condition que les autres officieront pour lui; et
j'ai eu d'autant moins de peine à ne pas me laisser aller aux suggestions de cette camaraderie,
que je ne connais à peu près aucun des hommes dont j'ai apprécié les œuvres, ayant toujours vécu
plus intimement avec les morts qu'avec les vivants.

Si j'ai froissé quelques amours-propres, causé quelques chagrins ou même excité quelques colères,
je l'ai fait dans la meilleure intention du monde. J'aime la sculpture par dessus tout, et c'est tou-
jours pour moi un gros chagrin de voir qu'on lui manque du respect qui lui est dû, surtout quand
la faute vient d'artistes nés pour lui faire honneur.

Enfin j'ai fait suivant ma conscience. Je finis en priant ceux que j'ai froissés de ne pas trop
m'en vouloir; ceux qui trouveront mes éloges incomplets, de me le pardonner, et ceux que j'ai
oubliés de considérer qu'au milieu d'une telle multitude d'œuvres, il était bien difficile de ne
pas pécher par omission.

GASTON GuiTTON (Victor Renaud).
 
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