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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 3)

DOI Artikel:
Carr, J. Comyns: 108e exposition de la Royal Academy of Arts
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https://doi.org/10.11588/diglit.16691#0139

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112

L'ART.

visage est intense, mais sans excès, et l'action rude, mais sans violence, est d'un effet puissamment
dramatique.

M. Hubert Herkomer est encore un peintre quia le don de la narration pathétique sans déclama-
tion. Les sites alpestres de la Bavière et les mœurs des paysans de ces contrées lui ont fourni le sujet
de son tableau, Aux portes de la mort (n° 412), où un gracieux paysage de collines empourprées par
les rayons du soleil couchant encadre un groupe habilement équilibré de personnages aux types bien
choisis, intéressant autant par la beauté des figures que par l'individualité nettement tranchée des divers
caractères. M. Herkomer a quelques-uns des dons du coloriste, et au milieu des épisodes qu'il se plaît

(Exhibition of the Royal Acaâtmy of Arts).

à interpréter il n'est pas absorbé par le pathétique au point de perdre de vue la grâce dans la com-
binaison des lignes et la délicatesse dans l'association des tons.

Nous voici maintenant en présence de deux artistes qui s'inquiètent peu de l'effet dramatique.
M. Morris et M. Graham ne représentent à VAcademy qu'un petit groupe d'exposants, car il est rare
que les artistes anglais se contentent de reproduire la vie dans sa simplicité, la plupart ayant la manie
de raconter des histoires et de négliger les moyens de les bien raconter. Le tableau de M. Graham,
Au marché (n° 238), peut être considéré comme une protestation contre cet idéal des amateurs de
vignettes coloriées. 11 n'a pas de récit à faire mais un sujet à peindre, et il le peint à merveille. Un
dessin donnerait difficilement une idée de la beauté de ce petit tableau dont le charme tient à la déli-
catesse de la coloration, à la finesse du ton, à la virtuosité du peintre qui s'amuse des légumes empilés
dans les paniers et des moindres ustensiles, et tire de ces natures mortes tout ce qu'elles peuvent donner.

Non moins intéressant mais d'un style quelque peu différent est le tableau de M. Morris (n° 611).
L'intérêt est ici dans le charme du paysage. Nous sommes au mois de juin sous un ciel nuageux et le
vent souffle éparpillant çà et là sur le gazon les foins fraîchement coupés. Le mouvement des nuages
est habilement saisi dans ce tableau qui est d'une remarquable justesse de ton.

J. CoMYNS C A.RR.

(La suite prochainement.)
 
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