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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 3)

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Decamps, Louis: Exposition d'oeuvres d'art executées en noir et en blanc, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16691#0238

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EXPOSITION D'ŒUVRES D'ART. 199

nielle bonne humeur que les événements n'ont pu altérer, car bien rarement un mot amer trop excu-
sable d'ailleurs après une vie de luttes si mal récompensée, vient effleurer ses lèvres.

« A l'âge de onze ans, il fut mis en apprentissage à Dijon chez maître Nicolardo, peintre en
bâtiment et colorieur d'images ; il resta là environ deux ans, souffrant, m'a-t-il dit souvent, autant de la
« potasse qui m'entrait sous les ongles que de la faim et du froid ». Heureusement Nicolardo était assez
bon diable et n'avait pas le vin brutal. Puis la famille partit pour Lyon, et là il fit pendant six mois
des ornements à fresques pour la chapelle du cardinal de Bonald, Il Y?nt ensuite à Paris, en 1851,
et travailla chez Cambon à la décora-
tion de théâtre. Ses compagnons d'ate-
lier ont laissé de mauvais souvenirs dans
son esprit ; leurs taquineries cruelles
blessaient cette nature sensible et douce,
et il les quitta à sa grande satisfaction
pour entrer à l'école de dessin de M. Bel-
loc. C'est à ce moment que je l'ai connu ;
je le vois encore avec ses longs che-
veux noirs bouclés, ses beaux yeux
bruns, ses mains fines, son air timide,
parfois un éclair d'audace étrange, mais
toujours distingué, spirituel et d'une
grande douceur.

« Ses progrès furent rapides, il
possédait déjà toutes les qualités qu'il a
si bien développées plus tard; je me
souviens combien j'admirais l'ampleur
de ses dessins; Legros n'a jamais fait
mesquin et travaillait comme aujour-
d'hui, sans efforts, sans fatigue appa-
rente.

« M. Lecoq de Boisbaudran, alors
professeur à cette école, le prit dans
l'atelier qu'il avait au dehors et d'où
est sorti plus d'un talent remarquable et tête de femme.

Original. Les nécessités de la vie en Ont Fâc-simile d'une eau-forte d'Alphonse Legros; photogravure directe

malheureusement dispersé un certain de MM. Yves et Barret,

nombre, et la mort a pris un des plus

intéressants à l'âge de trente-huit ans, Guillaume Régamey à qui quinze années de lutte avec la maladie
n'ont laissé produire que peu d'œuvres, mais qui fit sensation, en 1862, avec son tableau des Sapeurs
des Cuirassiers de la Garde, campagne d'Italie, toile qui est restée comme un témoignage de ce
qu'eût fait cet artiste si la fatalité se fût moins acharnée après lui.

« Sous la direction de M. Lecoq, laquelle consistait surtout à prémunir les élèves contre la
vulgarité triomphante dont notre époque est empreinte, et à leur laisser toute leur personnalité,
celle de Legros déjà si nette, si précise, ne fit que se compléter et s'affermir. Jl dessinait à cette
époque comme maintenant; M. Burty possède dans ses cartons des études de mains d'enfants qui
datent de ce temps et sont faites avec le môme talent que les dessins que nous admirons aujourd'hui
et qui sont datés de 1876. Il passa quelques soirées à l'École des Beaux-Arts, mais sans persistance
et sans succès d'ailleurs.

« En 1857, il envoya pour la première fois au Salon de Paris; c'était un portrait de son pire
fait déjà depuis un an; ce portrait fut remarqué et considéré par certains connaisseurs comme un
début de maître, entre autres par Champfleury; c'est de cette époque que datent leurs relations.

« En 1859 il envoya un petit tableau, VAngélus, maintenant en Angleterre; en 1861, VEx-voto,
grande toile, personnages grandeur naturelle. Ce tableau mal placé obtint néanmoins un succès très-
 
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