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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 3)

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Lafenestre, Georges: Exposition rétrospective de Reims
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Vimenal, Charles: Félicien David
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https://doi.org/10.11588/diglit.16691#0309

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2Ô2

L'ART.

par exemple, la charmante et naïve statuette en bois, la Nourrice
et son Enfant, qui porte si ingénument sa date du xvie siècle et
son origine française (Musée de Reims). Ce sont de pareils morceaux

Buste.

Fac-similé d'un dessin de Bichard, d'après Pigalle.

qui permettent de suivre, sous les fluctuations de la production
académique, cette filière ininterrompue de la franche et simple
sculpture française qui part des imagiers naïfs de nos cathédrales
du xnr siècle pour aboutir de notre temps à Paul Dubois, à
Chapu, à Delaplanche. Tels sont encore ce buste expressif de
vieille femme, si vivement et savamment modelé par Pigalle, et

cet admirable vase en terre cuite blanche, qui fait partie de la
belle collection Poterlet, modèle d'orfèvrerie dont la signature
Sigisbert, 1799, amis en campagne tous les érudits lorrains, qui
voient, selon toute probabilité, dans l'artiste inconnu signataire
de ce chef-d'œuvre digne de Houdon, un des membres de cette
nombreuse famille des Adam Sigisbert, si féconde en statuaires
habiles.

Il va sans dire qu'à Reims, comme partout, les vitrines de cé-
ramique étaient les plus nombreuses et les mieux fournies; si exa-
gérés que soient devenus les prix de certaines faïences, il est
encore plus facile aujourd'hui de se procurer de beaux Moustiers,
de beaux Nevers, de beaux Rouen que des peintures authentiques
et des bronzes intéressants. Nous avons déjà signalé le goût qui
avait présidé au choix de M. Poterlet; on peut adresser le même
éloge à M"" veuve Pommery qui possède de très-belles pièces. En
résumé, on ne peut que s'étonner et qu'être ravi de voir que
dans un seul département tant de personnes s'occupent avec
intelligence et avec goût de réunir, c'est-à-dire d'arracher à la
destruction et d'olfrir à l'étude, les vestiges des arts anciens sous
toutes leurs formes. Le temps nous a manqué pour examiner en
détail toutes les collections variées qui nous étaient offertes; ce-
pendant nous avons pu voir qu'aucune des branches de l'art
n'était négligée par les collectionneurs rémois ; M. Dauphinot par
exemple, le président de la commission, le promoteur infatigable
et modeste de toutes les entreprises de Reims dans l'ordre intel-
lectuel, joint à une intéressante réunion de dessins une collec-
tion de reliures et de livres de premier ordre; M. Riancourt,
maire de Reims, est à la poursuite des médaillons en terre cuite,
de Nini ; les Rémois, établis à l'étranger, n'y oublient même pas
leur pays, et c'est de Yokohama que M. Gérard envoie à ses
compatriotes une intéressante collection japonaise.

Une exposition qui réunit quatre mille cent vingt-et-un objets
ne pouvait manquer de contenir des pièces précieuses. Beaucoup
des objets qui ont paru à Reims reparaîtront, nous l'espérons,
quelque jour, soit à l'Exposition universelle de 1878, soit dans
les expositions bisannuelles de l'Union Centrale. Parmi les nom-
breuses pièces que nous y voudrions revoir, nous ajouterions
encore à celles que nous avons déjà signalées un beau Portrait de
Desain par J. B. Greuze, très-authentique et d'une belle exécution,
appartenant à Mme Mora, une Adoration des Mages de Gilles Van
Coninxloo appartenant à M. Ch. Rivart, une Vue du siège de
Rhodes, tableau flamand du xv' siècle, extrêmement intéressante
pour l'historien comme pour le peintre, et un certain nombre
d'autres tableaux d'attribution douteuse, mais assez curieux- pour
mériter l'examen contradictoire des amateurs et des érudits.

Georges Lafenestre.

FELICIEN DAVID.

La musique française a perdu son Mendelssohn. Le Désert,
le chef-d'œuvre de Félicien David, était bien en effet comme le
Songe d'une nuit d'été du musicien français, un songe d'une
journée d'été plutôt, un rêve d'Orient, un paysage baigné de
poésie et de lumière. Quels que soient les mérites de Félix
Mendelssohn-Bartholdy, son contemporain et son ami, dans ses
ouvertures, dans ses symphonies, dans ses cantates parmi lesquelles
il faut citer surtout la IValpurgisnacht, dans ses oratorios plus
remarquables par la maestria de la facture que par la puissance du
tempérament, le compositeur allemand n'a rien fait de supérieur
à cette partition de jeunesse (il n'avait pas vingt ans quand il en
écrivit l'ouverture, il n'avait pas trente ans quand il acheva l'ou-
vrage), qui résume toutes les qualités de son talent, imagination
plus ingénieuse que passionnée, coloris pittoresque, perfection de
la forme, toujours intéressante, personnelle seulement dans le
scherzo capricieux et fantasque, création de l'artiste. On peut
dire de même que l'auteur d'Herculanum et de Lalla Roukh, quelle

que soit la valeur de ces deux ouvrages, n'a pas sensiblement
dépassé les promesses de son glorieux début, le Désert, ode-sym-
phonie ou mieux symphonie-paysage, exécutée au Conservatoire
le 8 décembre 1844. Félicien David, né en 1810, n'avait donc que
trente-quatre ans lorsqu'il se signalait par cette œuvre éminem-
ment distinguée à l'attention du public artiste, pour lequel, en
dépit de tous ses efforts pour ajouter à son clavier poétique des
cordes plus viriles et des touches plus énergiques, il fut tou-
jours l'auteur du Désert. Comme Eugène Fromentin qui, né
dix années avant lui, l'a précédé de quelques jours dans la
tombe, il doit au ciel de l'Afrique le meilleur de son génie, et
bien souvent sans doute dans le cours de sa carrière, moins heu-
reuse que celle du peintre, malgré d'incontestables succès, il a dû
se dire comme l'auteur Ôl Une Année dans le Sahel: « Il y a deux
choses que je brûle de revoir : le ciel sans nuages au-dessus du
désert sans ombre. » Un ciel sans nuages au-dessus du désert
sans ombre, telle est l'ode-symphonie qui a fait la réputation de
 
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