L' art: revue hebdomadaire illustrée (2.1876 (Teil 3))

Saint-Pierre de Rome.
Dessin de Léon Gaucherel, gravure de Puyplat, d'après lJaquare!le de Léon Gaucherel.

(Salon de 1876.)

PARIAS DU SALON

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m. gustave moreau.

'ai dit dans quelles conditions déplorables, indignes de la France,
l'Administration expose aquarelles, dessins, gravures, lithogra-
phies, etc.1. Il ne leur manquait plus que le dédain de critiques
improvisés. Une foule déjeunes gens « au beau linge, au frac élé-
gant », — Auguste Barbier les avait prévus, — nous donnent en
effet ce spectacle récréatif de rendre des arrêts en matière d'art avec
le plus superbe, le plus inaltérable aplomb qui remplace chez eux
l'étude, le savoir et le goût, niaiseries démodées dont ils ne s'in-
quiètent pas de posséder la moindre notion. Ne sachant rien, ils
trouvent qu'ils en savent assez pour parler beaux-arts.

Ils n'ont rien réussi de mieux dans leur genre que la façon dont
ils ont daigné parler des aquarelles, des dessins, des pastels, etc.,
criant à l'insignifiance en présence d'une exposition de beaucoup supérieure aux précédentes.
Cela dispense habilement de se prononcer en connaissance de cause, mais cela ne fait plus illusion
qu'à quelques badauds toujours prêts à se payer de grands mots, si creux qu'ils sonnent, au lieu
de bonnes raisons qui sont malheureusement moins aisées» à donner. On s'en est tout particuliè-
rement aperçu dans l'appréciation du quadruple envoi de M. Gustave Moreau. Aucun artiste, —
je parle des peintres, — n'était cette année plus digne d'une analyse attentive. En effet, il faisait
une rentrée qui nous le montrait sous ses aspects multiples et permettait de suivre ses tâtonne-

1. Voir l'Art, 2e année, tome v, pages 206 et suivantes.