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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 3)

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Chasse et mort d'Adonis.
Dessin de Sellier, gravure de Rapine, d'après le bas-relief du Louvre.

NOTRE BIBLIOTHÈQUE

DICTIONNAIRE DES ANTIQUITFLS GRECQUES ET ] face : « Un dictionnaire des antiquités est encore, malgré ce

ROMAINES, d'après les textes et les monuments. Ouvrage . qu'on a pu amasser jusqu'à nos jours de patientes et ingénieuses

rédigé par une Société d'écrivains spéciaux, d'archéolo- ■ observations, une collection de problèmes quelquefois insolubles,

gues et de professeurs, sous la direction de MM. Ch. ! parce que ]es lumières font entièrement défaut, et presque tou-

Daremberg et Edm. Saglio, avec 3,000 figures d'après l'an-
tique, dessinées par P. Sellier et gravées par M. Rapine.
— Paris, librairie Hachette, gr. in-40, à 2 colonnes, fasci-
cules I-IV (A-BAC).

e dictionnaire, qui se composera d'environ
20 fascicules (chacun de 20 feuilles grand in-40),
fut commencé il y a plus de quinze ans sous la
direction de M. Charles Daremberg; depuis la
mort prématurée de ce regrettable savant (1872),
la rédaction en a été continuée et la publication commencée sous
la direction de M. Edmond Saglio. Il offre l'explication des termes
qui se rapportent aux mœurs, aux institutions, à la religion, aux
arts, aux sciences, au costume, au mobilier, à la guerre, à la
marine, aux métiers, aux monnaies, aux poids et mesures, en un
mot à toutes les manifestations de la vie publique et privée des
anciens; il donne de chaque sujet traité une histoire brève, mais
suffisante, histoire tantôt grecque, tantôt romaine, tantôt grecque
et romaine à la fois. Les érudits ont été unanimes à faire l'éloge
des fascicules parus; M. Léon Renier, dont la compétence en
semblable matière n'est pas contestable, a dit à l'Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres : « Ce sera, je ne crains pas de l'affir-
mer, le dictionnaire d'antiquités grecques et romaines le plus
complet et le meilleur que l'on aura publié jusqu'ici, non-seule-
ment en France, mais en Europe. »

On ne s'étonnera pas qu'un ouvrage de ce genre soit supé-
rieur à ceux qui sont venus avant lui, et il faudrait s'étonner que
cette supériorité n'existât pas. En effet, la science des antiquités
est une mine sur bien des points insuffisamment explorée, et qui
chaque jour donne lieu à des recherches nouvelles; le seul
résumé de ces recherches suffirait à rendre un dictionnaire nou-
veau meilleur que les précédents. On peut donc dire, sans crainte
d'être démenti, que les recueils d'antiquités de Smith et d'An-
thony Rich,quel que fût d'ailleurs leur mérite, sont surpassés par
le recueil de MM. Daremberg et Saglio. Celui-ci, à son tour,
cessera plus tard d'être sur tous les points à la hauteur des tra-
vaux constants de l'érudition ; en semblable matière on ne peut
rien faire de définitif : une meilleure lecture d'un texte, une plus
saine intelligence d'un monument peuvent venir un jour remettre
en question ce qui est regardé maintenant comme établi.
M. Saglio ne s'est pas fait illusion à ce sujet; il dit dans .sa pré-

jours d'une explication difficile ou douteuse parce qu'elles sont
insuffisantes. « C'est un des principaux mérites de l'ouvrage de
poser nettement les problèmes à résoudre et de fournir quel-
ques-uns des moyens de les étudier ; il donne en effet au bas
des pages l'indication des sources anciennes où ont puisé les
auteurs, des recherches faites par les modernes, des monuments
découverts et une bibliographie des ouvrages spéciaux, des mé-
moires publiés par les académies et les sociétés savantes, des
dissertations écrites, soit en France, soit dans les autres pays,
sur le sujet traité.

Pour acquérir du plus petit fait de la vie journalière, publique
ou privée, des Grecs et des Romains, une idée approchant de la
vérité, ce n'est pas assez des témoignages des auteurs anciens et
des commentaires des savants modernes ; il faut y ajouter, toutes
les fois qu'il en existe, les monuments figurés. Winckelmann
l'avait fort bien compris : « Selon moi, disait-il, ce sont les images
mêmes qui doivent décider du sens des passages des livres des
anciens qui, exposant des choses connues dans ce temps-là, ne
sont jamais aussi clairs qu'il le faudrait pour les bien entendre
dans des siècles où les usages et les mœurs ont totalement
changé. » Le dictionnaire de MM. Daremberg et Saglio est très-
riche en figures ; ces figures, dessinées d'après l'antique, forment
l.i portion artistique et pour nous particulièrement intéressante
de l'ouvrage.

Prenons pour exemple l'article sur Adonis , rédigé par
M. Saglio, et qui pourrait servir de modèle aux travaux de ce
genre ; nous verrons combien les figures ajoutent de lumière et
d'intérêt à la description. Dans le seul bas-relief de la collection
du Louvre, Adonis est représenté d'abord sur le point départir pour
la chasse, malgré les supplications de Vénus, puis frappé par le san-
glier, qui se retire dans son antre, enfin revenant près de Vénus,
dans les bras de laquelle il va expirer. Le dessin, le costume, les
attitudes des deux scènes que nous reproduisons ci-dessous, d'après
un vase peint du musée Sant'Angelo, à Naples, ne paraîtront-ils
pas des plus singuliers, des plus inattendus à ceux qui n'ont pas
étudié les manifestations diverses de l'art chez les anciens ? Dans
la scène supérieure Vénus et Proserpine demandent l'une et l'autre
Adonis à Jupiter, assis sur un trône; Vénus est assistée de
l'Amour; l'enfant qui saisit le sceptre de Jupiter paraît être
Adonis; derrière lui se tiennent la muse Calliope et Mercure.
L'autre scène nous montre Adonis couché sur un lit, tel qu'on le
 
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