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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 1)

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Chronique française
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https://doi.org/10.11588/diglit.16908#0031

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chronique: française.

23

Il est à craindre que cet inconvénient se présente quelque-
fois, car divers États étrangers et quelques amateurs ont exigé la
réunion en un ensemble de la collection envoyée. Mais en géné-
ral ce sera l'ordre chronologique qui régnera, et, pour le reste,
un catalogue soigneusement rédigé rétablira l'ordre. Outre la
division par époques, il y aura des subdivisions suivant la matière
des objets. Dixsections sont ainsi réparties :

1» Arts primitifs et antiquités des Gaules ;

2» Sculpture, glyptique;

3° Numismatique, médailles, sigillographie ;

4" Céramique (faïences, porcelaines) ;

5° Manuscrits, livres, incunables, dessins, reliures ;

6° Armes, armures ;

7° Orfèvrerie, ivoire, cristaux, bijoux;

8° Ameublement, étoffes, tapisseries ;

9° Ethnographie des peuples étrangers à l'Europe ;

io° Instruments anciens de musique.

Conformément à ce principe, la commission d'admission a
été subdivisée en dix sections, présidées chacune par un de ses
membres, sous la présidence générale du directeur. Chacune des
dix sections donne son avis sur l'opportunité des offres d'exposi-
tion adressées à l'administration et statue sur l'admission de la
classification des objets proposés. L'exposition historique ne va
pas au-delà de la fin du xvm0 siècle.

Tous les objets d'une dimension restreinte, ou d'une matière
précieuse ou fragile, seront placés dans des vitrines de fer et de
glaces, fermées avec le plus grand soin et dont les clefs resteront,
lorsque ces armoires seront communes à plusieurs exposants,
confiées au directeur des sections. La hauteur des vitrines est de
2 mètres 60; les tapisseries recouvriront les 4 mètres 40 restant
non occupés de la paroi, dont la hauteur est de 7 mètres. Le
nombre des tapisseries offertes est tellement considérable déjà
aujourd'hui que M. de Longpérier sera obligé de faire un choix
parmi les plus intéressantes.

Un péristyle ouvert, régnant sur toute la longueur de ces
galeries, leur servira d'annexé;il recevra les moulages et d'autres
objets de grande dimension et de nature à ne pas souffrir du con-
tact de l'air extérieur.

Les musées de Paris n'enverront aucun objet à l'Exposition,
par la raison fort simple, qu'ouverts toute l'année, ils peuvent
facilement être visités par le public à chaque instant. Une seule
exception aura lieu en faveur de quelques modèles de Sèvres,
conservés dans des magasins fermés aux visiteurs de la fabrique,
et qui ont pour auteurs de grands artistes du siècle dernier. Ce
seront des collections particulières, puis des musées de province
et de l'étranger, qui meubleront les galeries historiques.

Le palais des Archives est l'objet, comme on sait, d'impor-
tants travaux. La dernière fraction des grandes galeries est
aujourd'hui terminée quant au gros œuvre, il ne reste plus qu'à
en faire l'aménagement. Ces nouveaux bâtiments se développent
depuis l'angle de la rue des Quatre-Fils jusqu'aux tourelles de la
porte de Braque ; ils ont donc absorbé tout l'emplacement de
l'ancien hôtel que les Guise s'étaient fait bâtir au xvi° siècle à la
place de la demeure du connétable de Clisson.

Dans la cour d'honneur de l'édifice, on restaure la gracieuse
façade du grand corps de logis qui est décorée de statues (les
Saisons) dues au ciseau de Robert le Lorrain, élève de F. Gi-
rardon.

L'hôtel des Postes. — Le projet d'agrandissement de ce
monument, où depuis si longtemps les services de l'administra-
tion se trouvent trop à l'étroit, est de nouveau, paraît-il, remis
sur le tapis. Déjà Napoléon Lr avait fait étudier, dès 1811, un
plan de reconstruction qui fut abandonné et repris sans succès
en 1847 et vers 1865.

Cet édifice est un des plus anciens de Paris. Il fut construit
vers la fin du xv° siècle par le duc d'Épernon, qui le vendit à un
riche financier, Barthélemi Herwart. Celui-ci fit reconstruire
presque entièrement l'hôtel, qui devint une habitation magnifique

dont les principales pièces furent ornées de peintures par
Mignard. Dans le cabinet du financier, Mignard représenta sur
la voûte l'apothéose de Psyché ; sur celle' du salon, il peignit les
principales aventures d'Apollon, sa vengeance contre Niobé, son
triomphe sur le serpent Python, etc. La coupole montrait le
dieu dans toute sa gloire, occupé à instruire les Muses attentives.
Cette fresque était citée comme un chef-d'œuvre.

Anne Herwart, le fils de Barthélemi, ne put conserver ce
somptueux hôtel. C'est lui, comme on sait, qui, après la mort de
Mme de la Sablière, offrit un asile à La Fontaine. M. Guillaume
Depping, actuellement bibliothécaire à Sainte-Geneviève, a fait
un travail, encore inédit, dans lequel il donne de curieux détails
sur la famille Herwart. Celle-ci, lors des persécutions exercées
contre les protestants, se réfugia en Angleterre. Anne Herwart
emporta avec lui une partie des objets précieux contenus dans
son hôtel. C'est ainsi que beaucoup de tableaux de Mignard, qui
étaient des portraits de famille, passèrent le détroit. L'indication
de ces tableaux ne figure dans aucun des relevés de l'œuvre de
Mignard.

Que sont devenus ces portraits? On l'ignore. Il en existe
seulement une liste faisant partie d'un inventaire dressé après le
décès d'un des membres de la famille Herwart. Dans ce docu-
ment, conservé en Angleterre, M. Guillaume Depping croit avoir
retrouvé un souvenir inédit de La Fontaine, un tableau repré-
sentant le poète au milieu du jardin de l'hôtel Herwart.

Quoi qu'il en soit, l'édifice fut acquis en 1707 par le marquis
d'Armenonville, alors intendant des finances, qui y fit de nom-
breux changements et y installa une très-belle collection de
tableaux. Ce ne fut qu'en 1787 que l'administration des postes s'y
j établit.

Aujourd'hui encore l'hôtel conserve le caractère seigneurial
de ces grandes habitations dont, grâce aux nouveaux boulevards
et au système des laçades plates, il ne reste plus à Paris que de
bien rares modèles. Les bureaux du rez-de-chaussée à droite,
notamment, sont installés entre des murs couverts de boiseries
sculptées et de dessus de portes dans le goût du xvine siècle. Dans
la cour, carrée et monumentale, apparaît, à droite également, le
grand escalier en fer forgé conduisant à la salle du conseil et aux
principaux bureaux du service administratif.

Cet escalier a sa légende. On prétend que sous les couches
de peinture dont les divers chefs du matériel ont fait successive-
ment recouvrir ses ferrures, il existe une dorure précieuse,
épaisse, solide, inaltérable, comme on savait l'appliquer autre-
fois. En 1848, un maître serrurier, instruit de ce secret, sollicita
de l'administration la permission de s'emparer de cette rampe
historique et de la remplacer par une autre identiquement du
môme dessin et du même poids. On dit même qu'il offrit en plus
une assez forte somme. Mais l'administration des Postes refusa,
de même que le conseil delà Banque de France devait éconduire
plus tard une proposition analogue, relative à l'enlèvement des
dorures de sa grande galerie, et à leur remplacement par des
dorures modernes, l'entrepreneur offrant, en outre, de verser
400,000 francs comptant. Sur ce même escalier de l'hôtel des
Postes donne la chapelle qui existe toujours.

La statue de Lagrange d'Iselin qui a figuré au dernier
Salon est maintenant placée au palais de l'Institut, dans la salle
du Bureau des longitudes.

—■ M. Alexandre de Basilewski a été nommé récemment,
chevalier de la Légion d'honneur. On sait que M. de Basilewski
est propriétaire de la belle collection d'objets d'art religieux des
premiers temps de l'ère chrétienne, et des xii*, xmc et xiv° siècles,
de majoliques, bois sculptés, émaux de Limoges, armes pré-
cieuses des xvc et xvi" siècles, dont il a publié, avec M. Alfred
Darcel, le catalogue merveilleusement illustré, et que loin de
garder en jaloux les trésors d'art qu'il a princièrement installés
dans son hôtel de la rue Blanche, il se plaît à faire les honneurs
de sa superbe galerie aux artistes et aux amateurs. Membre de
la commission de l'exposition rétrospective de l'art ancien à
 
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