CHRONIQUE DE L'HOTEL DROUOT.
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projet magnifique; mais les personnes qui' connaissent Nice et
les habitudes de la population qui y passe l'hiver ne doutent
pas que le succès ne soit certain. Il le serait plus encore si
l'on pouvait ajouter à cette heureuse combinaison la création
d'un cercle artistique dans le genre de celui qu'a créé à Mar-
seille la Société des Amis des Arts. Nous exposerons prochaine-
ment cette organisation, en racontant l'histoire de cette dernière
Société.
Quoi qu'il en soit, nous faisons les vœux les plus ardents
pour la réussite du projet du prince Stirbey. Nous sommes con-
vaincu que rien ne saurait mieux servir et les intérêts de l'art et
ceux de Nice, par l'attraction qui s'exercerait nécessairement sur
les étrangers qui fréquentent les stations hivernales.
En attendant, dès que l'exposition des tableaux sera fermée,
elle sera remplacée par une exposition d'un genre tout nouveau,
une exposition de fleurs, au point de vue non pas de l'horticulture,
mais de l'assemblage. Nice et les pays voisins produisent des
fleurs à profusion; on les vend par bottes; reste à les disposer,
à combiner les formes et les couleurs. C'est cet art que la
Société veut encourager, l'art de faire des bouquets. Quand les
bouquetières l'auront appris, elles pourront l'enseigner à nos
peintres de fleurs. Eugène Véron.
CHRONIQUE DE L'HOTEL DROUOT
— Les deux vacations de la vente de Mme Juliette Beau
— 18 et 19 février, — ont produit la somme totale de 208,227 fr.
Voici les principales enchères :
N" 1. Portrait du comte de Provence enfant, par F. H.
Drouais. — 10,000 fr.
N° 2. Portrait du comte d'Artois enfant, parle même.—
2,600 fr.
N» 3. Portrait de Mm0 de Pompadour, par le même. —
2,500 fr. C'est une des nombreuses répétitions de la toile ovale
qui se trouve à Hampton Court où on la donne à Greuze 11!
N0 4. Portrait de Mmc la comtesse Potocka, par J. B. Lampi.
12,700 fr. Peinture un peu mince, mais très-aimable.
N° 5. L'Infante Isabelle, gouvernante des Pays-Bas, superbe
portrait d'apparat par Simon De Vos2. Toile de 2m, 19 de haut
sur 1 52. — Cette mâle peinture ne s'est vendue que 3,600 fr.,
moins que le prix de la riche bordure ancienne en bois sculpté
qui l'encadre. L'heureux acquéreur est M. Roselli auquel aucun
musée n'a songé à faire concurrence !
N° 8. Jeune femme vêtue de blanc, miniature d'Augustin Du-
bourg, 1787. — 1,580 fr.
N° 9. La Princesse Pauline Borghèse, miniature de C. Bour-
geois. — 2,740 fr.
N° 10. Portrait de jeune femme, miniature par Hall.—
1,720 fr.
La riche garniture de toilette en vermeil, commandée par
le roi de Portugal à F. T. Germain, qui l'exécuta de 1757 à 1762,
a été fractionnée. Le miroir (n° 21) a été adjugé à Mmc Asselin à
8,000 fr.,— c'estfortbon marché ;—lesdeux plateaux présentoirs
ronds et à contour (n° 22), 8,200 fr.; les deux boîtesà poudre (n° 23),
5,720 fr.; le plateau de forme losangée et à contours (n° 24),
1,890 fr.; la petite bojte de forme oblongue et à pans décorés de
rosaces et grecques 'gravées (n° 25), 2,300 fr.; les deux brosses
oblongues à dessus en vermeil (n° 26), 905 fr.; et les deux man-
ches de houppes à poudrer, en vermeil (n° 27), 320 fr.
N° 29. Deux flambeaux en argent ciselé du temps de
Louis XVI. — 2,620 fr.
N° 30. Bustes en regard et de profil de Louis XVI et de
Marie-Antoinette, en argent repoussé et ciselé, par Lorthioir. —
2,520 fr., à M. Falkenberg.
N° 88. Deux beaux fermoirs de livres ornés chacun d'une
plaque d'or décorée en émaux translucides. — 2,880 fr., à M. le
baron Adolphe de Rothschild.
N° 89. Aigrette simulant des plumes et des branches de fleurs
exécutées en roses et montées en argent doré. Époque Louis XVI.
— 1,530 fr., à M. du Plessis.
N° 90. Aigrette de même travail et époque. — 1,500 fr., à
M. du Plessis.
N° 121. Chinois et Chinoise accroupis, figures en vieux Saxe
offertes par le roi de Saxe au pape Pie VI. — 2,700 fr.
N° 122. Couple de pigeons en vieux Saxe. — 4,700 fr.
N° 143. Rosa-Marie-Charlotte Rousseau, buste en terre
cuite par Roland, signé et daté : 8 septembre 1788, et Pierre-
Camille Rousseau, autre charmant buste en terre cuite par Ro-
land, signé et daté: 18 octobre 1788. — 8,500 fr., à M. le baron
Gérard.
N° 144. Diane chasseresse, bronze de Houdon. — 1,265
N° 146. Jolie pendule Louis XVI en bronze ciselé et doré au
mat et marbre blanc. — 4,100 fr.
N° 147. Socle cannelé en marbre vert antique avec cariatides
de femmes en bronze doré attribuées à Gouthières. — 3.700 fr., à
M. le baron Edmond de Rothschild.
N° 149. Deux chenets Louis XVI, bronze ciselé et doré. —
1,920 fr., à M"10 Asselin.
N° 151. Charmant petit canapé Louis XVI à trois places,
en bois très-finement sculpté et doré. — 8,100 fr., à M. Smith.
N° 152. Deux très-belles chaises Louis XV, en bois sculpté
et doré, à fleurs, rubans et ornements. —■ 4,750 fr.
N» 153. Lit de repos en bois sculpté et doré Louis XVI. —
7,400 fr.
N° 155. Chaise longue Louis XVI en bois sculpté et doré.
— 2,000 fr.
N" 160. Jolie table-bureau Louis XVI en acajou, attribuée
à Riesener. — 3,850 fr. à M. le duc de Castries.
N° 162. Paravent à six feuilles, bois sculpté et doré, époque
LouisXVI. — 3,700 fr.
N° 164. Tapisserie des Gobelins, d'après Boucher, de 8m,95
de long sur 3"',07, représentant le Repas, la Danse et la Musique.
12,000 fr., à M. Sapia. Cette belle tapisserie se serait vendue
beaucoup plus cher si elle n'avait malheureusement été coupée.
— Les enchères de la vente Arosa3 se sont élevées à
90,710 fr., chiffre considérable si l'on tient compte du grand
nombre d'esquisses que renfermait cette très-artistique col-
lection.
N° 8. Le Petit Pêcheur, un Corot exquis. — 5,520 fr., à
M. Monjean, amateur du goût le plus sûr, dont le cabinet ne
comprend qu'un petit nombre de tableaux, mais tous d'un mérite
exceptionnel.
N° 9. Allée sous bois, par Corot. —i,90ofr., à M. Calsado.
N» 10. La Lettre,figure d'une très-grande tournure et de la
plus vigoureuse coloration, argument sans réplique à opposer à
ceux qui mettent encore en doute la science profonde de Corot.
— 3,310 fr., à M. Pinart.
N° 11. Italienne pinçant de la mandoline, par Corot. —
2,500 fr.
Voir page 109 et suivante.
2. Nous avons obtenu du propriétaire de la magistrale eau-forte de Jules Jacquemart, d'après ce portrait, l'autorisation de faire faire un tirage que nous sommes
heureux de pouvoir offrir à nos abonnes, à titre supplémentaire bien entendu. [Note de ta Rédaction.)
). Voir page uo.
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projet magnifique; mais les personnes qui' connaissent Nice et
les habitudes de la population qui y passe l'hiver ne doutent
pas que le succès ne soit certain. Il le serait plus encore si
l'on pouvait ajouter à cette heureuse combinaison la création
d'un cercle artistique dans le genre de celui qu'a créé à Mar-
seille la Société des Amis des Arts. Nous exposerons prochaine-
ment cette organisation, en racontant l'histoire de cette dernière
Société.
Quoi qu'il en soit, nous faisons les vœux les plus ardents
pour la réussite du projet du prince Stirbey. Nous sommes con-
vaincu que rien ne saurait mieux servir et les intérêts de l'art et
ceux de Nice, par l'attraction qui s'exercerait nécessairement sur
les étrangers qui fréquentent les stations hivernales.
En attendant, dès que l'exposition des tableaux sera fermée,
elle sera remplacée par une exposition d'un genre tout nouveau,
une exposition de fleurs, au point de vue non pas de l'horticulture,
mais de l'assemblage. Nice et les pays voisins produisent des
fleurs à profusion; on les vend par bottes; reste à les disposer,
à combiner les formes et les couleurs. C'est cet art que la
Société veut encourager, l'art de faire des bouquets. Quand les
bouquetières l'auront appris, elles pourront l'enseigner à nos
peintres de fleurs. Eugène Véron.
CHRONIQUE DE L'HOTEL DROUOT
— Les deux vacations de la vente de Mme Juliette Beau
— 18 et 19 février, — ont produit la somme totale de 208,227 fr.
Voici les principales enchères :
N" 1. Portrait du comte de Provence enfant, par F. H.
Drouais. — 10,000 fr.
N° 2. Portrait du comte d'Artois enfant, parle même.—
2,600 fr.
N» 3. Portrait de Mm0 de Pompadour, par le même. —
2,500 fr. C'est une des nombreuses répétitions de la toile ovale
qui se trouve à Hampton Court où on la donne à Greuze 11!
N0 4. Portrait de Mmc la comtesse Potocka, par J. B. Lampi.
12,700 fr. Peinture un peu mince, mais très-aimable.
N° 5. L'Infante Isabelle, gouvernante des Pays-Bas, superbe
portrait d'apparat par Simon De Vos2. Toile de 2m, 19 de haut
sur 1 52. — Cette mâle peinture ne s'est vendue que 3,600 fr.,
moins que le prix de la riche bordure ancienne en bois sculpté
qui l'encadre. L'heureux acquéreur est M. Roselli auquel aucun
musée n'a songé à faire concurrence !
N° 8. Jeune femme vêtue de blanc, miniature d'Augustin Du-
bourg, 1787. — 1,580 fr.
N° 9. La Princesse Pauline Borghèse, miniature de C. Bour-
geois. — 2,740 fr.
N° 10. Portrait de jeune femme, miniature par Hall.—
1,720 fr.
La riche garniture de toilette en vermeil, commandée par
le roi de Portugal à F. T. Germain, qui l'exécuta de 1757 à 1762,
a été fractionnée. Le miroir (n° 21) a été adjugé à Mmc Asselin à
8,000 fr.,— c'estfortbon marché ;—lesdeux plateaux présentoirs
ronds et à contour (n° 22), 8,200 fr.; les deux boîtesà poudre (n° 23),
5,720 fr.; le plateau de forme losangée et à contours (n° 24),
1,890 fr.; la petite bojte de forme oblongue et à pans décorés de
rosaces et grecques 'gravées (n° 25), 2,300 fr.; les deux brosses
oblongues à dessus en vermeil (n° 26), 905 fr.; et les deux man-
ches de houppes à poudrer, en vermeil (n° 27), 320 fr.
N° 29. Deux flambeaux en argent ciselé du temps de
Louis XVI. — 2,620 fr.
N° 30. Bustes en regard et de profil de Louis XVI et de
Marie-Antoinette, en argent repoussé et ciselé, par Lorthioir. —
2,520 fr., à M. Falkenberg.
N° 88. Deux beaux fermoirs de livres ornés chacun d'une
plaque d'or décorée en émaux translucides. — 2,880 fr., à M. le
baron Adolphe de Rothschild.
N° 89. Aigrette simulant des plumes et des branches de fleurs
exécutées en roses et montées en argent doré. Époque Louis XVI.
— 1,530 fr., à M. du Plessis.
N° 90. Aigrette de même travail et époque. — 1,500 fr., à
M. du Plessis.
N° 121. Chinois et Chinoise accroupis, figures en vieux Saxe
offertes par le roi de Saxe au pape Pie VI. — 2,700 fr.
N° 122. Couple de pigeons en vieux Saxe. — 4,700 fr.
N° 143. Rosa-Marie-Charlotte Rousseau, buste en terre
cuite par Roland, signé et daté : 8 septembre 1788, et Pierre-
Camille Rousseau, autre charmant buste en terre cuite par Ro-
land, signé et daté: 18 octobre 1788. — 8,500 fr., à M. le baron
Gérard.
N° 144. Diane chasseresse, bronze de Houdon. — 1,265
N° 146. Jolie pendule Louis XVI en bronze ciselé et doré au
mat et marbre blanc. — 4,100 fr.
N° 147. Socle cannelé en marbre vert antique avec cariatides
de femmes en bronze doré attribuées à Gouthières. — 3.700 fr., à
M. le baron Edmond de Rothschild.
N° 149. Deux chenets Louis XVI, bronze ciselé et doré. —
1,920 fr., à M"10 Asselin.
N° 151. Charmant petit canapé Louis XVI à trois places,
en bois très-finement sculpté et doré. — 8,100 fr., à M. Smith.
N° 152. Deux très-belles chaises Louis XV, en bois sculpté
et doré, à fleurs, rubans et ornements. —■ 4,750 fr.
N» 153. Lit de repos en bois sculpté et doré Louis XVI. —
7,400 fr.
N° 155. Chaise longue Louis XVI en bois sculpté et doré.
— 2,000 fr.
N" 160. Jolie table-bureau Louis XVI en acajou, attribuée
à Riesener. — 3,850 fr. à M. le duc de Castries.
N° 162. Paravent à six feuilles, bois sculpté et doré, époque
LouisXVI. — 3,700 fr.
N° 164. Tapisserie des Gobelins, d'après Boucher, de 8m,95
de long sur 3"',07, représentant le Repas, la Danse et la Musique.
12,000 fr., à M. Sapia. Cette belle tapisserie se serait vendue
beaucoup plus cher si elle n'avait malheureusement été coupée.
— Les enchères de la vente Arosa3 se sont élevées à
90,710 fr., chiffre considérable si l'on tient compte du grand
nombre d'esquisses que renfermait cette très-artistique col-
lection.
N° 8. Le Petit Pêcheur, un Corot exquis. — 5,520 fr., à
M. Monjean, amateur du goût le plus sûr, dont le cabinet ne
comprend qu'un petit nombre de tableaux, mais tous d'un mérite
exceptionnel.
N° 9. Allée sous bois, par Corot. —i,90ofr., à M. Calsado.
N» 10. La Lettre,figure d'une très-grande tournure et de la
plus vigoureuse coloration, argument sans réplique à opposer à
ceux qui mettent encore en doute la science profonde de Corot.
— 3,310 fr., à M. Pinart.
N° 11. Italienne pinçant de la mandoline, par Corot. —
2,500 fr.
Voir page 109 et suivante.
2. Nous avons obtenu du propriétaire de la magistrale eau-forte de Jules Jacquemart, d'après ce portrait, l'autorisation de faire faire un tirage que nous sommes
heureux de pouvoir offrir à nos abonnes, à titre supplémentaire bien entendu. [Note de ta Rédaction.)
). Voir page uo.