LA « GROSVENOR GALLERY
EXPOSITION DE DESSINS DES ANCIENS MAITRES '
ir Coutts Lindsay a ouvert au public anglais
une exposition d'un genre tout nouveau. 11 a
"Hfc^j^^; f^f^'-: réuni dans la Grosvenor Gallery un choix extraor-
ll^^k** J^^jJ^^^^ dinairement intéressant et précieux de dessins
^^^^^B^^^^^^^^- ; anC^enS mai"tres' et °ffert ainsi aux amateurs
s<g^atj 4 yÇflf 3 ^ l'occasion d'étudier, dans la mani-
^tt^^Ç^P éffî f*'^^^S^| festation la plus séduisante peut-
^^^^44jjf^*^^^; ,■) être de leur jfaculté créatrice, les
^Égç' ...*•.'' ^^C^^^^^f'^^^^^^^^^^^^^1^^ grands artistes du passé. Car,
^jlk^^^ ^^^r^*^ <^ entre tous les moyens d'expression
f^^Ê^^ ^^^^^^^ ^P5, Si variés ^ue choisit le génie> un
Jy ^f^wÊ^^f'^^ÈSS^Êtî. ^^^--^^^^^^ dessin d'une main bien douée est
F^S^s^'j?^^^^^l^^^/j^É^^?%^ à la fois le plus puissant et le
f\ plus intime. 11 n'est pour nous
\ 4 ^jm^^ I aucune autre route qui nous mène
^âL''^^^'' '""cl^^^^^^^^^^^^l^^ grande individualité ; . il n'est pas
^^^'-^^g^w^- A'^^^^^T^^^^wii^lfi^^^8 d'enseignement dont nous puis-
W^H^^I^p^.••■ "^i^^S1 iaa.NiO^' sions espérer davantage pour péné-
émÉBEI j?^' ^^^^^--^^ " trer ce charme mystérieux qui
^ll^ domine et enchaîne notre imagination. Une grande
^ffiyfr^' "jïï^* JiPBp* peinture nous impose le respect dû à la forme
<^^-y^k^^H % officielle et définitive de la pensée de l'auteur,
^1^*" mais un dessin, — ne fût-ce qu'un croquis léger,
— qui indique seulement, qui sous-entend, loin
Lettre composée par Bachelier et gravée par P. P. Choffard. . ,. r . . ,
de tout dire, et tait penser, a la magie de la
conversation familière, une beauté spéciale qui s'imprime dans la mémoire aussi profondément que
la parole, une sonorité analogue à celle de la voix humaine, une signification précise alors même
que le coup de crayon semble énigmatique, et un attrait indépendant du sujet traité.
Pour nous Anglais cette exposition a cela de particulièrement intéressant qu'elle nous fournit
le seul moyen d'étudier à notre aise les dessins des anciens maîtres. Le Cabinet des estampes du
British Muséum est disposé à merveille pour ceux qui ont quelque recherche, quelque travail à
faire, mais non pour le public, et les splendides séries de dessins originaux qu'il renferme ne
sont connues que du petit nombre. Un préjugé admis par certains pédants subordonne à une
culture artistique tout à fait exceptionnelle la sensibilité nécessaire pour apprécier un dessin
ancien. Aussi de tous côtés Sir Coutts Lindsay a-t-il été dûment et charitablement averti. « Le
public, lui disait-on, ne prendra pas garde à votre exposition, ou, s'il y met le nez, il n'y verra
que du feu. » Mais Sir Coutts Lindsay a eu l'esprit de ne pas se laisser intimider par ces pro-
phètes de malheur, et la reconnaissance de tous ceux qui ont pris le chemin de la Grosvenor
Gallery a été pour son courage la récompense à laquelle il attachait le plus de prix.
Tome XII. 20
EXPOSITION DE DESSINS DES ANCIENS MAITRES '
ir Coutts Lindsay a ouvert au public anglais
une exposition d'un genre tout nouveau. 11 a
"Hfc^j^^; f^f^'-: réuni dans la Grosvenor Gallery un choix extraor-
ll^^k** J^^jJ^^^^ dinairement intéressant et précieux de dessins
^^^^^B^^^^^^^^- ; anC^enS mai"tres' et °ffert ainsi aux amateurs
s<g^atj 4 yÇflf 3 ^ l'occasion d'étudier, dans la mani-
^tt^^Ç^P éffî f*'^^^S^| festation la plus séduisante peut-
^^^^44jjf^*^^^; ,■) être de leur jfaculté créatrice, les
^Égç' ...*•.'' ^^C^^^^^f'^^^^^^^^^^^^^1^^ grands artistes du passé. Car,
^jlk^^^ ^^^r^*^ <^ entre tous les moyens d'expression
f^^Ê^^ ^^^^^^^ ^P5, Si variés ^ue choisit le génie> un
Jy ^f^wÊ^^f'^^ÈSS^Êtî. ^^^--^^^^^^ dessin d'une main bien douée est
F^S^s^'j?^^^^^l^^^/j^É^^?%^ à la fois le plus puissant et le
f\ plus intime. 11 n'est pour nous
\ 4 ^jm^^ I aucune autre route qui nous mène
^âL''^^^'' '""cl^^^^^^^^^^^^l^^ grande individualité ; . il n'est pas
^^^'-^^g^w^- A'^^^^^T^^^^wii^lfi^^^8 d'enseignement dont nous puis-
W^H^^I^p^.••■ "^i^^S1 iaa.NiO^' sions espérer davantage pour péné-
émÉBEI j?^' ^^^^^--^^ " trer ce charme mystérieux qui
^ll^ domine et enchaîne notre imagination. Une grande
^ffiyfr^' "jïï^* JiPBp* peinture nous impose le respect dû à la forme
<^^-y^k^^H % officielle et définitive de la pensée de l'auteur,
^1^*" mais un dessin, — ne fût-ce qu'un croquis léger,
— qui indique seulement, qui sous-entend, loin
Lettre composée par Bachelier et gravée par P. P. Choffard. . ,. r . . ,
de tout dire, et tait penser, a la magie de la
conversation familière, une beauté spéciale qui s'imprime dans la mémoire aussi profondément que
la parole, une sonorité analogue à celle de la voix humaine, une signification précise alors même
que le coup de crayon semble énigmatique, et un attrait indépendant du sujet traité.
Pour nous Anglais cette exposition a cela de particulièrement intéressant qu'elle nous fournit
le seul moyen d'étudier à notre aise les dessins des anciens maîtres. Le Cabinet des estampes du
British Muséum est disposé à merveille pour ceux qui ont quelque recherche, quelque travail à
faire, mais non pour le public, et les splendides séries de dessins originaux qu'il renferme ne
sont connues que du petit nombre. Un préjugé admis par certains pédants subordonne à une
culture artistique tout à fait exceptionnelle la sensibilité nécessaire pour apprécier un dessin
ancien. Aussi de tous côtés Sir Coutts Lindsay a-t-il été dûment et charitablement averti. « Le
public, lui disait-on, ne prendra pas garde à votre exposition, ou, s'il y met le nez, il n'y verra
que du feu. » Mais Sir Coutts Lindsay a eu l'esprit de ne pas se laisser intimider par ces pro-
phètes de malheur, et la reconnaissance de tous ceux qui ont pris le chemin de la Grosvenor
Gallery a été pour son courage la récompense à laquelle il attachait le plus de prix.
Tome XII. 20