I
NOTRE BIBLIOTHEQUE.
XCVIII
LES DÉSERTS AFRICAINS, aventures extiaordinaires d'un
homme, d'un singe et d'un éléphant, par Armand Lapointe ;
i vol. in-8° elze'vir, illustré de plus de cent dessins par Henry
De Montaut. Paris, 1878. E. Pion et O.
Ceci est de la fantaisie pure, de la fantaisie enfantine, du
Jules Verne pour les bébe's. Le he'ros de ces aventures extraor-
dinaires et africaines est un Jean-Paul Choppart héroïque et
irréprochable, qui s'évade sans esprit de retour, et qui après
toute sorte de vicissitudes, après avoir subi au milieu des peu-
plades les plus invraisemblables des épreuves autrement inquié-
tantes que celles dont les saltimbanques de Louis Desnoyers
24 k
régalaient le pauvre Jean-Paul, épouse la belle princesse Mizilia
et devient roi ou plutôt acèque de l'oasis de Nimigi. Il a un
singe prodigieusement intelligent, Pompée, et un éléphant sym-
pathique, Enogat ; ces animaux darwiniens, qui admirent sa
vaillance, et qu'il a d'ailleurs tirés d'embarras en mainte circons-
tance, lui rendent par gratitude de signalés services et disputent
au héros lui-même l'intérêt passionné du lecteur. C'est la menue
monnaie de Vendredi pour ce Robinson de nursery. Gaiement
écrit, le récit de M. Armand Lapointe ne peut manquer d'obtenir
un franc succès auprès du public primaire auquel il est destiné,
et l'âge mûr, assez enfant quand il s'y met, est bien capable de
s'y laisser prendre. Les illustrations de M. De Montaut ne sont
guère que des improvisations, mais elles ne sont pas gênantes.
C. T.
XCIX
LES CHEFS-D'ŒUVRE DE LA PEINTURE ITALIENNE,
par Paul Mantz. Ouvrage contenant 20 planches chromoli-
thographiques, exécutées par Kellerhoven, 30 planches sur
bois et 40 culs-de-lampe et lettres ornées. 1 vol. in-folio de
269 pages. Paris, 1870. Firmin-Didot, 56, rue Jacob.
Ce livre date déjà de quelques années ; mais nous saisissons
avec empressement l'occasion d'expliquer notre pensée sur les
mérites divers et solides de M. Paul Mantz. Quiconque s'occupe
d'art sait qu'il est un des rares critiques dont la compétence est
au-dessus de toute contestation, dont l'indépendance se main-
tient en dehors des routines et des préjugés académiques. Peu
d'écrivains ont au même degré que lui le talent de donner à
l'expression de leur pensée ce tour aisé et vivant qui tient à la
netteté de la conception, et ce charme particulier qui naît de
l'alliance de la force à la grâce, de la précision à l'ampleur. Les
qualités de ce style aimable et vigoureux ont leurs racines dans
la personnalité même de l'homme. Elles s'expliquent par le soin
qu'il a toujours eu de tenir son intelligence hors des prises du
doctrinarisme superficiel et prétentieux. Cela a suffi pour pré-
server son style des atteintes de la phraséologie banale, des
abstractions de quintessence idéaliste.
Dans une préface d'une modestie que lui seul peut ne pas
trouver exagérée. M. Mantz explique quel a été son but en en-
treprenant ce livre, qui, quoi qu'il en dise, est une véritable his-
toire à grands traits de la peinture italienne depuis ses origines,
NOTRE BIBLIOTHEQUE.
XCVIII
LES DÉSERTS AFRICAINS, aventures extiaordinaires d'un
homme, d'un singe et d'un éléphant, par Armand Lapointe ;
i vol. in-8° elze'vir, illustré de plus de cent dessins par Henry
De Montaut. Paris, 1878. E. Pion et O.
Ceci est de la fantaisie pure, de la fantaisie enfantine, du
Jules Verne pour les bébe's. Le he'ros de ces aventures extraor-
dinaires et africaines est un Jean-Paul Choppart héroïque et
irréprochable, qui s'évade sans esprit de retour, et qui après
toute sorte de vicissitudes, après avoir subi au milieu des peu-
plades les plus invraisemblables des épreuves autrement inquié-
tantes que celles dont les saltimbanques de Louis Desnoyers
24 k
régalaient le pauvre Jean-Paul, épouse la belle princesse Mizilia
et devient roi ou plutôt acèque de l'oasis de Nimigi. Il a un
singe prodigieusement intelligent, Pompée, et un éléphant sym-
pathique, Enogat ; ces animaux darwiniens, qui admirent sa
vaillance, et qu'il a d'ailleurs tirés d'embarras en mainte circons-
tance, lui rendent par gratitude de signalés services et disputent
au héros lui-même l'intérêt passionné du lecteur. C'est la menue
monnaie de Vendredi pour ce Robinson de nursery. Gaiement
écrit, le récit de M. Armand Lapointe ne peut manquer d'obtenir
un franc succès auprès du public primaire auquel il est destiné,
et l'âge mûr, assez enfant quand il s'y met, est bien capable de
s'y laisser prendre. Les illustrations de M. De Montaut ne sont
guère que des improvisations, mais elles ne sont pas gênantes.
C. T.
XCIX
LES CHEFS-D'ŒUVRE DE LA PEINTURE ITALIENNE,
par Paul Mantz. Ouvrage contenant 20 planches chromoli-
thographiques, exécutées par Kellerhoven, 30 planches sur
bois et 40 culs-de-lampe et lettres ornées. 1 vol. in-folio de
269 pages. Paris, 1870. Firmin-Didot, 56, rue Jacob.
Ce livre date déjà de quelques années ; mais nous saisissons
avec empressement l'occasion d'expliquer notre pensée sur les
mérites divers et solides de M. Paul Mantz. Quiconque s'occupe
d'art sait qu'il est un des rares critiques dont la compétence est
au-dessus de toute contestation, dont l'indépendance se main-
tient en dehors des routines et des préjugés académiques. Peu
d'écrivains ont au même degré que lui le talent de donner à
l'expression de leur pensée ce tour aisé et vivant qui tient à la
netteté de la conception, et ce charme particulier qui naît de
l'alliance de la force à la grâce, de la précision à l'ampleur. Les
qualités de ce style aimable et vigoureux ont leurs racines dans
la personnalité même de l'homme. Elles s'expliquent par le soin
qu'il a toujours eu de tenir son intelligence hors des prises du
doctrinarisme superficiel et prétentieux. Cela a suffi pour pré-
server son style des atteintes de la phraséologie banale, des
abstractions de quintessence idéaliste.
Dans une préface d'une modestie que lui seul peut ne pas
trouver exagérée. M. Mantz explique quel a été son but en en-
treprenant ce livre, qui, quoi qu'il en dise, est une véritable his-
toire à grands traits de la peinture italienne depuis ses origines,