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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 1)

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https://doi.org/10.11588/diglit.16908#0245

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2IO

L'ART.

difficile d'imaginer une lecture plus facile et moins fatigante.

Voyez par exemple ce passage sur l'association chinoise des
Compradores, qui a grandi, s'est imposée au Japon et tend à
supplanter, au point de vue commercial, et les Japonais et les
Europe'ens :

« Or qu'est-ce qu'un compradore ?

« Un compradore est un voleur que l'on institue caissier. Ce
voleur est patenté, garanti par ses confrères ; il prend sa com-
mission sur tous les payements ; domestique, douanier, il a son
tant pour cent sur ce qui entre et sur ce qui sort, sur les affaires
manque'es comme sur celles qui réussissent, sur les gages des

employés comme sur les approvisionnements de la maison ; il
suce l'argent par tous les pores, c'est la pieuvre du commerce.
Il exploite les goûts, les défauts, les vices de ses maîtres, comme
il exploite leur ignorance, leur insouciance et leur paresse. Il tri-
pote et s'en fait gloire ; si même on lui fait tort d'un vol, il se
fâche. Les Japonais le saluent jusqu'à terre et le maudissent ; les
Européens l'insultent et le couvrent d'or.

« Les Japonais travaillent, produisent, inventent et créent;
ils vendent du riz, des algues, de la soie, des objets d'art, et ne
font pas leurs frais.

« Les Européens s'ingénient, imaginent, écrivent des cour-

Gravure tirée des Promenades japonaises. (Paris, Charpentier.)

riers, envoient des dépèches, remuent le monde entier, pensent,
s'épuisent, achètent trop cher, vendent à perte, se ruinent.

« Les Chinois président aux transactions, comptent les dol-
lars, en gardent le plus possible, se font gras, paisibles et mil-
lionnaires. »

Et le pire est qu'on ne peut s'en passer. Le compradore est
maître du commerce au Japon.

Ce qui a le plus vivement frappé M. Guimet dans sa pro-
menade, c'est le côté artistique. Les maisons japonaises sont
disposées de telle sorte que « le regard plonge dans les intérieurs
et traverse toute l'habitation, à cause de la chaleur. Comme fond
de tableau on aperçoit toujours une cour plantée d'arbres, un
gracieux jardin pittoresquement disposé et habilement éclairé.
Du reste, tous les détails nous étonnent et nous charment; rien

n'est laissé au hasard dans la disposition des objets ; tout fait
tableau, l'art préside à tout et un art plein de finesse, de sobriété
et de bon goût. »

Les ouvriers sont des artistes, et portent ce sentiment ue
l'art jusque dans la fabrication des objets les plus vulgaires. La
plupart des objets d'art se rapportent, il est vrai, à une série de
types et de scènes consacrés par le goût et l'usage, et dont on
ne s'écarte guère en général ; mais, en ce moment même, ajoute
M. Guimet, « il se forme une nouvelle école fort originale, dont
Hokou-Saï a été le chef, et avec laquelle nous aurons à compter ».

De ces aptitudes artistiques des Japonais, il cite des exemples
curieux. Ses compagnons, MM. Wirgman et Régamey, occupés
à prendre des croquis du colosse de Daï-boutz, — une statue
accroupie, en bronze, de 20 mètres de haut, — sont tout étonnés
 
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