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Perrier, Henri: Trois cercles: Paris et Londres
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.16908#0261
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226 L'ART.
un très-haut degré le sentiment décoratif; sa fertilité d'invention a rencontré dans son groupe de
la Nuit, qui n'est autre chose qu'un motif de lampadaire, une application aussi élégante qu'ingé-
nieuse ; j'ai vu son modèle éclairé par le gaz ; la figure principale se détache merveilleusement
du scintillement des étoiles lumineuses qui la couronnent. Un de nos grands fabricants de bronze
ferait chose intelligente en exécutant cette composition et en s'attachant Doré pour lui créer des
modèles nouveaux.
Rue Saint-Arnaud, il me faut tancer d'importance M. Emile Renié qui a du talent et se
compromet puérilement à pasticher Théodore Rousseau qu'il calomnie aux yeux des ignorants.
Les souvenirs d'Orient de M. Albert Pasini m'offrent heureusement une agréable compensation :
Une Porte bien gardée surtout est un excellent morceau de peinture. En Avril de M. Louis Japy
et Vue d'Etaples (Pas-de-CalaisJ par M. P. E. Damoye, méritent aussi une mention spéciale -,
M. Damoye a une naïveté sincère et est très-lumineux. Des deux côtés, nous rencontrons
Saint-Père-sous-Vezelay.
Dessin d'Adolphe Guillon, d'après son tableau. (Exposition du Cercle artistique et littéraire, rue Saint-Arnaud.)
M. Albert Maignan, et des deux côtés avec une toile des plus médiocres accompagnée d'une toile
charmante, comme sa Lucrèce Borgia à dou^e ans d'une tonalité si distinguée que le Portrait de
MUe A. D. en devient invraisemblable ; et cependant le fait est indiscutable et il faut s'y
résigner : les deux peintures sont bien de M. Maignan.
Ces deux expositions hivernales sont le plus clair de l'action artistique exercée par les deux
cercles parisiens. C'est peu, fort peu, et il serait digne de l'un et de l'autre d'avoir de plus
ambitieuses visées et de les transporter régulièrement dans le domaine des faits. M'est avis que
« They order this matter better in England ». Je ne m'arrêterai pas pour le démontrer à toutes
les grandes choses que l'initiative privée réalise en matière d'art dans le Royaume-Uni de la
Grande-Bretagne et d'Irlande; je me bornerai sous ce rapport à un seul'exemple : la construction
de la Grosvenor Gallery aux seuls frais de Sir Coutts Lindsay, Bart., et l'organisation par lui
seul également, de ses deux premières expositions clans le seul but de développer le goût chez
ses concitoyens ; l'été dernier, c'est à la peinture moderne qu'il donnait l'hospitalité ; cet hiver,
ce sont les maîtres anciens qui ont été conviés à enrichir de leurs merveilleux dessins les vastes
salles érigées dans Neiv Bond Street. Quel intérêt n'aurait pas pour Paris une exhibition aussi
226 L'ART.
un très-haut degré le sentiment décoratif; sa fertilité d'invention a rencontré dans son groupe de
la Nuit, qui n'est autre chose qu'un motif de lampadaire, une application aussi élégante qu'ingé-
nieuse ; j'ai vu son modèle éclairé par le gaz ; la figure principale se détache merveilleusement
du scintillement des étoiles lumineuses qui la couronnent. Un de nos grands fabricants de bronze
ferait chose intelligente en exécutant cette composition et en s'attachant Doré pour lui créer des
modèles nouveaux.
Rue Saint-Arnaud, il me faut tancer d'importance M. Emile Renié qui a du talent et se
compromet puérilement à pasticher Théodore Rousseau qu'il calomnie aux yeux des ignorants.
Les souvenirs d'Orient de M. Albert Pasini m'offrent heureusement une agréable compensation :
Une Porte bien gardée surtout est un excellent morceau de peinture. En Avril de M. Louis Japy
et Vue d'Etaples (Pas-de-CalaisJ par M. P. E. Damoye, méritent aussi une mention spéciale -,
M. Damoye a une naïveté sincère et est très-lumineux. Des deux côtés, nous rencontrons
Saint-Père-sous-Vezelay.
Dessin d'Adolphe Guillon, d'après son tableau. (Exposition du Cercle artistique et littéraire, rue Saint-Arnaud.)
M. Albert Maignan, et des deux côtés avec une toile des plus médiocres accompagnée d'une toile
charmante, comme sa Lucrèce Borgia à dou^e ans d'une tonalité si distinguée que le Portrait de
MUe A. D. en devient invraisemblable ; et cependant le fait est indiscutable et il faut s'y
résigner : les deux peintures sont bien de M. Maignan.
Ces deux expositions hivernales sont le plus clair de l'action artistique exercée par les deux
cercles parisiens. C'est peu, fort peu, et il serait digne de l'un et de l'autre d'avoir de plus
ambitieuses visées et de les transporter régulièrement dans le domaine des faits. M'est avis que
« They order this matter better in England ». Je ne m'arrêterai pas pour le démontrer à toutes
les grandes choses que l'initiative privée réalise en matière d'art dans le Royaume-Uni de la
Grande-Bretagne et d'Irlande; je me bornerai sous ce rapport à un seul'exemple : la construction
de la Grosvenor Gallery aux seuls frais de Sir Coutts Lindsay, Bart., et l'organisation par lui
seul également, de ses deux premières expositions clans le seul but de développer le goût chez
ses concitoyens ; l'été dernier, c'est à la peinture moderne qu'il donnait l'hospitalité ; cet hiver,
ce sont les maîtres anciens qui ont été conviés à enrichir de leurs merveilleux dessins les vastes
salles érigées dans Neiv Bond Street. Quel intérêt n'aurait pas pour Paris une exhibition aussi