RIVISTA DI TOPOGRAFIA ED ARTE NAPOLETANA
73
L'ABATE GALIANI EPIGRAFISTA
(Cont. — v. vol. XIV, fase. I).
VIII. Un'altra iscrizione del Galiani ci fornisce la Cor-
respondance littèraire del Grimm, ricca miniera di notizie
— non abbastanza sfruttata in Italia — anche su scrittori
che ci appartengono, fioriti tra il 1749 e il 1792 (U.
Narra, dunque, il Grimm (2) che il marchese di Croi-
smare, desiderando testimoniar la sua gratitudine ad un tal
Du Peray, avvocato di Caen, che gli aveva resi parecchi
servigi senza voler mai ricevere un soldo di compenso,
— rara avis di avvocato! — aveva dipinto un quadro, che,
con una iscrizione da incidersi a piè della cornice, si sa-
rebbe dovuto spedire al generoso cultore di Temi. E poiché
nessuno, allora (agosto 1768) in Francia, sapeva scrivere
epigrafi meglio del Galiani, a lui venne dato l'incarico di
compor la scritta per il quadro.
Ma qui domanderà il lettore, chi era questo marchese
di Croismare e come conosceva il brillante abate?
Marco Antonio Nicola de Croismare, barone di Lasson
in Normandia e fratello del marchese di Croismare, già
capitano nel reggimento Roi infanterie e cavaliere di San
Luigi, era allora un vecchio più che settantenne (3), mio-
pissimo: ma uno di quei vecchietti che, lungi dall'essere
brontoloni e tabaccosi, col loro spirito, con la loro alle-
gria, si fanno voler tanto bene, e mettono tanto brio in
una brigata.
Au caractère le plus solide, au commerce le plus sur, à une
fagon de penser pieine de délicatesse et d'élévation — dice un
suo contemporaneo (4) — joignait une imagination vive et riante,
un tour d'esprit piquant, assaisonné de tous les agrémens. Le sel,
la finesse, la délicatesse et la gaieté distinguaient sa conversa-
tion. La gràce et la légèreté avaient sous sa piume et dans sa
bouche un caractère inexprimable. Je ne crois pas que, de sa
vie, il lui soit échappé un lieu commun; le commun était ce
qu'il y avait de plus étranger à son esprit.Le grand monde
ne l'amusait point; mais il était charmant dans la petite cote-
rie de ses amis.II peignait très-joliment dans sa jeunesse, et
il reste delui des tableaux qui se font remarquer par une tou-
che spirituelle et brillante. Quant aux autres arts, ils lui occa-
sionnaient tour à tour des accès violents de passion, et, comme
il lui fallait toujours un objet dominant, il était a la poursuite
tantòt de la musique, tantót des vieux bouquins, tantót des
estampes, tantót de la meilleure manière de faire le chocolat
ou bien les omelettes, et son zèle ne se ralentissait que lorsque
la matière était totalement epuisée.
(1) Per non allontanarci dal Nostro, un suo sonetto, non riferito
da nessun biografo di lui, si trova nella Corresp. littér. (ed. cit., VII,
239 sg).
(2) Grimm, op. cit., VIII, 150-1.
(3) Era nato verso il 1694; morì il 3 agosto 1772.
(4) Grimm, op. cit., X, 47-9.
Ma, meglio di qualunque descrizione, può farcene inten-
dere il carattere la seguente lettera (inedita), da lui scritta
al Galiani, pochi mesi dopo che questi era stato costretto,
con la morte nel cuore, ad abbandonar Parigi. Io non so
se si possano empire con maggiore spirito quattro pagine
di un foglietto, senza dir nulla, proprio nulla! Eccola:
Aux Quinzevingt, ce.... octobre 1769.
Il me sera donc permis d'écrire à cet excellentissime abbé;
son indulgence semble mèrne me l'ordonner. Je ne perds pas
un instant à faire usage de ma bonne fortune, que je sens, que
je savoure, et à laquelle je mets bien le prix. Que je me trouve
riche, mon très cher, de conserver un petit petit coin de reserve
dans votre si doux souvenir! Non, je ne donnerais pas ma place
pour celle du premier visir, je crois que je regne! Je ne sais que
trop qu'il est aussi impossible de vous oublier, qu'il l'est de ne
pas vous aimer. Mais se flatter de trouver une tendre réaction
dans ce qu'on adore, c'est un lot si précieux, que je n'osais espé-
rer de pouvoir le gagner, quoique j'aite tant mis à la loterie du
sentiment.
Je puis donc me vanter d'ètre propriétaire d'une parcelle de
cet ètre que tout le monde se dispute, et voudrait posséder ex-
clusivement. C'est beaucoup pour moi, mais est-ce assez, puisque
je lui ai consacré une si grande portion de mon moi, et qu'il
aura en sus le droit de fixer mon espèce d'inconstance?.... Ah!
cher et terrible abbé, me voici pris et infourné, je ne sais com-
ment, dans un bref qui va paraitre sous vos yeux! Hélas! Que
vous éerirai-je? et dans quels termes? Vous qui m'avez fait sou-
vent penser, inspirez-moi, ou soyez mon interprète, ou plutót
pour expédier, amalgamez-moi avec notre délicieuse amie (1),
qui a le bonheur de converser avec les intelligences. Qu'il me
soit permis d'ètre de moitié de ce qu'elle sait si bien vous dire,
et qu'elle redit sans se répéter; qu'enfin je passe par dessus le
marché.
Ce devrait ètre mon dernier mot, car l'expérience m'a appris
à ne pas tenter de me guinder au sublime. Je sais que c'est un
cassecou pour moi et pour etc.... (2) Quant à mon terre à terre,
où ne le trouve-t-on point, les narcotiques ne sont pas rares, et
ce n'est pas ce que nature vous a ordonné. Il faudrait donc pren-
dre un milieu; mais sais-je où il est? Je tàtonnerais et je le
manquerais comme les extrèmes. Que ne puis-je invoquer l'àme
de Marivaux? J'aurais le don de pouvoir étinceler et vous amu-
ser peut-ètre un moment par mon petit feu d'artifice. Mon cceur
tirerait une passionnée lettre de change sur le vótre, vous pour-
riez me plaindre d'avoir tant d'esprit.
J' aurai, en attendant, assez de jugement pour ne pas vous
faire perdre votre temps et votre peine et suspendre vos amu-
sements, en vous entretenant plus longuement. Je vous avoue
cependant que je vous ménagerais mieux sans la cruelle néces-
sité de ménager mon clair-obscur luminaire. Certes, pendant que
je vous tiens, je babillerais sans quartier avec vous. Mais il faut
faire une fin, en vous priant d'agréer les tendres et respectueux
hommages qu'offre à Votre Illustre Seigneurie le plus décidé de
vos serviteurs présents et avenir. Je vous supplie de continuer
(1) La signora d'Épinay.
(2) Allusione all'ab. Morellet?
73
L'ABATE GALIANI EPIGRAFISTA
(Cont. — v. vol. XIV, fase. I).
VIII. Un'altra iscrizione del Galiani ci fornisce la Cor-
respondance littèraire del Grimm, ricca miniera di notizie
— non abbastanza sfruttata in Italia — anche su scrittori
che ci appartengono, fioriti tra il 1749 e il 1792 (U.
Narra, dunque, il Grimm (2) che il marchese di Croi-
smare, desiderando testimoniar la sua gratitudine ad un tal
Du Peray, avvocato di Caen, che gli aveva resi parecchi
servigi senza voler mai ricevere un soldo di compenso,
— rara avis di avvocato! — aveva dipinto un quadro, che,
con una iscrizione da incidersi a piè della cornice, si sa-
rebbe dovuto spedire al generoso cultore di Temi. E poiché
nessuno, allora (agosto 1768) in Francia, sapeva scrivere
epigrafi meglio del Galiani, a lui venne dato l'incarico di
compor la scritta per il quadro.
Ma qui domanderà il lettore, chi era questo marchese
di Croismare e come conosceva il brillante abate?
Marco Antonio Nicola de Croismare, barone di Lasson
in Normandia e fratello del marchese di Croismare, già
capitano nel reggimento Roi infanterie e cavaliere di San
Luigi, era allora un vecchio più che settantenne (3), mio-
pissimo: ma uno di quei vecchietti che, lungi dall'essere
brontoloni e tabaccosi, col loro spirito, con la loro alle-
gria, si fanno voler tanto bene, e mettono tanto brio in
una brigata.
Au caractère le plus solide, au commerce le plus sur, à une
fagon de penser pieine de délicatesse et d'élévation — dice un
suo contemporaneo (4) — joignait une imagination vive et riante,
un tour d'esprit piquant, assaisonné de tous les agrémens. Le sel,
la finesse, la délicatesse et la gaieté distinguaient sa conversa-
tion. La gràce et la légèreté avaient sous sa piume et dans sa
bouche un caractère inexprimable. Je ne crois pas que, de sa
vie, il lui soit échappé un lieu commun; le commun était ce
qu'il y avait de plus étranger à son esprit.Le grand monde
ne l'amusait point; mais il était charmant dans la petite cote-
rie de ses amis.II peignait très-joliment dans sa jeunesse, et
il reste delui des tableaux qui se font remarquer par une tou-
che spirituelle et brillante. Quant aux autres arts, ils lui occa-
sionnaient tour à tour des accès violents de passion, et, comme
il lui fallait toujours un objet dominant, il était a la poursuite
tantòt de la musique, tantót des vieux bouquins, tantót des
estampes, tantót de la meilleure manière de faire le chocolat
ou bien les omelettes, et son zèle ne se ralentissait que lorsque
la matière était totalement epuisée.
(1) Per non allontanarci dal Nostro, un suo sonetto, non riferito
da nessun biografo di lui, si trova nella Corresp. littér. (ed. cit., VII,
239 sg).
(2) Grimm, op. cit., VIII, 150-1.
(3) Era nato verso il 1694; morì il 3 agosto 1772.
(4) Grimm, op. cit., X, 47-9.
Ma, meglio di qualunque descrizione, può farcene inten-
dere il carattere la seguente lettera (inedita), da lui scritta
al Galiani, pochi mesi dopo che questi era stato costretto,
con la morte nel cuore, ad abbandonar Parigi. Io non so
se si possano empire con maggiore spirito quattro pagine
di un foglietto, senza dir nulla, proprio nulla! Eccola:
Aux Quinzevingt, ce.... octobre 1769.
Il me sera donc permis d'écrire à cet excellentissime abbé;
son indulgence semble mèrne me l'ordonner. Je ne perds pas
un instant à faire usage de ma bonne fortune, que je sens, que
je savoure, et à laquelle je mets bien le prix. Que je me trouve
riche, mon très cher, de conserver un petit petit coin de reserve
dans votre si doux souvenir! Non, je ne donnerais pas ma place
pour celle du premier visir, je crois que je regne! Je ne sais que
trop qu'il est aussi impossible de vous oublier, qu'il l'est de ne
pas vous aimer. Mais se flatter de trouver une tendre réaction
dans ce qu'on adore, c'est un lot si précieux, que je n'osais espé-
rer de pouvoir le gagner, quoique j'aite tant mis à la loterie du
sentiment.
Je puis donc me vanter d'ètre propriétaire d'une parcelle de
cet ètre que tout le monde se dispute, et voudrait posséder ex-
clusivement. C'est beaucoup pour moi, mais est-ce assez, puisque
je lui ai consacré une si grande portion de mon moi, et qu'il
aura en sus le droit de fixer mon espèce d'inconstance?.... Ah!
cher et terrible abbé, me voici pris et infourné, je ne sais com-
ment, dans un bref qui va paraitre sous vos yeux! Hélas! Que
vous éerirai-je? et dans quels termes? Vous qui m'avez fait sou-
vent penser, inspirez-moi, ou soyez mon interprète, ou plutót
pour expédier, amalgamez-moi avec notre délicieuse amie (1),
qui a le bonheur de converser avec les intelligences. Qu'il me
soit permis d'ètre de moitié de ce qu'elle sait si bien vous dire,
et qu'elle redit sans se répéter; qu'enfin je passe par dessus le
marché.
Ce devrait ètre mon dernier mot, car l'expérience m'a appris
à ne pas tenter de me guinder au sublime. Je sais que c'est un
cassecou pour moi et pour etc.... (2) Quant à mon terre à terre,
où ne le trouve-t-on point, les narcotiques ne sont pas rares, et
ce n'est pas ce que nature vous a ordonné. Il faudrait donc pren-
dre un milieu; mais sais-je où il est? Je tàtonnerais et je le
manquerais comme les extrèmes. Que ne puis-je invoquer l'àme
de Marivaux? J'aurais le don de pouvoir étinceler et vous amu-
ser peut-ètre un moment par mon petit feu d'artifice. Mon cceur
tirerait une passionnée lettre de change sur le vótre, vous pour-
riez me plaindre d'avoir tant d'esprit.
J' aurai, en attendant, assez de jugement pour ne pas vous
faire perdre votre temps et votre peine et suspendre vos amu-
sements, en vous entretenant plus longuement. Je vous avoue
cependant que je vous ménagerais mieux sans la cruelle néces-
sité de ménager mon clair-obscur luminaire. Certes, pendant que
je vous tiens, je babillerais sans quartier avec vous. Mais il faut
faire une fin, en vous priant d'agréer les tendres et respectueux
hommages qu'offre à Votre Illustre Seigneurie le plus décidé de
vos serviteurs présents et avenir. Je vous supplie de continuer
(1) La signora d'Épinay.
(2) Allusione all'ab. Morellet?