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Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

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https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0017

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AVANT-PROPOS.

La première pensée de cet ouvrage, commencé il y a plus de trente ans,
et souvent interrompu, me fut inspirée à Rome par l'aspect des monuments
de l'antiquité, ou, pour mieux dire, elle fut le résultat des divers sentiments
que cet aspect fit naître en moi.

L'époque dont je parle, et qui correspond au commencement du pontificat
de Pie VI, est mémorable dans l'histoire des arts. Jamais, dans un semblable
espace de temps, plus de monuments antiques ne furent rendus a la lumière.
L'ouvrage de Winckelmann avait répandu chez toutes les nations le gout et
l'étude de Fart des anciens. Une activité universelle, une curiosité toujours
croissante, l'ambition des découvertes, donnaient à cette étude un ressort nou-
veau. Le gouvernement pontifical, secondant par les plus généreux efforts
fardeur commune des artistes et des savants, contribuait à porter au plus
haut degré la passion de l'antiquité. Chaque jour voyait la terre restituer que l-
que fragment de l'ancien patrimoine des arts, chaque instant voyait reparaître
dans chaque dépôt rendu, ou quelque morceau classique, ou quelque tradi-
tion d'anciens chefs-d'œuvre, ou quelque autorité propre à rétablir les com-
munications entre le passé et le présent. Les espérances des amateurs de l'art
étaient sans bornes. Qui savait en effet jusqu'où pouvaient aller ces décou-
vertes? Ne pouvait-on pas retrouver toujours, dans quelque copie, les élé-
ments du style des grands maîtres de la Grèce, les caractères qui distinguèrent
le goût des écoles fameuses? Un seul fragment pouvait nous révéler, soit la
composition d'un chef-d'oeuvre, soit les principes et la manière de celui qui
l'exécuta. Chaque découverte était capable, ou d'ajouter à l'idée du beau que
nous devons à l'antique, ou d'étendre nos connaissances, ou de répandre de
nouvelles clartés sur les textes anciens. Que n'eussent pas produit cette progres-
sion de découvertes et la continuité de l'action d'une cause aussi puissante que
féconde, si de fatales circonstances n'étaient venues suspendre l'une et l'autre,
et en arrêter les effets?

Avant l'époque, ou la période de temps dont je viens de décrire l'esprit,
Cantique avait eu sans doute la plus active influence sur les arts des peuples
modernes qui les ont cultivés. Les restes de la sculpture grecque ou romaine
avaient toujours été les modèles des grands maîtres; et sans contredit c'est
à cette étude que sont dus et les beaux ouvrages modernes et le talent de ceux

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