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Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

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https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0415

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334 LE JUPITER OLYMPIEN.



mains en marbre blanc, *d to^s yufa ittov TrpoWov ts tm £xpot no^eç (0. C'était encore un
ouvrage de Damopbon.

A Thelpusa, deux statues de Cérès, appelée, l'une Erynnis, l'autre Lusia, étaient faites
en bois, f àSè ày&pstva. içi x« v«ou £&oy (2). Le visage, les pieds et les mains de ces deux figures
étaient de marbre de Paros, rçpo<s<iwwiv m a'ipim y.cà x."?£? «*p«s **' ^o^e; eîal Ilapiou XsQou.

Il y avait à Ithome, une statue de Messène, fille deTriopas, ouvrage de Damoplion de
Messène, fait en or et en marbre de Paros, y-ù tepAp» XP0503 *«* napu-j (3).

Ces citations, que je ne multiplierai pas davantage, s'offrent à l'ouverture du livre dans
Pausanias : on en trouve de semblables chez beaucoup d'autres écrivains. De ce genre
est, par exemple, le Mars Acrolythe d'Halicarnasse, dont nous devons la notion à Vitruve,
et dont il sera question dans le paragraphe suivant.

Cette notion de Vitruve sert à constater le véritable sens du terme Acrolythe, terme
expliqué déjà parWinckelmann, et composé de deux mots, dont l'un signifie extrémité, et
l'autre pierre ou marbre. Statue ou colosse acrolythe se disait d'une figure qui n'avait de
marbre que les extrémités, c'est-à-dire la tête et le col, les mains ou les bras, les pieds
ou le bas des jambes. Le corps des statues acrolythes se faisait ou en bois ou en métal
doré. Nous verrons des exemples de cet usage jusqu'à la fin du règne de l'art.

Tel est l'empire de l'usage que, lorsque le besoin a créé certaines pratiques, l'habitude
qui se forme ensuite, les reproduit même sans nécessité. Les statues acrolythes furent
des contrefaçons des statues chryséléphantines. Bientôt on imagina de propager le goût
des figures composées de deux matières, en employant deux sortes ou deux couleurs de
marbre à leur exécution. Les statues polylithes, auxquelles nous avons consacré un para-
graphe dans la partie de cet ouvrage, où l'on traite de la sculpture polychrome ( voyez
Partiel, paragr. VII), semblent donc avoir été elles-mêmes une contrefaçon des statues
acrolythes. Ainsi naissent ce qu'on appelle les modes, qui d'abord contrefont les inventions
du besoin, et bientôt ne reconnaissent plus d'autre raison, que celle du plaisir et de la
variété.

PARAGRAPHE IV.

De la statuaire en or et ivoire au siècle dAlexandre.

Le besoin de jouir est le premier principe d'activité de l'esprit humain dans les ouvrages
de l'art. Une suite de ce besoin, est celui de varier les jouissances. Ce dernier ressort,
ajouté au premier, produit ce mouvement moral, sans lequel le génie, ou sommeillerait
sans cesse, ou retomberait bientôt dans la langueur. Certainement c'est à ce double prin-
cipe de mouvement que sont dus les beaux ouvrages. Mais, par cela seul qu'il y a un
mouvement imprimé à l'esprit de l'homme, il faut que l'action de 1 esprit change de cours
et que ses ouvrages changent aussi de forme. Au moral, comme au physique, le mouve-
ment ne saurait durer toujours, ni dans une même direction; car l'esprit étant borné,

(i) Idem, lib. VIII, cap. 3i. — (a) Idem, ibid., cap. a5. — (3) Idem, lib. IV, cap, 3r.
 
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