Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0509

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
4i2 LE JUPITER OLYMPIEN.

a été exécuté dans telle figure donnée, comme l'ont fait quelques descriptions d'ouvrages
de fonte, ni même de fixer par écrit, et au moyen de la démonstration graphique, les
procédés constants d'un art auquel l'expérience et l'usage auraient donné des lois inva-
riables. Je n'ai, au contraire, d'autre objet que d'assimiler à une théorie expérimentale
la théorie spéculative de l'art, que je me suis efforcé de retrouver. Je dois me borner
à faire comprendre ce que fut et ce que pourrait être encore la. fabrication des statues
d'ivoire, s'il lui était permis de se reproduire.

C est donc à l'artiste de remplir les lacunes qui doivent exister dans ces démonstrations.
Il me suffit de l'avoir mis sur la route.

PARAGRAPHE V.

Des joints formes par les morceaux dont se composaient les statues et les colosses d'ivoire.

On lit, dans une dissertation de M. Heyne (0, qu'un savant professeur de Gôttinghen,
M. d'Uffenbach, homme d'ailleurs très-versé dans la connaissance des arts et de leurs
productions, frappé de toutes les difficultés et de tous les inconvénients que sa ma-
nière de concevoir la fabrication d'une statue d'ivoire, lui exagérait sans doute, avait
fini par ranger au nombre des fictions de l'antiquité, tout ce qui est rapporté sur ce
genre de statuaire. D'autres critiques, nous apprend le même savant (2), abusant de quel-
ques passages des anciens sur l'amollissement de l'ivoire, sont tombés dans un excès
tout contraire. Selon eux, l'exécution des statues d'ivoire aurait été encore plus facile
que le coulage d'une figure en plâtre. « On devait en effet (prétendent-ils) réduire par le
« moyen du feu l'ivoire en poudre, l'humecter ensuite avec de l'eau, en faire une pâte
« qu'on paîtrissait à volonté : dans cet état, elle était susceptible de recevoir toutes les
« formes imaginables, et, en se séchant à l'air, elle reprenait sa dureté première.*»

Cette dernière hypothèse rappelle l'explication que quelques auteurs avaient donnée de
l'exécution des obélisques égyptiens en granit. Le volume et l'étendue de ces morceaux
ne leur permettant pas de croire qu'on eût pu les tailler d'un seul bloc, ils prétendirent
que la matière dont ils sont formés, était une concrétion artificielle, trouvant plus expé-
ditif et plus simple de les faire jeter en moule, que de s'informer si la nature dans les
carrières de Syenne, produit des blocs capables de fournir la matière de ces prodigieuses
aiguilles.

Ainsi dans tous les genres l'ignorance est la mère du merveilleux.

Ce qui a fait naître, soit dans un sens, soit dans un autre, les erreurs dont on vient
de parler à l'égard de la statuaire en ivoire, c'est, outre le manque d'idées exactes sur le
procédé véritable d'exécution, l'embarras que cause dans l'esprit cette réunion de mor-
ceaux dont on s'exagère et l'inconvénient et le mauvais effet. Il ne faut pas se dissimuler
que cette méthode de statuaire avait quelques désavantages qui résultaient de sa nature.

(A) Neue Biblioth. der schôn. Wissenschaft. Tom. XV. — (2) Ibid.
 
Annotationen