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Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

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https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0080

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DE LA SCULPTURE POLYCHROME. IRE PARTIE. 37

parties d'un ouvrage coulé dans un moule. Or, il est sans aucun doute que les imagines
étaient coulées en cire dans des moules , probablement faits de plâtre sur le visage
même des personnes dont on voulait avoir ce qu'on appelle le portrait moulé sur nature.
Lysistrate, frère de Lysippe, avait le premier, ou mis en œuvre, ou accrédité cette mé-
thode (0. Il est bien certain que l'opération dont il s'agit se bornait au visage, et voila
pourquoi Pline dit exprès s i cerâ vultus ; encore aujourd'hui, dans les moules de portraits
pris sur nature, on s'en tient au visage, et l'on devine bien pourquoi l'on s'épargne d'en
faire plus. Il dut être facile autrefois de suppléer, comme on le fait encore de nos jours,
par des chevelures postiches et d'autres accessoires au reste de la ressemblance. Rien par
conséquent n'empêche de croire que les portraits de famille en cire coloriée aient été
dans les armaria, des bustes avec toute la tête, le col, la poitrine et des commencements
de draperies, et que cependant, pour l'usage des cérémonies funèbres, on détachait, à
l'effet de servir de masque, la partie antérieure de la tête qui constitue uniquement le
visage. Ceci me parait offrir une explication qui accorde toutes les difficultés que pré-
sentent les divers passages des auteurs sur le double emploi des imagines. Car, dans le
sens de M. Eichstœdt, il en resterait encore une assez grande, s'il fallait supposer que
ces portraits si révérés, qu'on ornait dans les jours de fête, n'eussent été que de simples
visages sans tête, sans col, sans cheveux, enfin des masques véritables. On a vu au con-
traire que l'hypothèse du buste entier n'exclut point l'usage de ces masques. A quoi
j'ajouterai que, puisque les imagines étaient des cires empreintes dans des moules, on
était toujours maître d'en couler de nouvelles ; et que lors des cérémonies où elles
devaient servir de masques à des acteurs chargés de représenter jusqu'à l'illusion com-
plète les anciens personnages, on pouvait bien tirer des moules, de nouvelles cires quon
peignait de couleurs fraîches, sans se condamner à présenter en spectacle des portraits
enfumés, fumasas imagines, ou défigurés par la vétusté.

PARAGRAPHE VIL

De la Sculpture Polylithe et des Statues composées de plus d'une matière.

L'art des anciens, considéré sous le point de vue que comprend le nom de Sculpture
Polychrome, présente les aspects les plus nombreux. Si, joignant l'érudition des textes
à celle des exemples, je prétendais parcourir toute 1 étendue de ce nouveau champ dob-
servations, au lieu d'un essai et d'une introduction à l'Histoire de la Statuaire Chrys-
éléphantine, je ferais un ouvrage dans lequel toute l'antiquité passerait en revue. Il n'y
a en effet aucune des divisions de l'art de sculpter chez les anciens, qui n'ait participé,
chacune selon le genre de sa matière, de son travail et de ses moyens, à l'établissement
^ au maintien de ce goût dont je décris les variétés. Mais le but que je me propose, est de

m,,tl. -tv , „ w statues d'or et d'ivoire, c'est-à-dire, composées de deux

montrer particulièrement que les statue» u.« , r

;.\ u . . . r • -^oA r.riTnus omnium expressit cerâque in eam f'orniam gypsi infusà

(.1) Homims imaginem gypso e facie ipsa pnmus mm r i bjf

caiendarc uistituit. Plin.. lib. XXXV, cap. a, § 44-
 
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