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Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

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https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0056

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DE LA SCULPTURE POLYCHROME. PE PARTIE. i5

1 expiration du paganisme des preuves d'un usage né avec lui. Ainsi, 1 on voit dans
Vopiscus (0, que Sextus Julius Saturninus, général sous Probus, ayant été salué du
nom d'Auguste à Alexandrie, pour se dérober au dangereux honneur qu'on lui offrait,
s'était retiré en Palestine où, de nouveau, les soldats lui firent violence. Ils le forcèrent
enfin d'accepter l'empire, et, dans l'empressement qu'on avait de le revêtir des marques
de la dignité suprême, on alla dépouiller de son étoffe de pourpre une statue de Vénus,
et Ion en couvrit le nouvel empereur.

PARAGRAPHE III.

Du grand usage de la sculpture en bois, dans les premiers siècles de la Grèce.

Si les deux usages, l'un de colorier les idoles, l'autre de les babiller avec des étoffes
réelles, durent nécessairement, dans les premiers temps de l'art en Grèce, exercer une
active influence sur le goût du peuple et des artistes, la pratique de la sculpture en bois,
à laquelle ces usages étaient liés, favorisa encore le penchant naturel pour la Sculpture
Polychrome, et devint en quelque sorte l'école de la statuaire chrys-elephantine, ou en or
et ivoire. L'emploi du bois fut si analogue aux usages qu'on vient de décrire, et au gout
dont on recherche ici les traces, que cette seule analogie suffirait pour rendre raison
du grand nombre de statues exécutées en cette matière, et de la prédilection dont
elles jouirent pendant la première période de l'imitation.

J'ai déjà dit que l'art des Egyptiens avait singulièrement multiplié les statues en bois:
Mais on ne prendrait peut-être pas une juste idée de ces ouvrages, d'après ce qu'on
entend d'ordinaire par statues égyptiennes, soit qu'on se les figure sous la forme de
momie, qui paraît avoir été le type primitif de la statuaire en Egypte, soit qu'on ait en
vue ces simulacres de pierre, dont le sculpteur n'osait ni séparer les jambes, ni détacher
les bras. La sculpture égyptienne en bois n'eut pas la même timidité ; ce qui s'explique
par la nature même de' la matière qui présente au ciseau bien moins de risques et de
difficultés. Comme les statues de bois se composaient nécessairement de parties rappor-
tées, qui se travaillaient séparément, rien n'était plus facile que d'isoler les membres;
et très-probablement cela fut pratiqué de bonne heure en Egypte.

Hérodote, ce me semble, ne permet pas d'en douter, lorsqu'il décrit ces grandes
statues en bois, qu'on appelait les concubines du roi Mycérinus. Elles étaient près de
la salle où l'on voyait cette génisse représentée accroupie, faite en bois doré, drapée
dune étoffe de pourpre, et dans l'intérieur de laquelle était ensevelie la fille de ce roi.
Les figues placées auprès étaient des colosses, dont les bras et les mains ne tenaient
PW à leurs corps, mais gisaient à leurs pieds. Suivant une certaine opinion accréditée
«ur cet objet, ces membres auraient été ainsi séparés et placés à dessein, pour être lem-

(i) Flav. Vopisc. Histor. August., pag. 2/|5.
 
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