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Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

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https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0286

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DE LA STATUAIRE CHRYSÉLÉPHANTINE. IVe PARTIE. 229

Sa hauteur, selon Pline (0, était de 26 coudées (ou 37 pieds français), sans y com-
prendre la base, dont je parlerai en son lieu, et à laquelle on verra qu'il n'est guère
possible de donner moins de 8 à 10 pieds. La masse totale par conséquent dut être d'en-
viron 45 pieds, élévation tout-à-fait en rapport avec celle de l'intérieur du Naos, lequel,
ainsi qu'on le verra (Paragraphe XI), ne dut pas avoir beaucoup au-delà de 5o pieds, en
supposant un plafond horizontal. Il faut en effet réserver quelque espace pour la partie
supérieure de la lance que Minerve tenait de la main droite. Les 5 à 6 pieds restants
seront plus que suffisants à cet égard.

PARAGRAPHE V.

Continuation du même sujet. — De la manière dont For était distribué sur la statue de
Minerve. — De la quantité d'or qui y fut mise en œuvre.

En rendant compte du goût de la sculpture polychrome chez les anciens, j'ai eu
plus d'une occasion de faire connaître l'usage habituel des réunions de matières dont se
composaient les statues drapées qui appartenaient à ce goût, et particulièrement celles
qui étaient en or et en ivoire. Je pourrais donc me dispenser de produire de nouvelles
autorités à cet égard. Toutefois, comme la Minerve du Parthénon est la première des
figures de ce genre dont je me permets de hasarder la restitution, j'ai cru devoir justifier
par une analyse fondée en preuves, la manière dont je prétends que l'or et l'ivoire étaient
distribués sur toute cette statue. Ce qui m'y engage encore, c'est l'opinion de M. l'abbé
Barthélémy 0), dans sa note sur la description fort abrégée qu'Anacharsis fait de ce
monument. Selon le savant académicien, Minerve était vêtue d'une longue tunique qui
devait être d'ivoire. t

Il y a déjà sur ce point un passage de Platon, dont la conséquence naturelle contredit
cette opinion. Phidias, dit-il, ne fit en or ni les jeux, ni le visage, ni les pieds, ni les mains

de Sa Minerve, foi ttîç ÀôvWa; touç ôipÔafy.oùç où JtpiweSç STtof/fcsv, oùâè to aXka 7rpoWrcov, oùàè tou; iro^a; , oùàè toc?

£àpa;.....c&v &«$>avTw<ïv (3). fl semble très-clairement qu'en énumérant tout ce qui ne fut pas

d'or, mais d'ivoire dans cette statue, Platon donne à penser que réciproquement tout ce
qu'il n'y désigne pas comme étant d'ivoire, doit être supposé avoir été d'or. Car comment
aurait-il oublié, dans son éjiumération, précisément l'objet le plus frappant et le plus
étendu, qui était le vêtement? On verra d'ailleurs plus bas que l'emploi de l'ivoire, ainsi
limité par Platon, est précisément dans le rapport le plus exact avec les descriptions
u ouvrages semblables par Pausanias.

Ce qui doit porter encore à conclure que l'habillement entier de la Minerve du Par-
thénon était d'or, c'est la somme considérable de 4o ou de 44 talents d'or employée dans
cette composition, somme telle qu'elle ne permet pas même de croire que ce métal y ait
été mis en œuvre avec le procédé économique du sphurelaton (vojr. Partie III, parag. III).

(1) Lib. XXXVI, c. 5. — (2) Voy. du jeune Anarcharsis, tom. II, pag. 499- — (3) Plat. Hippias. ma],, p. 99.

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