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Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

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https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0423

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3/^

LE JUPITER OLYMPIEN.

PARAGRAPHE V.

De Damophon de Messène. — De la restauration qu'il fit du Jupiter Olympien de Phidias.
— Du trône de Cérès et Junon à Acacesium, par le môme artiste.

On doit mettre au rang des artistes célèbres du siècle d'Alexandre, Damophon de
Messène, qui paraît s'être acquis, dans le genre de la statuaire en ivoire, une assez
grande réputation. Mais il faut avant tout détruire, sur ce qui regarde cet artiste, une
erreur de Winckelmann, erreur qui sans doute a porté l'auteur du Canon chronologique
du Voyage d'Anacharsis, à placer Damophon dans le sixième siècle avant notre ère,
lorsque très-probablement il doit appartenir au troisième.

Winckelmann est tombé ici dans une double erreur. Sa première méprise est d avoir jugé
que Damophon était un sculpteur très-ancien (0, scultore antichissimo. La seconde consiste
à avoir supposé qu'il y en eut deux (a). Il fut sans doute induit à cette conclusion tout-
à-fait arbitraire, par la première opinion : car il ne put accorder celle-ci avec le fait
de la restauration du Jupiter Olympien ( fait qui place Damophon après Phidias )
qu'en admettant deux statuaires de ce nom.

Mais aucune des notices de Pausanias, les seules que nous ayons sur Damophon,
ne donne lieu de penser, ni que l'artiste ainsi appelé fût ancien, ni qu'il y en eût deux.
Si tous les ouvrages qui sont mis sous le nom de Damophon, peuvent avoir été faits
par un seul, et à une époque postérieure non-seulement à Phidias, mais au règne
d'Alexandre, la double hypothèse de Winckelmann tombe d'elle-même. C'est ce que nous
allons voir.

En parcourant ces ouvrages, on rencontre d'abord une statue de la mère des dieux
en marbre à Ithome, et Pausanias (,3) ajoute qu'elle est l'ouvrage de Damophon qui a
restauré le Jupiter Olympien. Immédiatement après il parle d'une Diane Laphria, du
même auteur, et dans la même ville (4) (AapywvTo; Il èçi toutou). Cette ville avait un temple
d'Esculape, riche en statues, où l'on voyait, d'un côté, Esculape et ses enfants, de l'autre,
Apollon, les Muses, et Hercule, la ville de Thèbes, la Fortune, Diane Lucifera, et la
figure d'Epaminondas : celle-ci était la seule qui ne fût pas de marbre, elle était en fer;
les autres étaient l'ouvrage de Damophon, le seul statuaire digne déloge, ajoute Pausa-
nias qu'ait, produit la Messe'nie.

Ce fait remarqué par Pausanias, s'explique facilement, quand on sait que la Messénie
fut définitivement conquise par les Lacédémoniens dans la 28e olympiade (6). Une partie
des Messéniens alla fonder Messène, ou Zancle, en Sicile : une autre partie, réduite à
l'état d'hilotes par Sparte, trouva le moyen de se révolter vers la 79e olympiade, et,
avec la protection des Athéniens, alla s'établir à Naupacte (7). Dans la 102e olympiade

(1) Stor. dell' arte, tom. I, lib. I, cap. 2, pag. 36. Edit. di C. Fea. — (2) Ibid., tom. II, lib. IX , c. 2, p. 194.

— (3) Pausan., lib. IV, cap. 3i. — (4) Pausan., ibid. — (5) Pausan., ibid. — (6) Pausan., ibid., cap. 27. —

— (7) Pausan., ibid., cap. 24.
 
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