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Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

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https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0523

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422 LE JUPITER OLYMPIEN.

La plus grande difficulté semble avoir dû être ici de terminer ces parties dans leur
rapport entre elles, car pour cela il fallait les rapprocher. Mais rien ne fut plus simple.
Phidias dut avoir dans son atelier un noyau général de toute sa statue, soit que ce noyau
ait été celui qui servit à 1 exécution définitive, et fut fait en bois creux, soit qu'il ait été
bâti en maçonnerie, ou en plâtre, pour servir seulement aux opérations du fini, et de la
mise ensemble des compartiments.

Lors donc que Phidias voulait terminer les parties de son colosse, soit dans leur
rapport entre elles, soit vues à la distance où elles devaient être placées, soit eu égard
à la lumière qui devait les éclairer, il n'avait autre chose à faire que de réunir sur le
noyau, les compartiments d'ivoire déjà doublés en bois, et il se procurait l'ensemble de
son ouvrage, comme s'il eût consisté en un seul bloc.

Il résulte de ceci, que le système selon lequel je prétends que dût j)rocéder la statuaire
en ivoire, après avoir offert sur les autres hypothèses dont je ferai bientôt le parallèle,
(voj-. paragr. X) le mérite de la facilité, de la promptitude, de l'économie et de l'exacti-
tude , par la décomposition des parties et la division du travail, présente encore l'avantage
que procure dans les autres genres de sculpture,la nature de la matière sur laquelle opère
1 artiste, c'est-à-dire d'être un tout, et de former un ensemble.

Je ne dirai rien des procédés mécaniques par lesquels on donnait le poli à l'ivoire. Pline
nous apprend qu'on employait à cet effet le raifort, raphani ebora certè poliunt (0. Chacun
là-dessus peut en croire ce qu'il veut, et chacun sait aussi qu'il y a tant de moyens de
polir cette matière, que toute recherche à cet égard serait oiseuse.

PARAGRAPHE VIII.

Continuation du même sujet — Des procédés dexécution de la statuaire colossale en or
et ivoire. — Du montage et de la mise en place du Jupiter Olympien.

En donnant dans ce paragraphe le résumé sommaire des principales opérations, par
lesquelles dut passer le Jupiter Olympien, avant d'être découvert au fond de son temple,
je me propose de présenter aussi au lecteur une éspècc de récapitulation de toute cette
théorie pratique de la statuaire en ivoire.

Il est constant que Phidias fit un modèle de la grandeur précise du colosse qu'il devait
exécuter. On peut croire que ce modèle fut d'argile. La dimension de la statue ne s'y oppose
point. Pline nous apprend, et comme témoin oculaire, que Zénodore avait fait en terre le
modèle d'un colosse de cent pieds (2).

Il est constant que ce modèle fut moulé, et les exemples cités [voy. ci-dessus Paragr. Il)
nous autorisent à penser que le moulage en plâtre fut anciennement pratiqué comme
il lest de nos jours.

(l) Plin. liv. XIX, c. iG. — (?) Plm., liv. XXXIV, cap. 7.
 
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