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Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

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https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0094

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DE LA SCULPTURE POLYCHROME. IRE PARTIE. 5i

paraissait unique, donc l'effet des teintes était léger; ce qui dut résulter de l'adresse du
peintre dans l'art de colorer les cires, et dans l'emploi intelligent qu'il savait faire des
teintes les plus légères. C'est ainsi qu'un peintre pouvait seconder habilement les inten-
tions d'un sculpteur, et renforcer l'effet de son travail, par l'addition de quelques teintes
adroitement fondues et ménagées.

En appliquant ce peu de notions à la circumlitio du passage de Pline, il est facile de
voir que ce ne fut pas une opération aussi mécanique et aussi routinière que le donnent à
entendre les mots de vernis ou d'enduit dont on s'est servi pour en rendre Vidée. On voit
en outre que le procédé en lui-même étant propre aux peintres à l'encaustique, et Nicias
l'ayant incontestablement été, cet artiste devait posséder tous les secrets et tous les moyens
dont le sculpteur pouvait avoir besoin dans la préparation de ses marbres.

Si l'on admet ensuite , comme ce qu'on vient de rapporter peut facilement le faire
croire, que cette préparation devait comporter un emploi raisonné de teintes variées et
plus ou moins assorties à la couleur naturelle des objets, soit dans le nu, soit dans tous
les genres d'accessoires, on avouera qu'une semblable pratique, essentiellement du res-
sort d'un peintre à l'encaustique, demandait une connaissance de la manipulation et de
l'effet des couleurs, une prévoyance certaine de leur dégradation, l'expérience de 1 har-
monie, et un goût exercé dans des objets tous plus ou moins étrangers à l'art du sculpteur.

On doit alors cesser de trouver extraordinaire, et qu'un sculpteur ait invoqué les secours
d'un peintre habile, et qu'il ait mis du prix à cette parure qui relevait le mérite de ses
statues, et que la reconnaissance de Praxitèles pour les soins de Nicias, lui ait fait pro-
clamer, comme les plus excellents de ses ouvrages, ceux que la main officieuse de l'amitié
s'était plue à embellir d'un charme accessoire et nouveau.

Que si cette préférence de Praxitèles pour celles de ses statues qu'avait ainsi préparées
Nicias, paraissait encore trop peu justifiée, une dernière considération l'expliquerait en
un seul mot : c'est que ce sculpteur, non plus que tous les autres sculpteurs de l'antiquité,
n'employait pas indistinctement de telles préparations dans tous ses ouvrages; c'est que
sans doute il en réservait l'agrément à ceux qui obtenaient sa prédilection. Et alors il
faudrait dire, non que Praxitèles préférait celles de ses statues que Nicias avait prépa-
rées, mais que Nicias avait préparé celles que Praxitèles préférait.

PARAGRAPHE IX.

De V encaustique des statues ; des moyens résultant de ce procédé pour colorer les marbres,
d'après les témoignages multipliés des monuments antiques.

U peu de notions que j'ai données par anticipation sur l'encaustique des statues, ne aie
dispense pas de faire connaître sur quoi se fonde la connaissance récemment acquise de

r ntt„ -i ^ n^r li Sculpture Polychrome des anciens,

cette pratique dans ses rapports avec la oluij» j

H n'y a pas fort long-temps qu'en considérant un assez grand nombre de statues anti-
ques sous le point de vue de la matière, on a commencé à s'étonner que des marbres qui
 
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