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Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

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https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0218

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DE LA STATUAIRE CHRYSÉLÉPHANTINE. IIP PARTIE. 169

meubles et des bijoux, se communiqua donc aux ouvrages du bas-relief, pendant cette
longue période qui précéda chez les Grecs les siècles historiques; période qui ne connut
d'autre sculpture que là sculpture en bois; période qui a été le sujet d'un nombre infini
de méprises relatives, soit aux ouvrages, soit aux artistes, et dans laquelle l'absence d'his-
toire d'abord, et ensuite le manque de critique, ont fait confondre les noms, les choses,
les époques et les dates.

Il importe au sujet que je traite, d'essayer de jeter quelques clartés sur ce point
chronologique, et particulièrement sur ce qu'on a appelé L'Ecole de Dédale, qui forme
comme les avenues de l'histoire de l'art, c'est-à-dire la matière de ses premières pages.

PARAPRAPIIE V.

De Dédale. — De ce iqu'on peut appeler son école. — De la sculpture de bas-relief en

ivoire dans cette école.

Les Platéens racontaient une fable dont les circonstances peuvent nous conduire à
quelque vérité (0.

« Junon se fâcha un jour contre Jupiter : on ne sait pas pourquoi; mais on assure que
« de dépit elle se retira en Eubée. Jupiter n'ayant pu venir à bout de la fléchir, alla trouver
« Cythéron, qui régnait alors à Platée. C'était l'homme le plus sage de son temps. Il conseilla
« à Jupiter de faire faire une statue de bois, de l'habiller en femme, de la placer sur un
« chariot attelé d'une paire de bœufs qui la traîneraient par la ville, et de répandre le
« bruit que cette figure était Platea, fille d'Asopus, qu'il allait épouser. Son conseil fut
« suivi. Aussitôt la nouvelle en vient à Junon. Elle part, se rend à Platée, s'approche du
« chariot, et dans sa colère, ayant déchiré les habits de la nouvelle épousée, elle trouve
« que ce n'est qu'une statue de bois. Charmée de se voir ainsi trompée, elle n'eut pas de
« peine à pardonner à Jupiter cette innocente fiction, et se réconcilia avec lui. »

En mémoire de cet événement, les Platéens célébraient une fête, qu'ils appelaient les
Dédales, parce que anciennement, dit Pausanias, toutes les statues de bois étaient nom-
mées Dédales. Je crois même, ajoute-t-il, que ce nom est plus ancien que Dédale ï Athénien,
fds dEupalamus; et je me persuade qu'il ne fut ainsi surnommé qu'a cause des statues qu'il
faisait, mais que ce n'était pas son vrai nom.

Deux choses à conclure de ceci. L'une, qu'avant Dédale, petit-fils d'Erechtée et fils d'Eu-
palamus, qui, d'après tous les renseignements les plus positifs, doit avoir vécu 1400 ans
avant notre ère, on faisait, selon l'opinion commune, des statues en bois, dont le nom
était Aatèoa*. L'autre, que ce n'est pas, en ce genre, l'artiste qui aurait donné son nom à
1 ouvrage, mais bien l'ouvrage à 1 artiste.

Ce serait plus qu'il n'en faudrait, pour attaquer et détruire l'existence de ce premier fon-
dateur de l'art en Grèce, si l'on suivait le système de ceux qui, faisant reposer la critique

(1) Pausaiï., lib. IX, cap. 3.

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