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Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

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https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0202

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DE LA STATUAIRE CHRYSÉLÉPHANTINE. IIIe PARTIE. i53

Si l'orgueil de quelques empereurs avait établi, pour leurs statues en or et en argent,
un taux au-dessous duquel il nétait pas permis à des particuliers de les exécuter, cet
orgueil ne devait pas être indifférent au poids de métal précieux qui constituait les
statues érigées par le sénat, ou offertes par les provinces et par les villes. Il n'eût pro-
bablement pas été prudent d'appliquer à ces sortes de statues le procédé économique du
sphurelaton, et l'on doit présumer qu'elles furent, pour la plupart, de fonte, c'est-à-dire
auro solido.

C'est ce qui m'engage à regarder comme fort naturelle la substitution du nombre mille
à celui de dix, dans la correction faite par Juste-Lipse au texte de Trebellius Pollion,
sur la statue d'or que le peuple romain avait élevée à l'empereur Claudius (Gothicus) (0,
On lit : Populus Romanus sumptu suo in Capitolo ante Jovis Opt. Max. templum statuam
aurearn Xpondo collocavit. Quelques critiques, au lieu de Xpondo, ont voulu lire Xpedum.
Casaubon est de ce nombre. Peu importe pour l'objet qui m'occupe; car, ce que je pré-
tends , c'est que si des particuliers offraient des statues d'or de cent livres pesant, celle
qu'élevait le peuple romain, quand on lui donnerait dix pieds, devait être d'or solide ; à ne
consulter que la bienséance. Or, je crois que le poids de mille livres put suffire à la fonte
d'une pareille statue.

Au reste, nous trouvons dans Xiphilin (2) cette somme de mille livres pesant d'or
employée à la statue de l'empereur Commode. Ad hœc, dit cet écrivain, ei statua mille
librarum cum tauro et vaccâ facta est. Trebellius Pollion parle d'une statue d'argent élevée
à l'empereur Claude, le même que celui dont on vient de parler, et le poids du métal
était de quinze cents livres. In rostris columna posita est, et palmata statua superfixa libra-
rum argenti mille quingentarum. Une pareille somme de métal fait supposer que la statue
était d'argent massif ou solide.

A plus forte raison doit-on conclure la même cbose de ce qu'on lit dans Zonare (3) sur
la statue d'argent qu'Arcadius éleva à Théodose son père, sur une colonne aussi d'argent;
le tout pesait sept mille quatre cents livres. Steterat columna M. Theodosii statuam argen-
team sustinens a Jîlio ejus Arcadio facta pondus 74°° librarum, quam Justinianus cum
columna demolitus, argento direpto, eam reposuit quœ adhuc cum ejus imagine cernitur.

PARAGRAPHE III.

Continuation du même sujet. — Du sphurelaton. — Des statues d'or battu au marteau. —

Des statues d'or plaqué. — Des statues dorées.

En parlant de la statue pleinement massive en or d'Anaïtis, et en prétendant que le
mot olosphjraton, employé par Pline dans ce passage, l'avait été comme exprimant une
opposition, et non une ressemblance avec cette statue, j'ai déjà touché quelques-unes
des considérations qui se rapportent à la véritable signification de ce mot, dans son

(1) Figrelius, de Statuis, pag. i45. — (2) Xiphil. in Conipend. Dion. — (3) Annal., lib. III.

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