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Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

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https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0067

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24 LE JUPITER OLYMPIEN.

si fréquemment des figures appelées improprement étrusques, que ces ouvrages sont des
copies faites d'après les bronzes d'Egine ; et cette conjecture, déposant en faveur de la
perpétuité du goût dont il s'agit chez ce peuple insulaire, nous prouverait encore que
le même style put se trouver empreint sur toutes les matières que l'art sut y mettre en
œuvre. La manière éginète (èpyaci'a Àyivcaa ) se reconnaissait jadis aussi sur des statues de
marbre. Dans le temple de Diane Dictymée, à Ambrisse, en Phocide, on voyait un simu-
lacre de marbre noir fait dans le goût de l'école d'Egine (0.

Mais je reviens à mon sujet par une dernière observation propre à confirmer ce que
j'ai avancé sur le rapport naturel des idoles habillées d'étoffes réelles avec la. sculpture
en bois, et sur l'analogie de celle-ci avec le style et l'ajustement des figures que j'attribue
aux Eginètes, c'est que l'école d'Egine avait réellement pratiqué la sculpture en bois avec
une prédilection particulière. Or, cela étant constaté par une multitude de passages (2)
dont l'énumération serait fastidieuse, je pense qu'il suffit d'en indiquer quelques-uns au
lecteur.

Les conjectures sur le style de l'école d'Egine, dont je viens de donner un aperçu, et que j'avais pré-
sentées en 1806 à la troisième Classe de l'Institut, viennent d'acquérir un dégré de vraisemblance de plus par
la découverte qui a eu lieu, en 1811, dans l'île d'Egine, de quinze statues de marbre faisant partie de la
-décoration des deux frontons d'un temple, et enfouies sous les débris de ses péristyles. Ces statues, d'après
les notions qu'on a recueillies, sont d'un style fort ancien, et qui ne peut manquer d'être véritablement
éginète. Ceux qui les ont vues les caractérisent sous des traits tout-à-fait conformes à ceux des figures que
j'ai réunies dans la Planche n° I. On parle de détails rendus avec soin, mais avec maigreur, de petites boucles
dans les barbes et les cheveux, de plis réguliers. M. Fauvel, consul de France à Athènes, dans une lettre
adressée de cette ville le 26 août 1811, à M. Barbié-du-Bocage, écrit qu'une certaine Minerve, faisant partie
de ces figures, est du goût que nous nommons improprement étrusque. Ainsi le caractère propre de cette
antique école ne tardera pas à être vérifié et connu.

PARAGRAPHE V.

Coup-d œil sur la diversité des genres de matières employées a faire des statues

dans Vantiquité.

#

Dans le dessein que j'ai de faire connaître le goût de la sculpture antique sous un
point de vue peu remarqué jusqu'à présent, ou du moins mal aperçu et plus mal appré-
cié, je ne saurais m'empêcher de jeter un coup-d'oeil sur cette étonnante variété de
matières, que nous trouvons avoir été mises en oeuvre par les statuaires à toutes les
époques de l'art. Cette variété dans l'emploi d'un si grand nombre de substances, pro-
duisit-elle le goût pour la sculpture polychrome, ou en fut-elle le produit? On sait
assez qu'en ce genre, comme en beaucoup d'autres, les moyens et les effets ont les uns
sur les autres une action réciproque.

(1) tw àyàty.tm spyowi'a êçiv Âiywata xal pXavoç tou Xi'Qou ireiroir)Tai. Paus. Phoc, lib. X, cap. 36.

(a) Paus. Attic, lib. I, cap. 4a. Idem, Corinth. , lib. %t, cap. ao, 3o, 3a. Idem, Arcad., lib. VIII, cap. 53
 
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