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Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

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https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0226

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DE LA STATUAIRE CHRYSÉLÉPHANTINE. IIP PARTIE. 177

plus ou moins empreints du caractère de la manière primitive. C'est dans ce sens qu'il
y eut une école de Dédale; et ce sens me parait le plus propre à concilier toutes les
difficultés chronologiques qu'on rencontre en cette matière.

L'école de Dédale, pour ce qui regarde le mécanisme de l'art, fut celle qui travailla
particulièrement en bois; qui ne connut, dans les ouvrages métalliques de la torcutique,
d'autre méthode que celle du sphurelaton, et ne pratiqua d'aucune manière la sculpture
en marbre. Nous avons déjà vu que le travail de l'ivoire en ornement avait dû y être le
résultat de l'habileté dans l'art de façonner les bois. Hésiode a fait entrer l'ivoire dans les

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matières qui composèrent les bas-reliefs imaginaires de son bouclier, t' èiéf^xi ■&&tw
*' twpXajiTfèç, etc. Le coffre de Cypsélus, qui appartient à cette école, nous a fait voir
dans ses bas-reliefs un assemblage d'ivoire, de cèdre et d or.

S'il est malaisé de décider en thèse générale lequel, dans la sculpture, dut avoir la
priorité, de ce qu'on appelle bas-relief, ou de ce qu'on entend par ronde-bosse, rien
n'est plus facile au contraire à déterminer dans la sculpture en ivoire. Il est évident que
c'est par le bas-relief qu'on a dû commencer à traiter avec cette matière l'imitation du
corps humain. La statuaire en ivoire devait dépendre, quant au mécanisme, du perfec-
tionnement de l'art du moulage, lequel naquit indubitablement avec le véritable art de
fondre les statues, et dut. constituer l'invention de Théodore et Rhsecus. Le peu d'étendue
des morceaux que fournit l'ivoire, la difficulté de les assembler et de les façonner pour
la ronde-bosse, tout montre qu'on s'exerça long-temps en petits sujets sur des surfaces
planes, qui dans ces temps reculés passaient pour des tableaux. On ne saurait croire
qu'à une époque où les statues étaient formées de bois peints et d'étoffes réelles de
diverses couleurs, l'artiste xylpglyphe ait été plus réservé dans le mélange des sub-
stances qui pouvaient donner au bas-relief l'apparence d'une peinture. Cette seule habi-
tude aurait fait introduire l'ivoire comme moyen naturel de feindre la couleur du corps
humain, dans les compositions glyphographiques qui précédèrent l'époque de Dipœne
et Scyllis.

PARAGRAPHE VI.

De l'école de Dipœne et Scyilis. — Des statues d'ivoire dans cette école. — Deuxième

époque de lart en ce genre.

Si ce que j'ai appelé \école de Dédale peut paraître un abus de l'acception de ce mot,
puisqu'ici le maître ne put évidemment avoir les élèves qu'on lui suppose, il n'en sera
pas ainsi de l'école de Dipœne et Scyllis, la première qui, à prendre ce mot sous le
rapport d'enseignement, ou de la communication qu'un maître fait de son goût à ses
disciples, me paraît avoit eu en Grèce de la consistance, de la durée et de l'éclat.

Je ne saurais, sur la manière d'entendre le mot école, et sur l'emploi de ce mot, adopter
l'opinion du célèbre Lessing (0. Selon lui, il n'y aurait pas eu beaucoup d'écoles en Grèce.
Il blâme Winckelmann d'avoir parlé des écoles d'Égine et de Corinthe ; d'avoir appelé de

(1) Lessings Schriften, tom. X. Amerk. zu Winkelm. geschiclite der Kunst des Alterth., pag. 253.

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