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Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

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https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0468

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DE LA STATUAIRE CHRYSÉLÉPHANTINE. Ve PARTIE. 377

PARAGRAPHE XII.

Du temple de Jupiter Olympien a Athènes, terminé par Adrien. — Du colosse d'or et

d'ivoire qu'il y fit exécuter.

En parlant des ouvrages d'or et d'ivoire dont Hérodès Atticus embellissait encore la
Grèce, dans le second siècle de notre ère, j'aurais pu faire remarquer, au milieu du
temple de la Fortune, qu'il construisit à Athènes près du stade Panathénaïque, une
statue de la déesse en ivoire (0, qui sans doute avait été faite pour ce temple, et très-
probablement sous le règne de l'empereur Adrien. Mais ce morceau n'approcha pas,
pour la grandeur et l'importance, du Jupiter Olympien d'Athènes, si, comme on est
fort autorisé à le penser, le temple de la Fortune fut un petit édifice, et si au contraire,
ainsi qu'on le sait, l'Olympeium terminé par Adrien, fut un des plus vastes monuments
qui aient existé en Grèce. Vitruve en effet 00 le met au nombre des quatre temples en
marbre dont on ne citait point le nom, sans y joindre celui de la ville qu'ils ornaient.
Tels étaient avec le temple d'Athènes, ceux d'Ephèse, de Milet et d'Eleusis.

Le temple olympien d'Athènes avait eu, pour premier fondateur (3), Deucalion, qui,
si l'on en croit le passage de la Chronique de Paros, restitué par Prideaux (4), l'aurait
élevé en l'honneur de Jupiter Fuxius, après le déluge, et pour remercier le dieu de la
cessation de ce fléau. L'ancien édifice aurait eu neuf cent cinquante ans de durée, en
comptant depuis Deucalion jusqu'à la 54e olympiade. Vers cette dernière époque, Pisis-
trate s'était emparé de la tyrannie à Athènes. Pour consolider son pouvoir, il employa
le moyen que la politique, suivant Aristote (5), doit suggérer à tous les tyrans. C'est
d'occuper par de grands travaux la multitude qu'on a préalablement appauvrie, et réduite
à chercher de quoi vivre dans le travail journalier des constructions. Il entreprit celle du
nouveau temple de Jupiter.

On a déjà eu l'occasion d'observer que très-probablement l'01ympeium d'Athènes fut
un ouvrage hors de proportion avec les ressources du siècle où il fut commencé; ce qui
nous explique pourquoi sa construction resta si souvent et si long-temps interrompue
Pisistrate se vit deux fois obligé d'en discontinuer les travaux. Après lui, ses fils Hippias
et Hipparque en poursuivirent successivement, et se virent l'un après l'autre forcés d'en
abandonner l'entreprise.

Quatre architectes, dit Vitruve (7), savoir, Antistatès, Callescros, Antimachidès et Pori-
nos, en avaient jeté les fondements sous le règne de Pisistrate (fundamcnta constituerunt).
Par ces mots il faut entendre probablement plus que les fondations. Ces architectes, ou

(1) Philostr., vit. Herod. Attic, pag. 54g. — (a) Vitruv., lib. VII. Prsefat. in fine. — (3) Paus., lib. I, cap. l8
_(4) Marmor. Oxoniens. Prid. in Marm. I, pag. 356. — (5) Aristot. Politic., lib. V, cap. u. ^ Meurs>
Athen. Attic, lib. I, pag. 142. — (7) Vitruv., loco cit.

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