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Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

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https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0141

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96 LE JUPITER OLYMPIEN.

Le quatrième passage fait encore mieux voir (0 que ce mot devait signifier un ensemble
de choses assez étendu dans le règne de l'art, puisqu'on a pu lui donner une valeur égale
à celle des autres termes, et le considérer comme expression générique. On observe (dit
Pline), « qu'on ne vante aucun ouvrage, soit en peinture, soit en toreutique, qui ait été le
« produit d'une main servile. » Ideb neque in hâc (picturâ ) neque in torentice ullius qui ser-
vicrit opéra celebrantur (2).

Nous trouvons donc, dans Pline, toreutique appliqué à la dénomination du genre d'art
et d'ouvrages de Phidias et de Polyclète. Nous trouvons torentice associé à statuaria, non
par pléonasme, mais comme désignant une autre idée, une division de l'art d'une égale
valeur, et nous trouvons toreutique mis en parallèle avec peinture, et employé comme
expression générique de l'art de sculpter.

Il résulte de là par conséquent que les écrivains grecs cités par Pline, et Pline lui-même,
n'ont ni entendu, ni pu entendre la toreutique dans le sens des définitions ou des attri-
butions partielles que les commentateurs ont jusqu'ici affectées au mot qui la désigne;
mais qu'ils entendirent par toreutique l'art même de sculpter, considéré dans une division
technique qui n'était ni plastice, ni statuaria, ni scalptura ; que cette division avait tout-
à-la-fois un caractère particulier qui la distinguait des autres, et des propriétés qui l'en
rapprochaient, au point que ce mot pût, dans le langage ordinaire, exprimer aussi, comme
ses synonymes, l'universalité ou l'idée universelle de l'art.

Ces caractères distinctifs et communs sont maintenant ce qu'il nous faut montrer, en
établissant, non plus par des textes et des passages, mais par les faits, par l'histoire de l'art,
et des usages de la Grèce, l'existence, la réalité, l'étendue et la propriété de cette quatrième
division.

PARAGRAPHE IV.

Aperçu de quelques-unes des causes de la priorité qu'obtint la toreutique en Grèce, et des
raisons par lesquelles fart de sculpter se développa sous la forme et la manière d'être de
la sculpture sur métaux.

Les arts d'imitation, ceux sur-tout qu'on appelle arts du dessin, pour les distinguer des
autres, ont plus d'une manière, soit de se produire, soit de se reproduire chez les peuples
où ils rencontrent des causes favorables à leur développement. Il ne faut ni prétendre
expliquer toujours ce qui est par ce qui a été, ni vouloir interpréter constamment ce qui
a été par ce qui est. Mille rapports plus ou moins légers, plus ou moins sensibles, contri-
buent, selon mille circonstances, à modifier diversement la manière d'être originaire de
ces arts, et la forme qu'ils prennent en naissant. La direction de leur marche et de leurs
procédés varie selon les besoins qui leur donnent l'impulsion première. De là résultent,
en tout pays, et à chaque époque de leur renouvellement, ces diversités de physiono-
mie et d'aspect, auxquelles le langage assigne des dénominations distinctes ; et de ces

(0 Voy. plus bas Paragraphe VII. —(a) Plin., lib. XXXV, cap. 10.
 
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