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Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

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https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0071

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28 LE JUPITER. OLYMPIEN.

y avait autrefois à Constantinople trois statues de l'impératrice Hélène ; l'une en por-
phyre , l'aiitre en ivoire ; la troisième en mosaïque sur un fond d'argent. Musivo opère in
argento (0.

On s'étendra fort peu, en citations, sur les matières qui étaient du domaine de la
plastique, telles que

L'argile, dont on faisait non-seulement les modèles des statues, mais des statues qui,
cuites au feu, ornaient toutes les parties des édifices. Il y en avait de semblables, m*4 jk,
au portique (2) du roi à Athènes; — à Tritia (3), les statues des grands dieux.

La cire, dont l'usage fut si général; de-là le mot KmpoiAaçai, pour exprimer les mode-
leurs en cire (4).

Le plâtre, qui s'employait en moule, en modèle et en statue. Les figures des dieux
qu'adoraient les pauvres gens, étaient en plâtre, selon Prudence (5). Plena omnia gypso.—
Chrysippi invenies, dit Juvénal (6).

La poix. Dédale, dit Apollodore (7), avait fait une statue d'Hercule en poix.

L'encens et la gomme. Plutarque (8) nous apprend qu'aux funérailles de Sylla on porta
la statue du dictateur, faite d'encens, ainsi que celle de son licteur, pour être brûlées sur
son bûcher. Une épigramme de l'Anthologie grecque parle d'un Cupidon fait d'encens (9).

PARAGRAPHE VI.

Que l'usage de colorer ou de diversifier par des couleurs les ouvrages de la sculpture faits
avec art fut pratiqué a différents degrés dans tous les siècles de l'antiquité.

De tant d'ouvrages de sculpture, si divers entre eux par leur matière et par leur travail,
il ne nous est j>arvenu que des statues de marbre, un très-petit nombre de bronzes, et
quelques restes de terre cuite. Ainsi, ce qui composa jadis, soit pour le nombre, soit
pour la renommée des objets, la moindre partie de la sculpture antique (je parle des
statues de marbre ), est ce qui forme aujourd'hui la presque totalité de l'héritage que le
temps nous a laissé.

Je ferai voir, dans la seconde partie de cet ouvrage, qui traitera de la Toreutique, com-
ment chacune des quatre grandes divisions de l'art de sculpter (distinguées jadis par une
dénomination caractéristique, et confondues aujourd'hui dans le langage ordinaire sous
un seul nom), s'était formé son goût particulier, ses pratiques, et des habitudes en rapport
soit avec le genre de matière, soit avec l'espèce de travail qui faisaient partie de son attri-
bution. De cette analyse il résultera que la sculpture en marbre avait dû être et fut véri-
tablement celle qui, par la nature de ses éléments, comporta le moins de variétés et de
richesses, parla le moins aux sens, et servit le plus faiblement les intérêts de la religion.

(1) Anonym. 39, Codin., n» 73. — (2) Paus., lib. I, cap. 3. — (3) Paus., lib. VII, cap. 22. — (4) Suid. H. v;
Pollue, lib. X, pag. 189; Plin., lib. XXXVI, cap. 12. — (5) Prudent. Apotheos., pag. 227. — (6) Juv., satir.
2, v. 4- — (7) Apollod., lib. II, de Deor. Orig., c. 6. — (8) Plutarch., Vitâ Syll. in fine. — (9) Antholog. grœc,
lib. VII, cap. 8.
 
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