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Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

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https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0520

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PROCÉDÉS MÉCAN. DE LA STAT. CHRYSÉL. VIe PART. 419

rendre malheureux, Plutarque use d'une comparaison qui se rapporte à un secret de ce
genre. Comme, dit-il, un fil coupe les os humectés dans une composition de cendre et de
vinaigre; comme encore Vivoire amolli et détendu par le zuthos (ou bierre d'orge) se laisse
ployer et façonner, ce qu'on ne peut faire autrement, etc. (r). Nous voyons par-là qu'on usait
de plus d'un procédé pour obtenir l'amollissement de l'ivoire.

Ces divers passages nous ont portés à expliquer (voy. Paragr. VI de la Partie II de cet
ouvrage) et à corriger un autre endroit de Plutarque, où cet écrivain, énumérant les
diverses sortes de travaux que Périclès encourageait et tenait en activité dans Athènes,
associe le mot ^cCkaxxî]^ à celui dWpavTou. On doit voir maintenant que Reiske a eu tort
de douter de ce rapprochement, et de préférer la leçon xpu<7°5 pMkmxtyts xal îXtyavTou. L'opéra-
tion de réduire l'or en feuilles, et celle de couper l'ivoire en lames extrêmement minces,
n'ont que faire avec l'idée d'amollissement. Il est clair, au contraire, que Périclès, faisant
exécuter de grands travaux en statuaire chrysélénhantine, et sur-tout le colosse du
Parthénon par Phidias, on devait employer le procédé d'amollissement en question ; et
le mot de Plutarque servirait encore à nous apprendre qu'il y avait des ouvriers dont
ce procédé constituait la profession.

Il pourrait être curieux de faire des expériences en ce genre, et de vérifier ce que les
notions qu'on vient de recueillir dans les passages des anciens écrivains, ont d'exact et
de positif. Je pourrais rapporter encore, à l'appui de ces présomptions, plus d'une ten-
tative de détail qui les confirmerait, et le suffrage de plusieurs physiciens que j'ai con-
sultés à cet égard. Ils ne doutent point, par exemple, que l'ivoire n'ait la propriété d'être
rendu flexible, comme les bois, et que la simple vapeur d'eau chaude agissant sur une
des faces d'une plaque, ne suffise pour l'assouplir à un degré quelconque, et lui faire
prendre des configurations différentes, sans endommager sa qualité, ou nuire à sa.
blancheur. Mais, pousser plus avant les recherches sur ce point, et pour des travaux
qui ne semblent plus être dans le cas de se reproduire, ce serait peut-être sortir de
l'esprit des connaissances archéologiques, et empiéter sans nécessité sur le domaine
des sciences naturelles.

PARAGRAPHE VIL

Continuation du môme sujet. — Des procédés d'exécution de la Statuaire colossale en ivoire,

appliqués au Jupiter Olympien.

Tout ce qui précède étant ou prouvé ou accordé, on va voir que l'exécution des
parties d'un colosse de 3o à 40 pieds en ivoire, ne fut pas plus difficile que l'exécution
d'une statue ordinaire, et que la manière d'y procéder, un peu plus compliquée si l'on
veut, sera tout aussi aisée à comprendre.

S'il est constant que la race des éléphants donnait autrefois des défenses doubles en
diamètre, de celles qui se débitent aujourd'hui ; si le procédé du débitage, et celui de

(1) ilç yàp il xpoKYj to ôç-éov ivptsi, réypa xaî o$« âtaëpo^ov yevo'u.£vov, xaî tov &!<pavTa tw (uSet [AaW.àv yevo'jj.svov, xai
^aXwvTa xapîTov!» xai £ia<fynpt.aTi£ou<ïiv, «)Aû>s <>l ou à-jvavTat. Plutarch. an vitios. ad infdic. sujfic.
 
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