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Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

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https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0447

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36o LE JUPITER OLYMPIEN.

On peut donc présumer que ce temple y aura été aussi le premier qui ait vu s'élever
dans son sanctuaire un dieu d'or et d'ivoire. En effet, qiîfci^ue la courte mention de
Pline (0 ne nous ait transmis aucun détail sur ce Jupiter d'ivoire, on est assez autorisé
par tous les exemples qui précèdent, à présumer que Pasitèles aura suivi, dans cette statue,
l'usage du mélange des deux matières.

Pasitèles avait été ce qu'on appelait Autodidactes 0), c'est-à-dire, n'avait pas eu de
maître. Cependant il paraît avoir laissé une école, et le paragraphe suivant va nous
présenter un ouvrage en or et en ivoire de Colotès son élève, qu'il ne faut pas con-
fondre avec un autre statuaire du même nom, disciple et collaborateur de Phidias, et
dont nous avons déjà parlé (Partie IV, paragr. X). Pausanias a pris soin de bien distin-
guer le sculpteur de la table des jeux olympiques, comme étant né à Paros, et comme
élève de Pasitèles.

D'après l'époque où l'on a vu qu'on doit placer Pasitèles, il est indubitable que l'élève,
plus jeune que son maître, aura vécu au temps d'Auguste. C'est donc sous le règne de
cet empereur qu'il convient de placer l'exécution du monument dor et d'ivoire, dont on
va essayer la restitution.

PARAGRAPHE IX.

De la table en or et ivoire des jeux olympiques par Colotès, élève de Pasitèles.

Description et restitution de cette table.

Au nombre des objets qui exercèrent le plus l'art de la toreutique, il faut mettre les
trapèzes ou tables de quelque espèce qu'elles fussent. On les distinguait naturellement en
deux grandes classes. Il y avait les trapèzes qui servaient aux usages civils et domes-
tiques, et il y avait celles que l'on consacrait aux dieux et aux cérémonies religieuses.
Sous ce dernier rapport, la trapèze et le trépied se confondaient quelquefois dans l'opi-
nion. Athénée nous l'apprend, et il cite plus d'un exemple de cette confusion (3). Quelques
tables avaient trois pieds, le plus grand nombre en avait quatre. On appella les premières,
fpiwoàaç, les autres, Tpam&xç, abrégé de ^^lr^c. Cependant l'usage assigna le nom de trapèze
aux tables de toute espèce.

Les trapèzes, ainsi que les trépieds, offrirent au génie de la sculpture, des sujets de
composition aussi variés que nombreux. Rien en effet ne fut plus multiplié que ces objets,
considérés soit comme votifs ou de décoration, soit comme usuels et de nécessité. Le tré-
pied placé devant les statues ou les temples, était un autel portatif, employé à la com-
bustion des victimes ou des offrandes. La table avait pour objet de recevoir les fruits et
les oblations de tout genre ; dans l'intérieur des temples, et en avant des statues, elle
servait encore aux repas sacrés qu'on préparait aux dieux (4).

La table, considérée comme symbole d'offrande, fut donc, de même que les autels,

(i) PKn., lib. XXXVI, cap. 5. — (2) Paus., lib. V, cap. 20. — (3) *Athen. Deipn., Ub. II, pag. 49. Casaub.
aniniaclv. in ' Athen., lib. II, cap. 10. — (4) Paus., lib. IX, cap. 4o, in fine.

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