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Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

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https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0389

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3i4 LE JUPITER OLYMPIEN.

recomposer et se reproduire, qu'à la faveur du système dont nous avons rassemblé les
éléments.

Sous le nom de trône, il ne s'agira donc point ici d'examiner dans le détail de la vie
civile, les sièges destinés à leurs emplois naturels. On ne se bornera point non plus à ces
grands ouvrages de décoration qui servaient, comme on l'a déjà vu, d'accompagnement
aux colosses d'or et d'ivoire. On entendra, par extension du mot, l'ensemble même de
la composition d'un grand nombre d'inventions colossales, et de groupes de divinités,
que le génie des Grecs avait multipliés beaucoup plus qu'on ne pense dans l'intérieur
des temples, et auxquels, malgré la différence de forme, le nom de trône est plus ou
moins applicable.

Une série de ces monuments, presque tous du même genre de sculpture, restitués avec
autant de détails qu'en comportera l'étendue de leurs descriptions, occupera cette cinquième
partie, et nous donnera lieu de poursuivre dans un ordre aussi chronologique qu'il sera
possible, et jusqu'à la fin de l'empire romain, l'histoire de la statuaire chryséléphantine.

Le paragraphe qui suit, va montrer, par le grand nombre des simples notices qu'on
a réunies sur ces sortes de monuments, combien le genre en fut ancien, et combien
l'espèce en fut multipliée.

PARAGRAPHE PREMIER.

Sur les trônes des divinités, et autres monuments semblables dans les grands temples

de Vantiquité.

Avant d'avoir été donné aux dieux, et appliqué à la décoration de leurs simulacres,
le trône dans les pratiques de la vie civile, comme tout le monde le sait, avait été
simplement un siège d'honneur dont usaient les hommes libres et de condition. Ce qui
le distinguait, dit Athénée (0, c'était le marchepied. Le trône devint insensiblement la
prérogative des personnes constituées en dignité, des chefs, et des rois.

On a dit, il y a long-temps, que si la divinité fit l'homme à son image, l'homme avait
aussi prêté à Dieu ses formes et sa ressemblance. Sans doute, dès qu'on voulut le rendre
sensible aux yeux, il n'y eut d'autre moyen que de donner à son effigie les signes et les
emblèmes que le grand nombre révère le plus. L'idée de la puissance céleste et du gou-
vernement du monde, ne pouvait être mieux exprimée que par l'image d'un monarque.

Ainsi l'opinion établie de toute ancienneté chez les Grecs, d'un roi des dieux, souverain
du ciel et de la terre, avait dû les habituer à se le représenter sous les traits, la forme,
et avec les attributs extérieurs d'un roi assis sur un trône, le sceptre en main. Selon la
hiérarchie polythéique, les autres dieux, quoique inférieurs à Jupiter, n'en étaient pas
moins regardés comme souverains aussi, chacun dans son empire. Naturellement encore
on leur déféra les accompagnements et les marques sensibles de la royauté. Homère leur
donne à tous dans l'olympe, des trônes d'or. Les artistes grecs n'eurent donc besoin ni

(i) Athénée, lib. V, pag. 192.
 
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