Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0239

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
i88 LE JUPITER OLYMPIEN.

Le temple de Junon, selon toutes les apparences, ayant été reconstruit avant la grande
époque du développement de tous les arts, on n'aura point renouvelé la statue de la
déesse. L'ancien simulacre d'.or et d'ivoire aura été conservé; l'analogie de goût aura pu
inspirer l'idée de lui associer le Jupiter de l'ancien temple, ainsi que plusieurs autres
ouvrages du même style dont je vais parler; ce qui fit de l'Heraeum une sorte de muséum
d'antiquités, et le dépôt des premiers ouvrages de la statuaire chryséléphantine.

PARAGRAPHE VIII.

Des plus anciennes statues d'or et d'ivoire conservées dans ïHerœum dOlympie. — De

s.-: quelques autres statues de la même époque.

Winckelmann, ayant à peine jeté un regard sur la statuaire en ivoire des anciens, a
proportionné ce qu'il en a dit à ce qu'il en avait aperçu. Trente lignes (0 ont à peine
été consacrées par lui ,à l'insignifiante mention qu'il en a faite : elles ne contiennent
que la citation dun petit nombre d'ouvrages, et ne sont pas encore exemptes d'erreurs.
C'en est une, par exemple, que cette conséquence qu'il tire du Jupiter de Mégare, pour
prouver que les artistes qui travaillaient en ce genre, finissaient d'abord les têtes des
figures avant d'en terminer les autres parties : induction tout-à-fait vaine; car il n'y a
rien dans ce travail, comme on le verra, qui puisse prescrire de commencer par une
partie plutôt que par une autre. Je trouve une seconde méprise dans ce court article de
Winckelmann. Il yvavait, selon lui, au moins cent statues d'or et d'ivoire en Grèce, et
faites pour la plupart dans les premiers temps de l'art, faite per la maggïor parte in
primi tempi délia statuaria Cette assertion est tout-à-fait sans fondement; la suite de
cette histoire le montrera ; et les statues de l'Haereum d'Olympie, qui sont presque le£
seules auxquelles puisse s'appliquer l'assertion de Winckelmann, vont nous apprendre à
quoi elle doit se restreindre.

Rien de plus vague que ce qu'on entend ordinairement par les mots enfance ou pre-
miers temps de l'art. Ces manières de parler , sans une définition précise , ne peuvent
convenir qu'aux théories superficielles. Mais quand on écrit l'histoire d'un art ou d'une
science, on ne saurait admettre dans sa chronologie trop de divisions. Ainsi les premiers
temps de l'art des statues comprennent plusieurs époques qui forment autant de degrés
dans ce qu'on peut appeler l'enfance de cet art. Nous avons vu que l'école Dédalienne,
après un cours de six siècles, avait simplement fait sortir la sculpture du premier degré
de l'enfance, c'est-à-dire de la manière et du goût correspondants au genre de l'école
Egyptienne ou Phénicienne.

Si le développement de l'art du moulage et de la fonte dû à Théodore et Rhœcus,
fut nécessaire au progrès de la statuaire en ivoire ; si cela nous a fait penser que l'école
de Dipœne et Scyllis fut la première à s'exercer dans ce genre, et si les faits de l'his-
toire se sont trouvés conformes à cette théorie, il ne sera plus possible d'admettre que

(i) Storia dell' arte, edit. de C. Fea, tom. I, pag. 28. — (2) Ibid.
 
Annotationen