Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0443

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
356 LE JUPITER OLYMPIEN.

tement de sa draperie, tout cela est répété tant de fois dans l'antique, en médailles, en
bas-reliefs, en statues; la transposition de ces caractères à la description de Pausanias est
si facile, que le dessinateur n'a rien ici à mettre du sien, et que la restitution proposée a
le mérite de nen exiger aucun. Il est à regretter, pour l'histoire de la statuaire en ivoire,
que l'on ne puisse point assigner une date approximative à l'Esculape d'Epidaure. C'est
arbitrairement, je l'avoue, que je lui ai donné place dans cette période, qui s'écoula
depuis la 120e jusqu'à la i55e olympiade.

Parmi les noms des artistes de cette dernière époque, se trouve celui de Polyclès,
dont les fils exécutèrent, pour un temple voisin d'Elatée, la statue de Minerva Cranea,
et y firent une copie du célèbre bouclier de Phidias au Parthénon. Il est permis de
conclure d'une telle indication, que l'ouvrage était du genre de la statuaire chrysélé-
phantine ( voy. Partie IV, paragr. VIII ), et la date de ce monument coïnciderait avec
l'époque où vont nous conduire les renseignements historiques du paragraphe suivant.
Je n'ignore pas qu'on trouve cité par Pline (0 un autre Polyclès dans la 102e olympiade;
mais ce qui me détermine à penser que le père des sculpteurs de la Minerve d Elatée est
celui de la i55e, c'est que je trouve cité (3), comme ayant travaillé aussi dans cette ville,
Timoclès, mis par Pline avec Polyclès sous la même date

PARAGRAPHE VIII.

De la statuaire en or et ivoire, depuis la i55e olympiade jusqu'à Auguste. — Des statues

d'or et d'ivoire a Rome. — De Pasitèles.

Les diverses séries d'artistes que Pline a indiquées sous la désignation d'un certain
nombre d'olympiades, se rapportent-elles, comme Winckelmann l'avait cru, à certaines
époques de l'histoire de la Grèce, où, tantôt l'influence de la liberté, tantôt les bienfaits
de la paix, auraient donné une impulsion nouvelle au génie? Ou bien ces époques ne
sont-elles, selon l'opinion de M. Heyne, que des points de repos auxquels les chroni-
queurs se sont arrêtés, en plaçant à la date de tel ou tel autre événement, les noms des
hommes célèbres qui vivaient alors? Si cette dernière opinion a plus de probabilité, il
s'ensuivrait que ces époques, fixées par les chroniqueurs, selon d'autres aperçus, et sous
d'autres rapports que ceux de l'art, auraient une faible liaison avec son histoire, et ne
devraient être pris en considération qu'avec beaucoup de réserve par les critiques.

Une autre réflexion peut tendre à diminuer la force des conséquences que l'on a jus-
qu'ici tirées des mots de Pline sur cette espèce d'interruption de l'art, qui semblerait avoir
eu lieu entre la 120e et la 155e olympiade. (Cessavit deinde ars(^), et ensuite ac rursus
revixit, etc.) C'est que peut-être ne doit-on pas entendre ici par le mot ars> ce que l'on
s'est habitué depuis quelque temps à comprendre sous le mot art, pris génériquement,
et en abstraction, comme signifiant l'art de l'imitation corporelle dans tout son ensemble.

(1) Plin., lib. XXXIV, cap. /,3. — (a) Pausatt., lib. X, cap. 34- — (3) Plin,, ibid. — (/,) Idem, ibid.
 
Annotationen