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Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

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https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0479

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388 LE JUPITER OLYMPIEN.

On peut inférer de ce passage que l'empereur Julien parle aussi du Jupiter d'Olympie
et de la Minerve d'Athènes, comme d'ouvrages existants encore de son temps, dans cette
phrase d'une de ses lettres, où il vante l'habileté de Phidias à exécuter les petites choses

ainsi que les grandes '. EtoI yap <t>£i^aç 6 croipoç ôuk ix t>iç d^upiitiact (j-ovov vi ÂÔ7i'vn(7tv èwcovoç syvcopiÇeTO âXV viSVi Mtt

Julian. Epist. 8.

Deux causes auront pu faire jouir de quelque exception les deux plus célèbres ouvrages
de la statuaire chryséléphantine. D'abord l'étonnante célébrité qu'ils avaient sous le rap-
port de l'art; car il est certain que tout en cherchant à déraciner l'idolâtrie, Constantin
n'en visa pas moins à conserver les monuments qui faisaient l'honneur de l'empire. Pru-
dence KO, prête à cet empereur de semblables sentiments dans ces vers.....Liceat statuas

consistere puras. — Artificum magnorum opéra. Hœ pulcherrima nostrœ — Ornamenta
cluent patriœ, etc. La seconde cause qui aura pu contribuer à maintenir plus long-temps
dans son temple le colosse d'Olympie, aura été la difficulté de déplacer, sans la détruire,
une masse aussi considérable, formée dans ses accessoires d'un nombre infini de détails,
que leur désunion aurait dégradés, et composée dans le corps même de la statue, de
compartiments multipliés; ce que la partie suivante va démontrer.

PARAGRAPHE XIV.

Des censures portées par les critiques modernes contre le goût et les ouvrages de

la statuaire en or et en ivoire.

Après avoir passé en revue, et selon l'ordre chronologique, les monuments de la sta-
tuaire en or et en ivoire ; après avoir suivi dans tous leurs rapports les traces jusqu'ici
négligées d'une aussi curieuse partie de l'art antique, et avant d'en développer les pro-
cédés mécaniques, il convient d'arrêter une dernière fois l'attention du lecteur sur la
différence qui existe entre les jugements que les modernes ont porté de ce genre de
sculpture, et ceux des anciens à cet égard.

L'on vient de voir que les deux principaux ouvrages de la statuaire chryséléphantine
( la Minerve d'Athènes et le Jupiter d'Olympie ) avaient joui d'une admiration sans
mesure, depuis le siècle de Périclès jusqu'à celui de Constantin. Les preuves qu'on a
multipliées, et de l'ancienneté de cette sorte de sculpture en Grèce, et de sa continuité
chez tous les peuples qui ont cultivé ou accueilli les arts, ont dû démontrer qu'il ne fut
ni le produit d'un caprice local, ni l'effet d'un goût passager ou d'exception, comme
ont paru le croire les critiques modernes.

J'ai déjà eu occasion de répondre à quelques-unes des accusations qu'ils ont portées
contre le goût de détails et de variétés d'ornements qui fut propre à ce genre de travail
( voy. Partie IV, paragr. VIII ). Pour mettre le lecteur à même de prononcer dans cette
sorte de procès, je vais aussi brièvement qu'il sera possible rapporter les opinions des
critiques les plus accrédités, et montrer sur quoi elles se fondent.

(i) Contr. Symm., lib. I, v. 5oa.
 
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